Pour la mesure du produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché, on peut adopter trois approches de base: selon l’optique de la production, selon l’optique des dépenses et selon l’optique des revenus. Ces trois approches différentes sont utilisées pour dresser les tableaux des ressources et des emplois et les comptes économiques intégrés comme suit:
a) selon l’optique de la production, le PIB aux prix du marché est égal à la production aux prix de base moins la consommation intermédiaire aux prix d’acquisition plus les impôts (moins les subventions) sur les produits;
b) selon l’optique des dépenses, le PIB aux prix du marché est égal à la somme des catégories d’emplois finals moins les importations: dépense de consommation finale + formation brute de capital + exportations – importations;
c) selon l’optique des revenus, le PIB aux prix du marché est égal à la somme des composantes suivantes: rémunération des salariés + consommation de capital fixe + autres impôts – subventions sur la production et excédent net d’exploitation/revenu mixte, + impôts – subventions sur les produits.
Selon le SEC 2010, pour obtenir la meilleure estimation du PIB, il est de bonne pratique d’introduire les éléments de ces trois approches dans un cadre ressources-emplois, ce qui permet de rapprocher les estimations de la valeur ajoutée et du revenu par branche d’activité et d’équilibrer l’offre et la demande de produits. Cette approche intégrée assure la cohérence entre les composantes du PIB et permet d’obtenir une meilleure estimation du niveau du PIB que dans le cas où l’on utilise une seule des trois approches. En déduisant la consommation de capital fixe du PIB, on obtient le produit intérieur net (PIN) aux prix du marché.
Le calcul du PIB de l’approche «revenus» n’est pas prioritaire dans plusieurs pays sauf en France. C’est le cas de l’Allemagne ou de la Suède qui évaluent le PIB de « l’approche production » et le PIB de «l’approche demande » et arbitrent entre les deux, sans se soucier dans un premier temps du PIB de l’approche «revenus» qui serait peu fiable car l’excédent brut d’exploitation (EBE)/revenu mixte est mal connu. Ces deux approches permettent de calculer le PIB en volume : méthode de la « double déflation » pour l’approche « production », méthode du partage volume prix des équilibres-ressources-emplois (E.R.E) pour l’approche « demande ». Beaucoup de pays arbitrent simultanément le PIB en en valeur et en volume. C’est même justement parce que les approches « demande » et « production » permettent de calculer le PIB en volume (ce que ne fait pas l’approche « revenus »), que plusieurs pays privilégient ces 2 approches.
In measuring Gross domestic product (GDP) at market prices, three basic approaches can be adopted: the production approach, the expenditure approach and the income approach. These three different approaches are used in the compilation of the supply and use tables and the integrated economic accounts as follows:
(a) according to the production approach, GDP at market prices is equal to output at basic prices minus intermediate consumption at purchasers’ prices, plus taxes (less subsidies) on products;
(b) according to the expenditure approach, GDP at market prices is equal to the sum of final use categories minus imports: final consumption expenditure + gross capital formation + exports – imports;
(c) according to the income approach, GDP at market prices is equal to the sum of compensation of employees, consumption of fixed capital, other taxes less subsidies on production and net operating surplus/mixed income, plus taxes less subsidies on products.
According ESA 2010, in order to achieve the best estimate of GDP,it is good practice to feed the elements of these three approaches into a supply and use framework. This enables value added and income estimates by industry to be reconciled, and supply and demand for products to be balanced. This integrated approach ensures consistency between the components of GDP, and a better estimate ofthe level of GDP than from only one f the three approaches. By deducting consumption of fixed capital from GDP, net domestic product at market prices (NDP) is obtained.
Calculation of GDP from the ‘income’ approach is not a priority in several countries except France. This is the case in Germany and Sweden, which evaluate the GDP of the ‘production approach’ and the GDP of the ‘expenditure approach’ and balance between the two, without initially worrying about the GDP of the ‘income’ approach, which would be unreliable because the gross operating surplus (GOS)/mixed income is poorly known. These two approaches make it possible to calculate GDP in volume: the « double deflation » method for the « production » approach, the volume-price sharing method of the commodity flow methods for the « expenditure » approach. Many countries arbitrate GDP simultaneously in value and volume terms. It is precisely because the ‘exspenditure’ and ‘production’ approaches make it possible to calculate GDP in volume terms (which the ‘income’ approach does not) that several countries prefer these both approaches.
«Le PIB est un agrégat clé de la comptabilité nationale. Il prend en compte le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. Il a pour objectif de mesurer la richesse créée par tous les agents, privés et publics, sur un territoire national pendant une période donnée». Business Cool
« En 2023, le développement économique global de l’Allemagne a faibli dans un environnement qui continue d’être marqué par de multiples crises. Malgré la récente baisse des prix, les prix sont restés élevés à toutes les étapes du processus économique et ont freiné la croissance économique. Les conditions de financement défavorables dues à la hausse des taux d’intérêt et à la faiblesse de la demande intérieure et étrangère ont également eu des conséquences néfastes pour poursuivre sa reprise après la forte récession économique connue au cours de l’année pandémique de 2020». Ruth Brand, présidente de l’INS Allemand, janvier 2024,
Sommaire
Introduction
° Dans certains pays, le PIB de l’approche «revenus» est à peine estimé (voir page PIB mondial). C’est le cas de l’Allemagne ou de la Suède qui évaluent le PIB de « l’approche production » et le PIB de «l’approche demande » et arbitrent entre les deux, sans se soucier dans un premier temps du PIB de l’approche «revenus» qui serait peu fiable car l’EBE (excédent brut d’exploitation)/revenu mixte est mal connu. Mais dans d’autres pays (Pays-Bas, Royaume-Uni-Autriche,..), le PIB de l’approche « revenus » est estimée de manière précise. Et puis il y a le cas de la France où le PIB de cette approche, estimé dans le TEE (tableau économique d’ensemble) sert de « cible » aux PIB des deux autres approches du TES (tableau-entrées-sorties).
° Ainsi une typologie pourrait se dessiner entre des pays où les deux approches « production » et « revenus » sont égales, du fait de l’articulation entre le TRE (tableau-ressources-emplois) et le CEI (comptes économiques intégrés), moyennant un tableau de liaison, et ceux où elles ne le sont pas soit parce que ces deux approches sont établies à partir d’unités différentes (unités de production homogène du TES en France et unités légales du TEE), soit parce que une de ces deux approches est à peine estimée. Avec en arrière plan dans le premier groupe de pays, la volonté de résoudre l’autre équilibre important de la comptabilité nationale, à savoir l’égalité du solde des comptes financiers et non-financiers, comme tentent de le faire le Danemark ou la Norvège.
° Comme on pouvait s’y attendre, chaque pays s’efforce d’appliquer les normes internationales des manuels (calcul du PIB à partir de tableaux précis). Mais chaque pays a ses propres sources et ses interprétations de ces manuels. Et la France n’est pas en reste. La méthode française du TES en branche pure est surtout différente de celle de tous les autres pays (TRE en branches d’activité principale ou secteurs d’activités). Ceci entraîne une certaine confusion dans les définitions de l’approche « production ». Dans l’inventaire RNB français, il est dit que le PIB de l’approche « production » est issu du TEE et égal à celui de l’approche « revenu ». En pratique, l’Insee calcule une fiche du PIB, où l’approche « production » issues du TES n’est pas égale « ex ante » à l’approche « production » du TEE (voir page PIB mondial).
° Les pays choisis ne le sont pas par hasard. Ce sont ceux dont les inventaires RNB sont disponibles. Mais en matière de calcul du PIB, ce sont surtout des pays « pilotes » (France, Pays-Bas, États-Unis, Canada,..), ou en matière d’élaboration des TRE (Danemark, Autriche, Allemagne, Norvège,..). Ces pays influencent fortement les travaux d’Eurostat, de l’OCDE, et surtout la rédaction des deux manuels « input-output » internationaux de 2008 (Eurostat) et 2018 (ONU).
1 – Les questions
2 – Le constat
3 – Valeur et volume
° Plusieurs pays (Pays-Bas, Danemark, Norvège,..) équilibrent simultanément le PIB en valeur et en volume à tel point que cet aspect est essentiel dans les arbitrages. Or il est clair que que le calcul du PIB calé sur l’approche « revenu », comme en France, ne permet pas vraiment d’utiliser cette méthode pourtant si utile quand on sait que de nombreuses sources statistiques portent sur des indicateurs de volume (logements construits, immatriculations de voitures, etc,..
° Il est nécessaire de disposer de valeurs à prix courants de l’année précédente afin de pouvoir calculer des indices. Pour chaque entrée dans le TRE, trois valeurs doivent être disponibles: une valeur pour l’année t aux prix de t-1, et une valeur à prix courants pour les années t-1 et t. Cet ensemble de données permet au comptable national de mener un double contrôle de la cohérence des données; même si les résultats à prix courants semblent plausibles, l’analyse des données de volume et de prix peut révéler de sérieux problèmes. Lorsque les prix changent rapidement, il est évident que l’analyse en termes de volume est la plus indiquée.
° Lorsque l’étape d’équilibrage est terminée, les utilisateurs ont à leur disposition un système de tableaux contenant des données cohérentes et détaillées sur les valeurs, les variations de volume et de prix des biens et des services. De plus, ce système inclut des informations détaillées sur les niveaux et les tendances des revenus primaires et sur la demande finale en termes nominaux et de volume. Les liens entre ces tableaux sont présentés dans le schéma suivant.
Le lien entre les tableaux des ressources et des emplois à prix courants et constants,
Source : Eurostat Manual of Supply, Use and Input-Output Tables, 2008
Les inventaires RNB des pays transmis à Eurostat sont faits à partir du même modèle. Les schémas ou tableaux des chapitres suivants sont repris sans préciser la source. Pour chaque pays, cette source est celle issue de l’inventaire RNB correspondant.
La question du passage des données source (ou statistiques de base) aux comptes nationaux (Passage aux comptes – PAC, ventes du commerce de détail en biens, etc…) est un point important à travers les « process tables ». Les autres questions (calcul du PIB selon les différentes approches, répercussion des arbitrages du PIB sur tel ou tel agrégat, procédure d’équilibrage des ERE,…) font aussi l’objet de différents chapitres de ces inventaires.
La plupart des pays, mais pas tous, commencent par élaborer des comptes de production et d’exploitation par branche d’activité principale (ou secteurs d’activité). Ils « basculent » ensuite vers l’élaboration des ERE par produits en ligne. Puis, par un mécanisme d’équilibrage, ils reviennent aux colonnes. Ces pays arbitrent en général le PIB entre les deux approches « production » et « demande ».
Mais certains pays font dès le début des ERE en ligne. Ainsi, l’Allemagne accorde une grande importance aux ERE en les établissant à un niveau très détaillé de nomenclature. Leurs comptables construisent une matrice de production avec 64 secteurs d’activités et 2600 produits. Ils élaborent des ERE aux prix de base (hors marges et hors impôts sur les produits) à ce niveau de nomenclature en soldant sur la CI. Pour de nombreux produits, par leur nature, il est ainsi possible d’identifier si ils sont utilisés comme consommation finale, comme FBCF, ou comme CI et souvent même par quelles branches ils sont utilisés. Par exemple, les tracteurs sont des biens d’équipement qui sont utilisés par l’agriculture; le pétrole brut est consommé par le secteur du pétrole raffiné, etc… .
D’autres pays comme le Danemark ou les Pays-Bas élaborent aussi les ERE de manière plus détaillée qu’en France même si ils commencent par calculer des comptes de production, ceux-ci étant considérés comme plus fiables. Aux Pays-Bas, la « priorité » est ainsi donnée au remplissage des colonnes (production, CI, rémunérations,…). L’approche « production » et l’approche « revenu » du PIB y sont étroitement cohérentes. Toutefois, le PIB est arbitré entre les 2 approches « production » et « demande » (appelée aussi approche « dépenses ») car si la production est peu modifiée, la CI par secteur d’activité l’est pour se rapprocher du PIB de l’approche « demande ». Ce sont des experts des domaines, pas tout à fait équivalents aux RSP français car ils ont un rôle plus large, qui remplissent des colonnes et des lignes du TRE.
Mais la méthode originale du TRE néerlandais fait qu’il est équilibré simultanément en valeur et en volume pour résoudre les déséquilibres. Autrement dit, les PIB en valeur et en volume sont arbitrés en parallèle. On ne dira jamais assez qu’un ERE doit être élaboré autant en volume qu’en valeur, non seulement pour l’intérêt du public, mais parce que beaucoup de données sont en volume (nombre de logements construits, immatriculations de voitures, production agricole,etc…).
Il est fait en outre une distinction «industrie – services» pour l’équilibrage en ligne, ces derniers évoluant de manière plus régulière. Autre spécificité des pays nordiques, les TES symétriques, au prix de base, sont faits juste après les TRE pour détecter les erreurs dans les TRE (voir page TES Symétrique).
Bien que ce soit plus compliqué, le tableau suivant montre comment sont faits les arbitrages du PIB dans différents pays en supposant un même niveau de départ des données sauf en France où le PIB « spontané » de l’approche « revenu » (995) n’est pas égal à celui de l’approche « production » (990) et de l’approche « demande » (1010). Il s’agit certes d’un exemple fictif mais qui s’appuie sur les données des inventaires RNB (chapitre 6) des pays. Les arbitrages ont été faits plus ou moins ainsi en base 2010 (années 2010 à 2012, sous réserve d’évolution depuis). Les méthodes pourront ainsi évoluer dans les prochaines bases en accordant un peu plus d’importance aux comptes de secteurs institutionnels dans l’arbitrage du PIB. Mais pour le moment, c’est le TRE qui est le pivot du calcul et de l’arbitrage du PIB sauf en France.
Les TRE sont équilibrés simultanément en prix courants et en volume aux Pays Bas et dans les pays scandinaves, Les niveaux arbitrés du PIB sont supérieurs en Allemagne et en Suède car ces pays estiment le PIB plutôt, voire totalement à partir de l’approche « demande « ; or le niveau du PIB de cette approche est parfois supérieur à celui des autres approches.
En France, on peut calculer le PIB de l’approche « production » à partir du TEE Le calcul du PIB de l’approche « revenus » dérive alors directement de la précédente. Il suffit d’utiliser la décomposition de la valeur ajoutée provenant du compte d’exploitation. C’est le PIB de l’approche « demande » qui est arbitré même si il ne doit pas être strictement égal au PIB de l’approche « revenu ». Un ajustement d’équilibrage résiduel limité (2 dans l’exemple fictif ci dessous) est appliqué aux approches « production » et « revenu » afin d’assurer la stricte égalité du PIB de ces trois approches. Cet ajustement d’équilibre est suffisamment faible (0,015 % du PIB français) pour que l’on puisse considérer que le PIB est déterminé par l’approche »revenu ».
En Autriche ou aux Pays Bas, il y égalité parfaite entre PIB de l’approche « revenu » et le PIB de l’approche « production » dès le début.
Ainsi, on peut proposer une certaine typologie des pays selon que l’approche « production » est cohérente (égale) « ex ante » à l’approche « revenu » avec un net objectif d’articulation des comptes de branches d’établissements (secteurs d’activité) du TRE et de ceux des secteurs institutionnels du CEI : Danemark, Norvège, Pays-Bas, Autriche, voire même dans les deux premiers pays, une tentative d’articuler comptes non financiers et comptes financiers. Dans un second groupe de pays, l’approche « demande » représente la « cible » : Allemagne, Suède, États-Unis. L’articulation des comptes du TRE et du CEI ne semble pas la priorité. Elle se fait mais « ex post ». Les approches « production » et « revenu » divergent ex ante. Ce ne serait pas le cas de la France si on admet que l’approche « production » calculée à partir du TES se cale d’emblée sur l’approche « revenu » du TEE qui fournit la cible du PIB. Mais ce fut le cas pendant longtemps car le PIB « ex ante » (spontané) de approche « production » était calculé pour un compte SD en retirant à la production les CI « projetées » car on ne disposait pas du PAC.
La production et la FBCF n’ont quasiment pas été modifiées dans plusieurs pays. En Autriche comme en France, la FBCF a été toutefois arbitrée, dans une moindre mesure en Norvège (arbitrage important sur les stocks) et au Danemark. En Suède, seule la CI est arbitrée dans l’approche « production ». Au Canada, on ajuste le PIB entre les deux approches « revenu » et « demande ». Aux Pays-Bas et en Autriche, les exportations et importations ont été arbitrées en 2010. Aux États-Unis, l’ajustement du PIB de l’approche « revenu » se fait sur le PIB de l’approche « demande » qui est la cible.
Les pratiques varient ainsi selon les pays quant à la manière d’arbitrer tel ou tel agrégat.
Arbitrages (en jaune) du PIB entre les approches, en simplifiant, en base 2010
Dans le cadre du contrôle de l’exhaustivité des comptes nationaux, en vertu du règlement sur les statistiques structurelles des entreprises, un rapprochement complet des données du registre des entreprises avec les statistiques de la TVA et des services a été effectué pour la première fois pour l’année de déclaration 2000 [2] (les nombres entre crochet renvoient à la bibliographie en bas de page). Réalisée une fois dans le passé, la «réconciliation de l’emploi» a également permis d’intégrer indirectement les statistiques de l’emploi dans le processus d’élaboration des comptes nationaux; par la suite, cette intégration a été poussée un peu plus par le rapprochement des chiffres des comptes nationaux avec les données d’emploi contenues dans les statistiques démographiques. Bien que rien n’indiquait que le chiffre global du PIB était sous-estimé, cette étude a fourni des conclusions intéressantes en ce qui concerne les entreprises individuelles. Ces corrections ont été prises en compte dans la révision des comptes nationaux de 1999. Le lien entre les tendances de l’emploi et le PIB continue d’être observé, par exemple dans le cadre des contrôles internes réguliers de cohérence des comptes nationaux et des données sources du répertoire d’entreprises; les conclusions qui en découlent seront prises en compte dans les révisions futures.
1/ Procédure d’équilibrage du PIB
Le PIB est calculé en Allemagne de deux manières distinctes « approche production » et « approche demande », Dans les deux approches [2], les calculs sont effectués de manière largement autonome et sont associés à un processus d’équilibrage macroéconomique. En Allemagne, il n’est pas vraiment possible de calculer le PIB d’une troisième manière du côté des comptes des secteurs institutionnels (approche « revenu ») en raison des grandes lacunes dans les informations sur les revenus des entreprises. Cependant, les résultats de l’approche ‘revenu’ sont utilisés pour valider le PIB, par exemple en calculant des indicateurs macro-économiques spécifiques.
L’équilibrage et la validation des calculs du PIB peuvent généralement être subdivisés en trois grands blocs:
(1) Équilibrage macroéconomique,
(2) Équilibrage détaillé,
(3) Assurance qualité pendant le processus.
Ces approches sont illustrées dans la figure ci-dessous. Un rapprochement partiel des composantes précédant l’équilibrage macroéconomique réel est inclus dans le processus de calcul. Les agrégats qui sont étroitement liés les uns aux autres font l’objet d’un contrôle de cohérence avant l’équilibrage du PIB. Quelques exemples sont :
La procédure suivante d’équilibrage macroéconomique sert à vérifier les résultats du PIB calculé de manière largement indépendante dans les approches « production » et « demande » et à les combiner dans un système macroéconomique. Cette procédure est effectuée séparément dans chaque calcul du PIB, en commençant par les premiers calculs trimestriels provisoires du PIB (t + 45 jours après la fin du trimestre) et / ou le compte annuel provisoire qui commence en janvier de l’année suivante et se termine en août. Lors de la quatrième et la cinquième révision des comptes annuels pour l’année de référence (t), normalement effectuée en août de t + 2 et t + 3, toutes les statistiques de sources annuelles sont intégrées.
Outre ces révisions, des changements de base ont lieu. Ils impliquent une révision fondamentale de l’ensemble des comptes nationaux et de leur rétropolation. Ces changements de base sont effectués environ tous les cinq ans pour améliorer les méthodes de calcul. Au cours de ces cycles de calcul, les données statistiques deviennent de plus en plus denses et la qualité des chiffres des comptes nationaux est progressivement améliorée.
L’équilibrage détaillé (phase 2) est une autre approche qui implique l’intégration du PIB et du TRE. Un rapprochement est effectué sur un niveau détaillé des ressources en produits (production intérieure et importations) et de l’utilisation des produits (demande finale et consommation intermédiaire). Si l’équilibrage détaillé révèle que les corrections nécessaires dans des groupes spécifiques de produits ou de secteurs d’activité ne peuvent pas être effectuées dans les sommes de données par colonnes et lignes, qui sont les résultats du macro-équilibrage précédent, ces résultats peuvent être modifiés dans un autre cycle de procédure de macro-équilibrage. L’intégration complète de l’élaboration des TRE n’était auparavant possible que dans le cadre de révisions des comptes nationaux à des intervalles de plusieurs années, car les TRE n’étaient disponibles qu’avec un décalage important. Grâce à une élaboration accélérée des TRE, il est désormais possible de les intégrer partiellement dans les calculs annuels finaux du PIB. Néanmoins pour cette intégration, il y a actuellement un décalage dans le temps d’environ 3 à 4 ans. Une intégration complète sans délai n’est pas possible en raison de l’indisponibilité des données et des calculs complexes impliqués dans le TRE.
En plus de ces deux approches d’équilibrage du PIB, il existe toute une gamme de mesures supplémentaires conçues pour fournir une meilleure qualité pour les calculs (phase 3),
La pratique de l’équilibrage macroéconomique du PIB consiste en une procédure itérative systématique en plusieurs étapes, dans laquelle un certain nombre d’experts en comptabilité nationale établissent dans un processus interactif un résultat optimisé par rapport à toute une série d’indicateurs différents. Il ne s’agit donc pas d’un processus automatique ou d’une séquence prédéterminée d’étapes mathématiques. Le processus d’équilibrage peut être décomposé entre les étapes suivantes:
Comme prévu, le PIB équilibré se situe dans l’intervalle entre les résultats calculés selon l’approche « production » d’une part et l’approche « demande » d’autre part; cela vaut tant pour la valeur absolue que pour les taux de variation. Dans une perspective à long terme de 1991 à 2013, les résultats selon l’approche »demande » sont d’environ 1,2% au-dessus de l’approche « production ». En terme de PIB équilibré, l’équilibrage ajuste les résultats de l’approche « production » de 0,8 point de pourcentage en moyenne (à la hausse) et l’approche « demande » de 0,4 point de pourcentage (à la baisse). Dans les années qui ont suivi la crise financière de 2009, on a pu observer une augmentation significative des écarts entre les approches « production » et « demande ». Ce phénomène a pu être lié à une mondialisation croissante et à un enregistrement insuffisant des transactions transfrontalières dans le cadre du commerce Internet.
L’équilibrage à la hausse notable des résultats de l’approche « production » est dû au fait que, malgré de nombreuses corrections d’exhaustivité, il existe encore une possibilité pour certains chiffres d’être sous-estimés. Cela s’applique en particulier dans les cas où la TVA a été facturée mais n’a pas été reversée aux autorités fiscales. Les chiffres de la valeur ajoutée brute et des impôts sur les produits enregistrés, et donc aussi le PIB calculé dans l’approche « production », pourraient être ainsi trop faibles . Un ajustement à la hausse est effectué pour compenser cela.
Les points de référence pour l’ajustement à la baisse des résultats calculés dans l’approche «demande» proviennent principalement de l‘analyse des asymétries du commerce extérieur. En remplaçant les données sur les importations allemandes par les exportations des pays partenaires, ce qui est l’idée de base de la procédure d’entrée dans le commerce intra-UE, toutes choses étant égales par ailleurs, le PIB serait plus faible, ce qui permettrait de se rapprocher de l’approche «production» du PIB. Cependant, comme la pratique courante dans les comptes nationaux est de s’en tenir aux résultats officiels des statistiques du commerce extérieur et des statistiques de la balance des paiements, l’ajustement d’équilibrage à la baisse est réparti sur d’autres agrégats de dépenses. Premièrement, les variations des stocks sont prises en compte, car la base statistique de cet élément est considérée comme comparativement faible. La dépense de consommation finale des ménages est également incluse dans la procédure d’équilibrage, bien que dans une mesure comparativement moindre. Cependant, la dépense de consommation finale des administrations publiques est exclue de la procédure d’équilibrage (pour éviter d’affecter l’indicateur sensible de capacité de financement/ besoin de financement des APU) ainsi que la FBCF (ce qui est très différent de l’arbitrage français). Les comptables Allemands consacrent une soixantaine de page à l’estimation de la FBCF par produits dans l’inventaire RNB. Ils privilégient les 2 approches « production » et « demande » du calcul du PIB.
En décomposant les ajustements par secteur d’activité dans l’approche « production », la structure initiale de la valeur ajoutée brute (par secteur d’activité) reste inchangée. C’est donc la valeur ajoutée brute des secteurs d’activité qui est ajustée. Ce faisant, la production reste normalement inchangée (en raison de la meilleure base statistique) et l’arbitrage se fait sur la CI. Dans cette procédure, quelques-uns des secteurs institutionnels sont exclus du processus d’équilibrage (par exemple les secteurs S.13 Administrations publiques, S.15 Institutions à but non lucratif et S.12 Sociétés financières), car les résultats respectifs sont considérés comme étant particulièrement robustes ou déjà en cours de traitement ailleurs dans d’autres sous-systèmes (comptes sectoriels). Un contrôle final de ces écritures d’équilibrage est effectué lors de la prochaine révision (un an plus tard), sur la base des TRE détaillés.
2/ Équilibrage détaillé dans les TRE
En Allemagne, en termes d’organisation et de ressources affectées, le calcul du PIB (trimestriel et annuel) dans les approches « production » et « demande » est effectué séparément du calcul des TRE. Les calculs par produit dans les TRE se font en aval. Les connaissances acquises lors du calcul des TRE sont ensuite intégrées aux approches « production » et « demande » du PIB avec décalage dans le temps.
Par conséquent, pour élaborer les TRE, on part du calcul du PIB équilibré selon les deux approches « production » et « demande » pour un compte d’une année N. Toutes les incohérences révélées dans les ERE par produits des TRE sont ensuite corrigées lors de la prochaine révision du PIB selon les deux approches. Il s’agit donc d’une intégration avec décalage dans le temps.
Le tableau des ressources et le tableau des emplois au prix de base sont actuellement calculés jusqu’à 2600 produits et 64 secteurs d’activité. Le passage du tableau des emplois aux prix de base au tableau des emplois aux prix d’achat se fait via une ventilation par 85 groupes de produits et 64 secteurs d’activité, qui est également le niveau d’agrégation dans lequel les tableaux sont équilibrés et publiés au niveau national.
Les étapes essentielles du calcul de la production par produits sont :
Pour calculer l’offre de produits, il est nécessaire de faire la distinction entre l’offre intérieure et les importations. Le but du calcul est de se rapprocher de la nomenclature SH des données douanières.
Le calcul de l’emploi de chaque produit est effectué ligne par ligne dans la ventilation détaillée (environ 2 600 produits). Les résultats sont ensuite agrégés pour présenter les ressources et les emplois dans un tableau de 64 secteurs d’activité et 85 groupes de produits.
Le rapprochement des lignes est généralement prioritaire sur le rapprochement des colonnes. Dans la plupart des cas, une analyse et des ajustements spécifiques sont effectués jusqu’à ce que la différence entre la CI en ligne résultant des CI des secteurs d’activité et la CI des ERE soit inférieure à 10% et inférieure à 1 milliard d’euros. Au delà, les différences restantes sont réparties à l’aide d’une procédure automatique.
Pour chaque année concernée, les fichiers Excel contenant les données avant et après l’équilibrage sont sauvegardés séparément. Lors du calcul d’une nouvelle année, les structures d’emploi de la dernière année (avant rapprochement) par 2600 groupes de produits et 64 industries sont utilisées comme point de départ. Les ajustements d’équilibrage non récurrents sont considérés comme des problèmes statistiques particuliers, tandis que des ajustements récurrents ou similaires sur plusieurs années conduisent à des révisions approfondies des structures des produits. Ces résultats peuvent alors également être pris en compte dans d’autres parties des calculs des comptes nationaux et peuvent également affecter le PIB.
1/L’équilibrage du PIB
Aux Pays-Bas, l’ élaboration de TES symétrique « branche d’activité principale » (« industry » en anglais) ou par secteur d’activité dans le cadre des données régulières des comptes nationaux remonte aux années 50 (voir page TES Symétrique). Au début des années quatre-vingt, il a été décidé de mettre en place un nouveau système d’équilibrage, sur la base des TRE en prix courants et en volume [2]. Contrairement aux TES symétriques, les TRE permettent une utilisation optimale des sources disponibles. Les statistiques d’entreprises, celles du commerce extérieur et celles des investissements contiennent toutes des informations sur les produits. Les TRE ont été élaborés à cette période au niveau de détail de 250 branches d’activité principale et 800 produits.
L’introduction des TRE a amélioré la qualité des comptes nationaux, notamment en établissant un lien plus étroit entre les données macroéconomiques (TRE), les données d’entreprise et celles sur les prix.
Dans les comptes nationaux néerlandais, le TRE est équilibré au prix d’acquisition hors (T.V.A). La production du tableau des ressources est évaluée au prix de base, les importations au prix c.a.f.. Les emplois du tableau sont évalués au prix d’acquisition hors TVA avec une ligne distincte pour la TVA non-déductible. Au niveau du produit, l’écart entre les prix de base du tableau des ressources et les prix d’acquisition hors TVA du tableau des emplois est comblé en ajoutant des colonnes pour les taxes et subventions sur les produits et les marges commerciales et de transport au tableau des ressources.
2/ Sources et unités
Les données sources pour les estimations TRE sont principalement ce que l’on appelle les «statistiques institutionnelles» telles que les données sur la production et la CI de biens et services. Elles sont strictement liées aux unités d’observation telles que définies dans le registre statistique des entreprises (SBR).
Les unités d’observation sont des unités d’activité économique (KAU) ou aussi proches que possible de l’établissement. Les grandes entreprises sont divisées en KAU. Cela implique que du point de vue de la production, les unités d’observation soient aussi homogènes que possible. Cependant, il existe encore un nombre considérable de productions secondaires à côté de la production de l’activité principale, comme le montrent les chiffres «hors diagonale» dans la matrice de production (« make matrix »).
Les classifications par branche d’établissement et des produits actuellement appliquées dans les TRE néerlandais sont un compromis entre détail et vue d’ensemble. Aujourd’hui, le découpage du TRE néerlandais pour l’estimation annuelle finale s’élève à 635 lignes (615 produits et 20 composantes de la valeur ajoutée) et 175 colonnes (128 branches d’établissement, 20 catégories de dépenses, 22 types d’impôts et de subventions sur les produits et 5 types de marges commerciales et de transport).
Le nombre de produits est basé sur les critères suivants:
L’Union européenne est un utilisateur important des comptes nationaux. Les données doivent être transmises conformément au programme de transmission basé sur les classifications normalisées de l’Union européenne. En outre, les données comptables sont utilisées pour déterminer les contributions des États membres aux ressources propres de l’Union européenne. Cela explique par exemple la pertinence de produits assez détaillés par rapport à la TVA.
Le besoin de données de bonne qualité et de détails suffisants sur les produits va de soi. Cependant, la question des besoins et des exigences en matière de données est en fait plus «subtile». Comme dans la plupart des pays, le niveau de détail des sources de données varie lorsque l’on examine les diverses composantes des ressources et des emplois. Par exemple, les informations sur la production et le commerce extérieur dans les biens sont disponibles à un niveau de détail beaucoup plus élevé que la plupart des données sur les emplois. Les «autres coûts» dans les comptes de résultats et les enquêtes d’entreprise sont un autre exemple typique de niveau de détail insuffisant pour estimer la ventilation de la CI par produit requise dans le TRE (où on ne dispose pas d’informations à un niveau détaillé). Or un niveau de détail plus élevé dans le TRE est nécessaire pour faciliter le processus d’équilibrage afin d’obtenir des estimations du PIB de haute qualité.
Le nombre total de branches d’établissement est basé sur les critères suivants:
3/Les procédures de travail
Les procédures de travail pour l’établissement des TRE peuvent être résumées chronologiquement dans un processus colonne – ligne – colonne. Les estimations sont approuvées lors d’un contrôle final au cours duquel les résultats sont discutés dans une réunion d’experts.
a) étape A : Colonnes; contribution des spécialistes
Les données statistiques sources sont rendues complètes et cohérentes avec le niveau de détail requis dans le TRE. Ce travail est effectué par des experts dans des domaines spécifiques (dans le département des comptes nationaux connus sous le nom de Responsables de branche et des dépenses). Chaque spécialiste est responsable des estimations d’un groupe particulier de branches d’établissement ou d’un ensemble spécifique de dépenses finales. Il doit faire des ajustements afin que les estimations soient conformes aux définitions des comptes nationaux et ajouter des estimations sur l’exhaustivité. Les spécialistes sont également responsables d’estimations supplémentaires des dépenses dans les cas où les statistiques sources ne sont pas disponibles aux niveaux de détail requis. Un exemple en est la ventilation des éléments tels que «Autres produits» et «Autres coûts» dans les enquêtes auprès des entreprises.
La principale source d’estimation de la production de l’industrie, de l’énergie, de la construction, du commerce et des transports, des services aux entreprises et une partie des services à la personne sont des statistiques annuelles sur les entreprises (voir ci dessus). En combinaison avec les statistiques Prodcom (données sur la production de produits manufacturés réalisée par les entreprises sur le territoire national des pays déclarants), des informations détaillées sur les produits, le chiffre d’affaires peut être estimé pour l’industrie. Le niveau de détail de la CI varie considérablement d’un secteur d’activité à l’autre, l’industrie manufacturière étant couverte avec plus de détail que la plupart des autres secteurs.
Les parties de l’économie non couvertes par les statistiques annuelles sont estimées par d’autres sources et méthodes (par exemple basées sur des données sur l’emploi et la rémunération des employés ou les informations des associations professionnelles). Les estimations pour l’agriculture sont basées sur les données de quantité et de prix. Du fait de la politique agricole, les quantités et les prix sont disponibles de manière très détaillée. Les importations et exportations de biens doivent être établies en prenant en compte le changement de propriétaire comme critère conforme au SEC 2010. Ceci implique que des estimations alternatives sont nécessaires, par exemple pour les marchandises expédiées à l’étranger pour transformation (à exclure), le commerce (à inclure) et la production à l’étranger (à inclure). Les données internationales sur le commerce des services doivent être alignées sur les données sur le commerce des marchandises.
Les données sur la FBCF peuvent être tirées d’une enquête ad hoc. La délimitation avec la CI est un point d’attention lors de l’élaboration du TRE. Les estimations des variations des stocks sont tirées des enquêtes d’entreprises.
Les enquêtes sur le budget des ménages et les statistiques du commerce de détail sont des sources importantes pour les estimations de la consommation finale des ménages.
Le TRE étant équilibré simultanément en prix courants et en volume, la production, la CI et les dépenses finales doivent être déflatés séparément en appliquant les prix à la production pour la production et l’exportation (PPI), les indices des prix à la consommation (IPC) et les indices des prix des services. Dans un certain nombre de cas où les indices de prix ne sont pas disponibles, des indicateurs de volume sont utilisés par exemple pour le SIFIM, la santé et l’éducation.
Cette première étape (A) conduit à des estimations conformes au SEC 2010 pour toutes les colonnes du TRE au niveau de produit requis. À la fin de ce «processus de colonne», les données sont transférées vers le système d’équilibrage.
b) étape 2 ; Lignes; processus d’équilibrage
Au début du processus d’équilibrage, le système d’équilibrage contient un produit complet et une branche d’établissement au niveau de description de l’année à estimer à la fois en prix de l’année en cours et en prix de l’année précédente.
L’ensemble de données comprend également des estimations de prix courants équilibrés de l’année précédente. La production totale est égale au total des inputs avec l’excédent brut d’exploitation calculé comme élément résiduel. Dans cette étape, le processus d’équilibrage implique donc l’équilibrage des lignes (produits) des TRE simultanément en prix courants et en volume. L’équilibrage est fait en partie manuellement et en partie automatiquement par une «machine d’équilibrage». La première étape du processus consiste à déterminer quels produits doivent être équilibrés manuellement? Ces produits sont attribués à une personne, qui a la seule autorité (en dehors des responsables de processus d’équilibrage) pour modifier les données relatives à ces groupes de produits. Les principaux critères d’équilibrage manuel d’un produit sont :
Le fait qu’une différence soit considérée comme «importante» dépend du type de produit, de la qualité des sources et du nombre de branches d’établissement productrices et consommatrices et des catégories de dépenses. Par exemple l’offre et la demande de produits manufacturés sont beaucoup plus volatiles que l’offre et la demande des services. Pour eux, un écart est donc envisagé plus «grand» que pour les produits manufacturés. Les ensembles de produits peuvent être équilibrés automatiquement plus facilement que les produits uniques à l’intérieur de ces ensembles.
Ensuite, les produits sélectionnés sont équilibrés manuellement. Les écarts entre les estimations des ressources et des emplois des produits sont résolus en ajustant des éléments dans le TRE.
Si un ajustement est effectué en valeur, les conséquences pour les volumes et les indices de volume et de prix sont examinées (schéma suivant). Une procédure similaire a lieu en cas d’ajustement des estimations de volume. Cela permet de juger de la plausibilité des ajustements proposés (voir schéma page Tableau ressources emplois).
L’équilibrage simultané des données en valeur et volume permet d’analyser les conséquences des ajustements sur l’excédent d’exploitation et les indices de volume de la production par rapport à la CI et la valeur ajoutée à la fois; il en va de même pour les ajustements sur la demande finale. Si, selon les Responsables de branche et des dépenses, des ajustements sur la valeur ajoutée ou sur la demande finale, en valeur ou en volume donnent des résultats invraisemblables, il faut trouver des solutions alternatives à l’écart. L’équilibrage des prix courant et constant simultanés peut entraîner des ajustements d’équilibrage différents et donc des estimations différentes du PIB par rapport à celles résultant de l’équilibrage d’un TRE uniquement à prix courant.
Les produits qui sont équilibrés manuellement ne doivent pas nécessairement être équilibrés complètement. Les erreurs et les gros problèmes doivent être résolus, jusqu’à ce qu’il reste un écart mineur qui peut être résolu à l’aide de l’équilibrage automatique. Par exemple, lorsqu’un changement de prix exceptionnel est rencontré pour un emploi spécifique (CI ou dépense finale) il suffit souvent de résoudre seulement ce problème. Les incohérences restantes dans les prix courants et constants peuvent être résolues automatiquement.
Pour l’estimation annuelle finale, en général, environ un tiers des ERE par produits est (partiellement) équilibré manuellement. Les deux autres tiers et les différences restantes sont résolus automatiquement avec la « machine d’équilibrage ».
La procédure automatique d’équilibrage des lignes du TRE comprend:
Une fois la machine d’équilibrage automatisée terminée, le PIB de l’approche « production » et de l’approche « demande » doivent être égaux.
Lors de la révision de l’année de base 2010, tous les produits ont été équilibrés manuellement du fait que les contraintes de la «machine d’équilibrage» étaient en partie liées aux expériences des années précédentes. Or, tous les poids et contraintes ont été réexaminés et révisés. De plus, l’équilibrage de 2010 n’a été effectué qu’aux prix courants. Aucune donnée correspondante n’existait pour 2009; l’analyse des prix constants était inutile.
Une conséquence de l’approche « colonne-ligne-colonne » est que la valeur ajoutée par branche d’établissement, le total des importations, les exportations et les autres catégories de dépenses finales sont modifiées dans le processus d’équilibrage. Dans un certain nombre de cas, une accumulation d’ajustements d’équilibrage dans une branche ou une catégorie de dépenses finale peut, par exemple, conduire à des résultats «inacceptables» en termes de différences (inexplicables) dans les indices de volume de la production par rapport aux indices de volume d’intrants pour certaines branches. Par conséquent, une troisième étape du processus d’équilibrage est nécessaire.
Après équilibrage pour chaque produit, un petit TES symétrique par « industry » est élaboré en utilisant l’hypothèse de ventes fixes par produit. Ce processus de construction du TES symétrique peut conduire à la détection de résultats incohérents ou invraisemblables. Dans ce cas, les données du TRE doivent être modifiées pour obtenir un TES symétrique plausible. Les ajustements les plus courants effectués sur les TRE à ce stade sont des décalages entre les exportations de la production nationale et les réexportations.
c) étape C : Colonnes; contrôle et «réparations»
Étant donné que la valeur ajoutée et la structure des intrants des branches peuvent être modifiées au cours de la deuxième étape, la plausibilité des résultats équilibrés est vérifiée par les « responsables de branche et des dépenses finales ». Si les résultats ne sont pas satisfaisants, les données doivent être rééquilibrées et ajustées (manuellement). Les changements à ce stade sont généralement d’importance mineure.
d) étape D : Vérification finale
Lorsque l’équilibrage est terminé, le TRE et le TES symétrique produisent un ensemble cohérent de données sur les ERE en valeur et en volume (y compris les indices de prix et de volume). Ces résultats sont discutés par les principaux responsables des comptes nationaux qui n’ont pas été directement impliqués dans l’élaboration du TRE et du TES symétrique. Les contributions à cette discussion sont entre autres :
Cette discussion peut conduire à quelques ajustements finaux dans les TRE, TES symétriques et les données de l’emploi, qui finalisent le processus de d’élaboration du TRE.
4/ L’arbitrage final du PIB
Les trois méthodes d’estimation du PIB (revenu, production, dépenses) sont simultanément appliquées dans le processus d’élaboration et d’équilibrage du TRE. Cependant, seuls deux des trois approches sont indépendantes. L’approche « production » et celle du « revenu » sont cohérentes par définition. Le TRE par branche d’établissement aboutit aux mêmes résultats que les comptes des secteurs institutionnels. Pour les producteurs marchands, les deux approches reposent sur la même source de données, le registre des entreprises. Néanmoins quand l’excédent brut d’exploitation / le revenu mixte est considéré comme non plausible, on ajuste la production, la CI ou certaines composantes de la valeur ajoutée afin d’obtenir des résultats plausibles.
Pour les producteurs non marchands, une approche fondée sur le « revenu » est suivie par convention car la production est égale à la somme des coûts avec un excédent net d’exploitation égal à zéro.
Dans le processus d’équilibrage, aucune des approches n’est donnée prédominante. Cependant, les données sur la production sont souvent considérées comme plus fiables que les données sur la CI et les dépenses finales. Il y a plusieurs raisons à cela, parmi lesquelles:
Tous ces arguments et d’autres impliquent essentiellement que les estimations de la production sont généralement jugées plus fiables que les données sur les dépenses. Cela ne signifie pas qu’aucun ajustement ne soit effectué sur la production. Simplement ils sont moins fréquents et de moindre importance. Dans le processus d’équilibrage, aucune des catégories de dépenses (CI et finale) est choisie en priorité. Mais la FBCF a été peu modifiée en 2010.
5/ Résultats du processus d’équilibrage
Au début du processus d’équilibrage au niveau macro, il y avait un excédent des emplois des biens et des services sur les ressources. Le surplus de demande était concentré dans les services et le bâtiment. Comme la production est généralement considérée comme plus fiable que la CI, les ajustements d’équilibrage sont effectués principalement du côté des emplois et de la CI.
Il est impossible de présenter des chiffres exacts sur l’impact du processus d’équilibrage sur le PIB, car il est impossible de séparer les ajustements d’erreurs d’un véritable équilibrage. Une approche simple consiste à prendre les valeurs au début du processus d’équilibrage comme les données avant l’équilibrage et enregistrer tous les ajustements dans le processus. Cela conduit cependant à une surestimation des ajustements d’équilibrage. Il y a plusieurs raisons à cela:
Enregistrer les corrections mentionnées ci-dessus comme des ajustements d’équilibrage revient à surestimer ces derniers.
En ce qui concerne les « process table », les deux premiers types de corrections mentionnées ne sont pas vraiment des ajustements d’équilibrage mais plutôt des données à enregistrer comme s’il n’y avait pas eu de nouvelles données disponibles ou qu’aucune erreur n’a été commise. Sinon les « process table » afficheraient une incohérence dans le traitement de la source de données, associée à un équilibrage compensatoire. Bien que cette description soit correcte lors de l’observation factuelle du processus étape par étape, cela ne sert pas pour expliquer la relation entre les sources de données et les estimations finales.
En cas d’erreurs dans les sources de données, il est préférable de ne pas enregistrer ces corrections comme des ajustements. Elles doivent être ainsi enregistrées comme une validation des données afin de distinguer ce type de correction des ajustements d’équilibrage réels.
En conséquence, les ajustements d’équilibrage présentés dans les « process table » doivent contenir des éléments d’ajustement d’une autre rubrique.
Dans ces « process table », le facteur décisif pour l’enregistrement des ajustements est de savoir si compte tenu de l’état des sources de données après équilibrage, on serait conduit (sans utiliser toute l’information provenant d’autres sources de données) à une estimation initiale différente des branches d’établissement ou des catégorie de dépenses. Si tel est le cas, l’ajustement est enregistré lors de la validation des données. Sinon il est enregistré dans les ajustements d’équilibrage.
Les résultats des tableaux suivants sont basés sur ce critère. Ceux-ci montrent les ajustements des approches «production» et «demande». Ils confirment ce qui vient d’être dit, à savoir que:
1/ Mécanismes mis en place pour intégrer les trois approches du PIB
En Belgique, des estimations distinctes sont faites pour l’approche «production», l’approche «demande» (dépenses) et l’approche «revenus» [3]. Ces approches sont indépendantes l’une de l’autre, à l’exception de l’interaction de l’approche «revenus» et de l’approche « production» : le revenu mixte/excédent d’exploitation résultant de l’approche « production», est calculé comme solde de l’approche «revenus».
Chaque approche utilise ses propres sources et méthodes d’élaboration. Les estimations du PIB basées sur l’approche «production» font appel à une méthode d’évaluation des entreprises presque exhaustive. L’estimation basée sur le répertoire est complétée pour les unités manquantes en utilisant la déclaration d’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Le registre complet des entreprises (SBS), combiné à l’excellente qualité et à l’exhaustivité des sources de données administratives, font que la prédominance est donnée à l’approche «production» du PIB (donc aussi à l’approche «revenus»).
Des ajustements d’exhaustivité sont appliqués aux trois mesures du PIB. Chaque ajustement fait en sorte que l’exhaustivité soit calculée en utilisant les sources appropriées et en appliquant la méthodologie mise en place.
Pour obtenir un PIB exhaustif, les résultats des sondages et autres enquêtes sont extrapolés le plus correctement possible à la population sur base des registres. Les définitions du SEC 2010 sont appliquées le plus précisément possible et, plus spécifiquement l’économie souterraine est prise en compte dans les méthodes de calcul.
En général, on peut affirmer que les critères d’exhaustivité sont les suivants : existence d’un univers de référence d’unités de production, établi avec précision, possibilité de constater l’absence de certaines unités, possibilité d’apporter des ajustements pour tenir compte des unités manquantes, et existence d’ajustements globaux systématiques en ce qui concerne la fraude et le travail au noir.
2/ Les classifications branches – produits
Dans l’élaboration des comptes nationaux belges, les TRE ne sont pas encore pleinement intégrés dans le processus annuel d’établissement des comptes, en partie en raison du manque de disponibilité des données, en partie à cause de l’organisation interne et du manque de ressources (jusqu’à récemment). Les TRE sont préparés une fois par an, en respectant le programme de transmission à Eurostat ; c’est-à-dire qu’en T+3, les tableaux concernant l’année T sont préparés.
Les TRE envoyés à Eurostat ont un format standard qui doit être respecté (A64 x P64) Cependant, pour l’établissement effectif du TRE, ce format est inadéquat, parce qu’il n’est pas suffisamment détaillé au niveau des produits et des secteurs d’activité. Le format de travail distingue un grand nombre de secteurs d’activité et de produits, ce qui garantit un degré plus élevé de qualité des comptes. Le format de travail du TRE belge est 139 branches, et 354 produits.
S’agissant des produits, les biens repris dans le TRE correspondent généralement aux codes CPA à 4 chiffres et les services aux codes CPA à 3 chiffres. Il arrive parfois que l’on déroge à cette règle en fonction de la pertinence des produits pour l’économie belge, ou pour établir une distinction entre les produits sur lesquels il y a des marges commerciales ou de transport et ceux pour lesquels il n’y en n’a pas. Dans la mesure où l’activité principale des branches d’activité non marchandes débouche sur des produits non marchands, un produit non marchand correspondant a été prévu pour chaque branche non marchande
La structure des branches et des produits reflète l’importance croissante des services dans l’économie. La part des secteurs des services (appartenant aux sections G à T) dans le total est de 47 %. Les données sources pour les services ne sont cependant pas très détaillées. S’agissant de la nomenclature des produits, il faudrait d’ailleurs faire trop d’hypothèses pour d’estimer la CI par produit dans le tableau des emplois. C’est la raison pour laquelle la part des produits de services dans le nombre total de produits est relativement faible (32 %).
En outre, afin de pouvoir suivre quelle FBCF est prioritaire pour l’arbitrage, et de maintenir un lien avec les comptes des secteurs, la FBCF est subdivisée en secteurs dans le format de travail du TRE. Dans ce module distinct portant sur les investissements, on procède à l’estimation de la FBCF par secteur d’activité et par produit, et ces montants sont regroupés (automatiquement) par secteur et transférés vers le tableau des emplois (voir page Le Tableau ressources-emplois).
3/ Calcul des clés de répartition par produit
Le calcul des clés de répartition s’applique surtout aux années pour lesquelles est envoyée une enquête structurelle, accompagnée d’annexes qui demandent des informations détaillées sur les produits. Pour les autres années, toutes les informations disponibles par produit sont exploitées au maximum. Les clés de répartition sont calculées dans la nomenclature la plus détaillée du TRE (354 produits), en ce qui concerne le chiffre d’affaires, les achats destinés à la CI et les variations des stocks. Ce calcul s’effectue en plusieurs étapes et il est standardisé pour la plupart des secteurs d’activité. Des calculs spécifiques sont effectués pour les administrations publiques, l’agriculture, les services de santé (hôpitaux), les sociétés financières et les secteurs d’activité appartenant au secteur des ISBLSM (S.15).
a) Clés de répartition du chiffre d’affaires
Lorsque les résultats du registre SBS passent les contrôles mentionnés ci-dessus, cela doit être décidé par des « responsables de secteurs » si oui on non les résultats du SBS d’une entreprise donnée reflètent les activités du secteur d’activité où elle est classée ? Dans l’affirmative, l’entreprise est considérée comme «typique» pour le secteur et les résultats sont pleinement pris en compte dans le calcul des clés de répartition des ventes par produit. Sinon, l’entreprise est considéré comme «atypique» pour le secteur d’activité où elle est classée et où les résultats ne sont pas utilisés dans le calcul des clés de répartition du secteur d’activité dans laquelle elle est classée. Les résultats des entreprises atypiques sont cependant utilisés en tant que tels (sans extrapolation) pour l’estimation de la production du secteur d’activité par produit
Les clés de distribution sont calculées au niveau du format de travail du TRE : 354 produits x 139 secteurs d’activité. Cela signifie que les informations SBS, qui sont initialement plus détaillées, doivent être agrégées à ces niveaux d’agrégation.
Une fois les clés de répartition calculées, elles sont appliquées à la production totale (P1) par secteurs d’activité moins:
b) Clés de distribution pour les achats (CI)
Ces clés sont calculées de la même manière que les clés pour la production. Une fois les clés de répartition calculées, elles sont appliquées au total de la CI (P2) par secteur d’activité moins les montants qui peuvent être attribués directement aux produits comme c’est le cas pour les SIFIM.
c) Clés de répartition pour les variations de stocks
d) Importations et exportations
La balance des paiements (BdP) est la seule source de données sur les importations et les exportations de services. Ces données sont publiées conformément à la classification du Manuel MBP5 du FMI, avec une distinction entre 11 groupes de service environ. Si l’on utilise le niveau de déclaration le plus détaillé, il est possible de distinguer 55 groupes de services environ. Cependant, même ce niveau de détail ne permet pas de remplir le TRE, qui identifie un nombre nettement plus élevé de services.
.
La ventilation des groupes de services de la BdP en produits du TRE est basée sur description des groupes de services et des relations possibles entre ces groupes et les produits du TRE.
Deux situations sont possibles:
En ce qui concerne la rubrique de la balance des paiements « frais de voyage et de séjour », celle-ci doit être subdivisée en CI (voyages d’affaires) et en dépenses de consommation finale des ménages (voyages à titre privé). Étant donné que les dépenses de consommation finale des ménages reprises dans le TRE sont définies suivant le concept intérieur, seule la partie CI (voyages d’affaires) peut être ventilée selon les secteurs d’activité du TRE. La clé de cette ventilation est dérivée des informations tirées de l’enquête sur le budget des ménages en ce qui concerne les voyages à titre privé.
Les informations recueillies par le SBS pour les banques permettent de déterminer la répartition «Services financiers» de la rubrique FMI par secteurs d’activité du TRE.
4/ Méthode d’équilibrage du PIB et du TRE
Après l’initialisation des données, il va de soi qu’il subsiste encore des déséquilibres entre les ressources et les emplois par produit. Ces déséquilibres sont examinés et ajustés pendant la phase d’équilibrage (ou arbitrage) et il peut ainsi arriver que les agrégats estimés initialement soient modifiés. L’équilibrage « à prix courants » débouche finalement sur une estimation cohérente du PIB selon les trois optiques.
En principe, toutes les variables peuvent être modifiées lors de l’équilibrage et il n’y a donc aucune limitation par rapport aux montants initiaux ou par rapport à des montants déjà provisoirement publiés.
Comme déjà signalé dans le cadre de l’approche « revenus », l’excédent d’exploitation (B2) et les revenus mixtes (B3) sont calculés de manière résiduelle dans le TRE belge. Les agrégats « rémunération des salariés » (D.1), « autres impôts sur la production » (D.29) et « autres subventions sur la production » (D.39) sont calculés à partir d’informations de base détaillées et ne sont pas modifiés pendant l’arbitrage. L’approche « revenus » ne joue dès lors pas de véritable rôle dans l’arbitrage du TRE. Lorsque la production et/ou la CI d’une branche d’activité sont modifiées par l’arbitrage, B2/B3 change également.
L’équilibrage s’effectue hors TVA. La TVA par produit n’est pas initialisée dans le tableau des ressources et est éliminée du tableau des emplois initiauxé, ce qui permet de comparer les ressources et les emplois par produit, hors TVA. Pendant l’arbitrage, la TVA est recalculée en permanence, ce qui est nécessaire pour calculer la CI e aux prix d’acquisition et permet de comparer la TVA calculée à la TVA effectivement perçue.
Lors de l’équilibrage de l’optique « production » et de l’optique « dépenses », des corrections sont apportées soit dans les colonnes, soit dans les lignes/produits. Le logiciel du TRE peut être paramétré suivant l’une des deux possibilités, en fonction des besoins. La décision d’apporter une correction est prise pour chaque cellule individuelle du TRE. La procédure d’ajustement peut donc être décrite comme « une correction manuelle par ordinateur ». Un arbitrage complet comporte entre 50 et 100 décisions relatives au paramétrage du choix de l’arbitrage, par colonnes ou par lignes.
Lorsqu’on opte pour l’arbitrage en colonnes (comptes de production et d’expolitation), les «responsables de secteurs» apportent des corrections à la production et/ou à la CI des secteurs dans lesquelles ils sont spécialisés. En cas d’arbitrage par lignes, les responsables des produits apportent des corrections aux produits pour lesquels ils sont compétents.
Au cours de la première phase de l’arbitrage, le tableau des ressources est stabilisé le plus possible. D’éventuelles anomalies dans la gamme de produits par branche d’activité sont corrigées et les marges commerciales par produit sont vérifiées. Les incertitudes qui demeurent au niveau du tableau des ressources concernent principalement l’ajustement pour l’économie « au noir » et les importations de services par produit du TRE
Puis les déséquilibres des ERE des produits sont examinés. Dans le cas de certains produits, on examine également les équilibres dans des groupes plus agrégés (par exemple tous les produits alimentaires, tous les produits chimiques, tous les produits se rapportant à la consommation des voitures). Lorsque l’on parvient à un équilibre entre les ressources et les emplois à l’intérieur d’un groupe, l’arbitrage peut se poursuivre au sein des produits de ce groupe.
Un ajustement pour la CI d’un produit dans une branche d’activité peut aboutir à un contre-ajustement pour un produit connexe de cette même branche, ou pour le même produit dans une branche connexe. Mais ce n’est pas forcément le cas. En d’autres termes, l’arbitrage peut modifier la CI. La structure des CI par les branches d’activité fait cependant l’objet d’un suivi de la part des «responsables de secteurs». Ceci aboutit à un feedback des «responsables de secteurs» vers les «responsables des produits», ceux qui sont en charge d’évaluer chaque emploi par produit, et à une concertation sur l’ajustement qui devra être apporté ensuite.
Les calculs initiaux de la dépense de consommation finale des ménages s’effectuent de manière centralisée, sauf pour les produits pour lesquels le calcul repose sur des sources spécifiques. Toutefois, c’est le«responsables de secteurs» qui propose des ajustements par produit. Le coordinateur des dépenses de consommation finale des ménages (suit l’évolution des dépenses totales de consommation finale et de leurs principales composantes (p. ex. alimentation, utilisation des moyens de transport, services financiers, etc.) et assure le feedback vers les «responsables de secteurs».
Les ajustements pour les produits d’investissement sont effectués conjointement par le «responsable des produits», et par le responsable des investissements. L’arbitrage consiste principalement à modifier les niveaux de la FBCF des produits par grandes catégories (bâtiments, machines, etc.).
Les variations des stocks peuvent être arbitrées dans une large mesure par rapport aux montants initialisés, mais la part des stocks dans le PIB est relativement faible.
Lors de l’ajustement des importations et des exportations de biens ou de services, une contrepartie est faite pour les autres biens et les autres services. Le total des importations et exportations de biens et de services n’est donc pas modifié par l’arbitrage. Les montants des grandes catégories de la balance des paiements peuvent être considérés comme fiables mais la répartition en produits du TRE est relativement incertaine.
Les produits qui répondent à un ou plusieurs des critères suivants sont arbitrés en priorité :
1/ Les produits qui apparaissent comme dépenses dans un nombre limité de cellules du TRE et pour lesquels :
2/ les produits dont les ressources proviennent essentiellement ou exclusivement des importations;
3/ les produits n’ayant qu’un seul type d’emploi (uniquement P.2, uniquement P.3, etc.);
4/ les produits présentant un faible écart entre les ressources et les emplois, si la structure des ressources et des emplois ne s’écarte pas de manière importante d’un TRE antérieur.
Dans une dernière étape, lorsque les écarts entre les ressources et les emplois par produit sont minimes, on applique la méthode RAS. Les totaux en ligne et en colonne du bloc CI sont ainsi modifiés. Il est possible de ne pas intégrer certaines cellules de la CI dans la procédure RAS.
En résumé, on peut dire que l’arbitrage est un processus complexe. Les étapes à suivre et les ajustements à apporter sont déterminés en fonction des résultats d’une phase d’arbitrage antérieure. Il est difficile de déterminer dans quelle mesure les corrections contribuent séparément à une estimation plus cohérente du PIB suivant les trois optique. Les ajustements peuvent accroître momentanément les disparités entre l’optique « production » et l’optique des « dépenses », mais ils sont néanmoins nécessaires pour obtenir finalement un PIB identique pour ces deux optiques.
1/ principes généraux du calcul des TRE et d’arbitrage du PIB
Les calculs annuels du PIB du côté de la production et du côté des dépenses sont effectués dans le TRE [4]. Le PIB est élaboré simultanément en prix courants et constants, et le calcul des prix constants est effectué avec un système d’indices de prix cohérent, ce qui permet d’appliquer la méthode de la double déflation. L’analyse de l’évolution des prix constants peut affecter les arbitrages en prix courants.
La procédure d’équilibrage, ou processus d’équilibrage, peut être divisée en deux étapes:
– l’équilibrage manuel des produits individuels,
– l’équilibrage automatique final (méthode RAS).
La première étape consiste en un équilibrage manuel des ERE de 400 produits du TRE en effectuant des ajustements sur les principales variables à la fois du côté des ressources et du côté des emplois. Les ajustements sur un produit affectent d’autres produits, ce qui entraîne un processus d’interaction continue. Lorsque l’équilibrage manuel est terminé, les écarts restants entre les ressources et les emplois des produits doivent être considérablement réduits, mais pas éliminés. L’équilibrage manuel dure environ deux mois. La deuxième étape consiste en l’équilibrage automatique final.
Les approche « production » et « dépenses » du PIB sont calculées indépendamment. L’approche « revenu » se déduit de ces 2 approches.
Dans les calculs annuels du PIB, la prédominance est donnée à l’approche «dépenses», c’est-à-dire que la phase finale automatique de l’équilibrage se fait dans l’approche «production». Ceci est illustré dans le tableau ci-dessous, où les arbitrages (résidus) entre l’approche « production » « et l’approche « dépenses » pour les années 2008-2013 sont indiqués du côté de la l’approche « production ». Ce sont ces arbitrages qui ont été pris en compte dans la procédure finale d’équilibrage automatique, c’est-à-dire lorsque tous les autres ajustements sur des groupes de produits individuels ont été réalisés. Les arbitrages anormalement élevés en 2010 et 2011 s’expliquent par des révisions très importantes et très tardives des statistiques de base. Ces révisions ont entraîné une forte augmentation des écarts, mais comme cela s’est produit à un stade trop avancé du processus d’équilibrage, ces carts plus importants ont dû être traités dans l’équilibrage automatique.
En général, le seul agrégat arbitré est la CI des producteurs marchands et des producteurs pour emploi final propre. Le tableau suivant montre quels secteurs d’activité ont subi les arbitrages les plus importants de la CI entre 2008 et 2013. L’industrie manufacturière représente environ 40% de l’ajustement d’équilibrage total. La répartition en pourcentage des ajustements d’équilibrage par secteurs d’activité est très stable au cours de la période de 2008 à 2013.
Les « ajustements conceptuels », ainsi que les « ajustements d’exhaustivité », sont introduits bien avant le processus d’élaboration des TRE. Par exemple, les SIFIM et les services d’assurances ont déjà été pleinement équilibrés et il n’est pas nécessaire de les traiter dans la procédure d’équilibrage du TRE.
2/ équilibrage du TRE
Le PIB est calculé dans les comptes des biens et services. Les calculs annuels sont effectués dans le TRE. Ils comprennent également les calculs de l’emploi tels que l’effectif moyen et les heures travaillées par secteur d’activité, ainsi que des salaires et traitements.
Les calculs des emplois des ERE et l’équilibrage sont effectués à la fois en produit pour les ERE et en secteur d’activité pour le TEI.
Le niveau de détail des produits et des emplois dans le TRE suédois est le suivant:
– Environ 400 groupes de groupes de produits, appelés « produits » dans la suite du texte (en nomenclature CPA),
– Environ 100 secteurs d’activité. pour les producteurs marchands et les producteurs pour emploi final propre (en nomenclature NACE)
– 156 dépenses de consommation des ménages par fonction (COICOP)
– 76 emplois des dépenses de consommation des administrations publiques par sous-secteur institutionnel, secteurs d’activité et fonctions (COFOG)
– 150 emplois pour la FBCF, par secteur institutionnel, secteurs d’activité et types de produits.
Dans le processus de finalisation des estimations des comptes nationaux annuels, les TRE sont continuellement mis à jour et sont entièrement intégrés à l’ensemble du processus d’équilibrage. Lors de la confection du TRE, toutes les sources disponibles de la comptabilité nationale sont utilisées et les données sources font l’objet d’une analyse détaillée.
a) Côté ressources
L’offre d’un produit, sous forme de production et de vente, est calculée, classée par secteurs d’activité et produits (pour les ventes), évaluée aux prix de base. Les importations sont classées par produits. Les droits de douane et autres taxes à l’importation sur les produits sont inclus dans les ressources. Toutes les valeurs sont calculées à prix courants et à prix constants de l’année précédente (t-1) à l’aide d’indices de prix pertinents pour le calcul des prix constants.
b) Côté emplois
La dépense de consommation finale des ménages (DCFM) est calculée par produits et par fonctions (nomenclature COICOP). Par conséquent, plusieurs produits peuvent être inclus dans une seule fonction de la COICOP.
La consommation des administrations publiques (GFA) est calculée comme la valeur de la production (c.-à-d. le coût total de la production moins les paiements partiels pour la production non marchande moins la formation de capital pour compte propre moins la production marchande par les producteurs non marchands).
La consommation intermédiaire et la FBCF sont calculées par secteurs d’activité et par catégories (CFAP) aux prix courants sur la base des statistiques de base voire de ce qui est connu comme information « directe/spéciale » dans certaines cases (valeurs «exogènes »).
Pour ce qui est des variations des stocks producteurs, il y a des informations par secteurs d’activité, mais peu par produit. L’attribution aux groupes de produits se fait en supposant que les variations de stock par produits sont fondées sur la répartition de la production d’un secteur d’activité par produit. La répartition des variations de stocks sur achats par produit est supposée être proportionnelle à la structure des CI dans le secteur d’activité concerné. Il est tenu compte du fait que certains produits ne peuvent pas être stockés. La répartition par produits est effectuée en premier lieu à un niveau relativement agrégé. Une répartition supplémentaire par produits détaillés est effectuée dans le processus d’équilibrage. Pour les stocks commerciaux, des informations sont également disponibles avec une ventilation par secteur d’activité; des informations sur la composition de la gamme de produits sont utilisées pour une répartition approximative des produits.
Les exportations (et les importations) de biens sont affectées aux produits du TRE. Les exportations (et les importations) de services sont enregistrées dans les statistiques de la balance des paiements selon une certaine nomenclature, qui est convertie en produits utilisés dans les comptes nationaux.
Chaque emploi est lié à un taux de marge commerciale (pour les biens) et à un taux de TVA applicable. Les taxes sur les produits et les subventions sur les produits sont aussi attribués aux emplois.
d) Soldes complets et valeurs «connues»
Pour certains produits, les ressources et les emplois des ERE aboutissent à un un écart. Ces écarts sont alors traités dans le système comme des valeurs «exogènes» et ne sont pas affectés par les ajustements d’équilibrage, sauf après examen spécial et vérification. La raison d’un tel traitement spécial de ces produits est soit l’accès à des sources d’informations très détaillées sur les « ressources affectées à tels emplois » comme dans la méthode allemande, soit à un intérêt substantiel pour ces produits.
Par exemple, 16 « bilans spéciaux » sont calculés pour les produits énergétiques dont la plupart sont calculés en valeurs et en quantités. De même, des ERE sont également calculés avec minutie, par exemple pour le produit construction, les SIFIM, la R&D et pour les logiciels dont l’évaluation de ceux produits pour compte propre est complexe.
Un certain nombre d’autres valeurs «exogènes» sont également spécifiées dans le système. Dans certains cas, il s’agit de grandes parties des ERE, par exemple des véhicules automobiles ou des logiciels achetés. Dans d’autres cas, il peut s’agir de petites parties de la CI ou de FBCF d’un produit par un secteur d’activité. Ces valeurs exogènes sont calculées à prix courants et constants et ne sont pas affectées par les ajustements d’équilibrage généraux.
d) La procédure de calcul
Tous les emplois sont déflatés à l’aide d’un indice des prix de l’offre intérieure calculé par produit (« inhemsk tillgång, IHT »). L’indice des prix de l’offre intérieure se rapporte à l’agrégat calculé comme suit: production + importations + ventes des administrations publiques (APU) et des ISBLSM + droits de douane et autres taxes à l’importation – exportations. Le calcul est effectué à prix courants et à prix constants et l’indice des prix est dérivé implicitement. L’indice IHT ne couvre pas les variations des taux d’imposition et de marge. Par conséquent, après déflation, des corrections sont apportées pour tenir compte des modifications des impôts sur les produits et des subventions. Ces changements affectent l’emploi au prix d’acquisition et signifient donc que l’indice IHT est ajusté implicitement.
3/ Équilibrage des ERE des produits
a) Renseignements généraux
Lorsque la première version des TRE a été produite à prix courants et à prix constants, les travaux d’analyse et de rapprochement sont entrepris. Une personne est responsable de la procédure d’équilibrage d’un groupe de produits. L’analyse se fait à la fois à prix courants et à prix constants simultanément. S’il y a un reliquat entre les ressources et les emplois, une comparaison de leurs taux de croissance en volume et de leurs indice des prix est faite. On compare également l’évolution des ressources et des emplois en valeur. S’il y a de grandes différences entre elles, une comparaison des différentes sources des ressources et des emplois est faite pour déterminer laquelle des sources est la plus fiable. L’information provenant d’autres sources est recueillie afin d’obtenir plus de connaissances.
Le travail pratique est un processus continu avec chacun des 400 produits jusqu’à ce que le système soit complètement équilibré. L’évaluation des ressources et des emplois de nombreux produits commence avant que toutes les informations de base ne soient complètement entrées dans le système. Par exemple, certaines informations sur la consommation finale des ménages de certains produits comme l’essence, l’assurance, les locations peuvent être ajoutés plus tardivement. Ainsi, au lieu d’attendre que toute l’information soit disponible, l’évaluation des ERE contenant suffisamment d’informations commence le plus tôt possible. Tout au long du processus d’équilibrage, des versions mises à jour des ressources et des emplois sont stockées lorsque des modifications sont apportées. Cela permet de comparer les données à différentes étapes du processus.
La procédure d’évaluation comprend l’examen et le contrôle de la qualité des estimations du côté des ressources (production, ventes de producteurs non marchands, importations, impôts, subventions sur les produits) et du côté de des emplois (CI, consommation finale, FBCF, variations des stocks, exportations) afin de réaliser le rapprochement le plus approprié entre ressources et emplois. Des recherches sont effectuées pour déterminer s’il y a une cohérence entre les différentes sources, en remontant jusqu’aux statistiques de base pour vérifier la plausibilité économique. Par exemple, il faut vérifier que les exportations d’un produit ne dépassent pas la production, détecter si certains produits ont des changements très volatils. Comme cette procédure est effectuée simultanément en prix courants et constants avec une perspective de séries chronologiques, il est possible aussi d’observer des évolutions anormales dans les indices de prix et de volume.
Toute information supplémentaire sur les structures modifiées est incorporée. Ces nouvelles informations se composent généralement de données provenant d’enquêtes périodiques. L’enquête annuelle sur la CI par produit dans l’industrie manufacturière en est un exemple. Cette enquête couvre un tiers des secteurs d’activité chaque année, ceux-ci étant choisis d’une année à l’autre par rotation. Une enquête annuelle similaire sur la CI par produit dans les secteurs d’activité de services a été récemment lancée.
L’analyse des écarts entre les ressources et les emplois des produits est réalisée pour les 400 ERE. Au début du processus, ces écarts apparaissent dans divers ERE. Quelques ERE sont calculés de telle manière que ces écarts ne devraient par définition pas apparaître. Si un écart apparaît dans l’un de ces ERE, c’est le résultat d’une erreur quelconque.
Les rapprochements entre ressources et emplois comprennent une vérification des calculs et des structures contenus dans le « système ». Du côté de l’offre, les coefficients techniques sont ajustés en fonction de la structure des inputs des secteurs d’activité. Les marges commerciales par produit peuvent faire l’objet d’un arbitrage.
b) Équilibrage à prix courants et constants
Étant donné que les équilibrages sont effectués simultanément en prix courants et en prix constants, il faut décider si un ajustement particulier peut affecter les valeurs en prix courants et en prix constants (volume), ou seulement une des deux. Une procédure commune consiste à procéder à des ajustements proportionnellement similaires des valeurs en prix courants et constants, c’est-à-dire à modifier la croissance du volume, mais pas l’indice des prix. Une alternative est bien sûr de permettre à l’ajustement d’affecter soit la valeur en prix courants, soit le volume, et donc d’affecter l’indice des prix et/ou la croissance du volume. La troisième alternative consiste à permettre que l’ajustement affecte à la fois les valeurs en prix courants et les valeurs en prix constants, mais pas de manière proportionnelle, d’où une modification à la fois de la croissance du volume et de l’indice des prix.
c) Équilibrage des secteurs d’activité
À un stade relativement précoce du processus d’équilibrage, une analyse =des secteurs d’activité avec des variables telles que la production, la CI et la valeur ajoutée aux prix courants et constants est également effectuée. D’autres variables du compte d’exploitation (rémunération des salariés, autres impôts sur la production et subventions) sont analysées simultanément aux prix courants.
d) Équilibrage simultané des secteurs d’activité et des produits
Ainsi, dans les travaux d’analyse et de rapprochement, les ERE des produits et les comptes des secteurs d’activité, les ressources et les emplois – dans lesquels une importance considérable est attribuée aux aspects chronologiques – sont évalués simultanément à prix courants et à prix constants.
Dans le processus d’équilibrage des ERE, toutes les variables peuvent être affectées. Toutefois, ce n’est que dans des cas exceptionnels que les variables de la consommation des administrations publiques sont modifiées. La répartition des produits peut être ajustée. Il est clair que le travail d’équilibrage peut mener à la détection et à la correction d’erreurs ou d’anomalies dans les données de base, mais des corrections fondées sur l’équilibrage proprement dit surviennent rarement. La raison en est que les calculs sont basés sur une source complète et détaillée qui ne peut guère être remise en question. La source statistique pour les secteurs des administrations publiques est également complète dans la mesure où elle couvre les transactions totales pour les secteurs non marchands, ce qui offre de bonnes certitudes sur la qualité de cette source.
Comme il a été mentionné précédemment, l’approche principale du calcul du PIB est fondée essentiellement sur l’approche « des dépenses ». Les statistiques de base sont dans l’ensemble bien développées et détaillées. En revanche, les comptes de production sont généralement plus difficiles à estimer du fait de la couverture et des définitions. La plupart des statistiques sur la production et les inputs sont fondées sur les données de la comptabilité des entreprises. Il y a manifestement un certain nombre de raisons pour lesquelles ces données peuvent être fausses. Les entreprises, du moins les plus petites, peuvent par exemple sous-déclarer leur production et sur-déclarer leur CI. Les conclusions du rapport de 2006 de l’Agence de l’impôt sur le revenu « caché » justifient cette hypothèse. Des difficultés peuvent aussi parfois surgir dans les ajustements nécessaires pour se conformer aux définitions de la comptabilité nationale. Ceci étant dit, l’office statistique suèdois a réalisé plusieurs études pour estimer les zones de production sous-déclarées, par exemple la création de modèles de calcul pour le travail au « noir » et les activités illégales.
Le résultat final est que lorsque toutes les autres vérifications, évaluations de plausibilité et corrections ont été effectuées, les rapprochements finaux (méthode RAS) ont entrainé un ajustement à la baisse de la CI par les différents secteurs d’activité en 2013 (voir ci-dessus).
À la fin du processus de rapprochement des ressources et des emplois, tous les TRE sont entièrement équilibrés, c’est-à-dire qu’ils ne contiennent aucun écart.
4/ Autres approches utilisées pour valider le PIB
a) Main-d’œuvre, évolution de la productivité, évolution des salaires
Le calcul de la main-d’œuvre fait partie des comptes nationaux et sert de contrôle supplémentaire des estimations. Les données sont calculées à l’aide de la même classification par secteur d’activité que les calculs de la production. Les calculs portent sur le nombre moyen de salariés et le nombre d’heures travaillées, ventilés par entreprises et donc par secteurs d’activité. Ces données sont combinées avec des données sur la production, la consommation intermédiaire, la valeur ajoutée, les salaires, etc… . L’analyse sectorielle mentionnée ci-dessus est complétée par une analyse des séries chronologiques de la productivité du travail dans les secteurs d’activité. Ces données sont des outils importants pour vérifier que les estimations au fil du temps sont raisonnables. Les analyses entraînent un ajustement d’une des 2 variables (valeur ajoutée ou heures travaillées). Au cours de l’analyse, des discussions ont lieu avec les différents producteurs de statistiques au sujet du contenu et de la qualité de celles-ci. Les comptes nationaux peuvent également examiner les données provenant d’entreprises individuelles afin de mieux les interpréter. L’analyse effectuée par les comptes nationaux conduit ainsi souvent à la détection d’erreurs dans les statistiques de base.
b) Comptes sectoriels
Les comptes des biens et services précèdent ces derniers dans le processus de calcul, mais le calcul d’un compte annuel n’est pas définitif tant que les comptes des secteurs institutionnels ne sont pas terminés. Leur élaboration n’est pas totalement dissociée de celle des ERE. Le revenu total est déterminé à partir du PIB. Cela signifie que l’évolution des revenus et leur affectation aux secteurs institutionnels constituent une variable d’analyse intéressante, au même titre que l’estimation de la capacité de financement des secteurs institutionnels. L’épargne constitue le lien avec les dépenses des ménages. D’importantes variations inexpliquées du taux d’épargne des ménages impliquent des erreurs dans les estimations du revenu et / ou de la consommation et / ou de la FBCF. De cette façon, les comptes des secteurs institutionnels servent de cadrage à l’évaluation globale des comptes nationaux.
c) les comptes financiers
La division des comptes nationaux suédois élabore également des comptes financiers, qui mesurent la capacité de financement (besoin de financement) des secteurs institutionnels. À l’heure actuelle, l’établissement des comptes nationaux non financiers (comptes des produits et des secteurs institutionnels) et des comptes financiers n’est pas entièrement harmonisé. Cela signifie que les comparaisons entre les capacité de financement (besoin) calculés respectivement à partir des comptes réels (non financiers) et financiers, ne sont pas équilibrés (ajustés) pour tous les secteurs. Seul, le rapprochement des comptes non financiers et financiers est réalisé pour les administrations publiques (comme en France et dans la plupart des pays).
d) Diverses autres approches pour améliorer la qualité
Une unité de l’office statistique Suédois a été créée pour tenir des registres spéciaux des 50 principales entreprises du pays. Leur travail dans le cadre de diverses enquêtes est très important pour la qualité des estimations des comptes nationaux.
Les comptes satellites et les comptes régionaux contiennent des données des comptes nationaux ventilées à un niveau plus désagrégé. Leurs élaborations permettent aussi de vérifier les estimations nationales.
Des révisions majeures des séries chronologiques sont effectuées lorsque de nouvelles informations ont été fournies ou lorsque des erreurs dans les sources ou modèles utilisés sont détectées : gestion de la qualité, contrôles de qualité internes et externes: Des rapports de qualité ont été publiés récemment pour toutes les statistiques. Statistics Sweden continue de travailler sur la normalisation des méthodes de travail, du support informatique et des méthodes qui servent à améliorer la qualité des comptes.
1/ Évolution des composantes du PIB et des activités
Dans le processus d’équilibrage de l’offre et de la demande, les résultats préliminaires des calculs du PIB selon les approches de « production », « dépenses » et « revenus » sont confrontés et réconciliés [5]. Les deux tableaux suivants décrivent les changements du PIB par composante. La colonne PRE contient les résultats préliminaires tandis que la colonne POST présente les résultats définitifs du processus d’équilibrage. Les valeurs du système POST sont entièrement équilibrées, ce qui est confirmé par le chiffre 0 dans la ligne Écart statistique.
2/ Valeurs du PIB avant et après équilibrage
Le tableau suivant présente les modifications apportées au processus d’équilibrage des composantes du PIB pour l’année 2011 selon l’approche de la production, des revenus et des dépenses.
Les ajustements les plus importants se situent dans les catégories de la FBCF, tandis que les corrections des dépenses des ménages et des importations/exportations sont plutôt faibles. Les ajustements apportés à la FBCF (et les implications de ces changements sur les séries chronologiques d’investissement) ont également conduit à de nouvelles valeurs calculées pour la consommation de capital fixe (CCF) et la variation correspondante de l’excédent net d’exploitation/revenu mixte.
Les changements totaux de l’approche par le revenu correspondent normalement aux changements de l’approche par la production, puisque la plupart des années, aucun changement n’est apporté à la rémunération des salariés et aux impôts/subventions sur la production. La consommation de capital fixe est bien sûr recalculée après les changements apportés au capital fixe brut, mais ces ajustements sont contrebalancés par le re-calcul de l’excédent d’exploitation/revenu mixte.
En règle générale, les résultats de l’approche « production » sont considérés comme plus fiables que ceux de l’approche par les dépenses. On peut cependant facilement constater que, pendant de nombreuses années, les résultats de l’approche par la production ont également dû être ajustés en raison de la découverte d’une grande variété d’incohérences.
L’élaboration de l’approche « dépenses » repose dans une large mesure sur le calcul des ERE. Les résultats relatifs à la consommation des ménages provenant des comptes nationaux annuels et basés sur le calcul des ERE sont directement transférés dans les TRE et, dans une étape ultérieure, ajustés dans le processus d’équilibrage si nécessaire.
Dans les TRE, la FBCF a été calculée dans un premier temps par secteurs institutionnels et par branche d’activité figurant dans les statistiques structurelles sur les entreprises, puis confrontée dans un deuxième temps aux résultats des ERE et équilibrée par la suite. Cela a donné lieu à des ajustements d’équilibrage relativement importants sur la FBCF des ERE.
Dans le passé, les corrections des importations et des exportations étaient effectuées sur une base ad hoc en fonction des résultats du processus d’équilibrage. À la lumière des discussions internationales sur le traitement des unités non résidentes enregistrées à la TVA, une étape de correction pour les transactions de ces unités avec d’autres non-résidents a été introduite à un stade très précoce du processus d’élaboration des comptes. Cela a permis d’améliorer considérablement la qualité des estimations initiales et de réduire la nécessité de procéder à des ajustements dans le cadre de l’équilibrage des comptes de ressources et d’emplois. L’identification d’autres besoins d’ajustement pour les importations et les exportations dans le cadre du processus d’équilibrage ressources-emplois était de plus en plus basée sur des exercices de mise en relation de données individuelles qui ont permis d’améliorer la cohérence entre les différents domaines statistiques et donc d’accroître la qualité des chiffres des comptes nationaux.
Des exemples de corrections à apporter à l’approche par les dépenses sont présentés dans l’analyse des résultats au tableau suivant.
Les ajustements de la production et de la CI peuvent être causés par un grand nombre de raisons différentes. Une raison typique d’ajustement de la CI est le re-calcul du facteur de correction pour les parties de la valeur ajoutée mal déclarée.
Pour les autres années, des ajustements plus complexes ont dû être effectués. La correction la plus importante apportée à la production et à la CI en 2010 était due à une importante déclaration erronée du négoce de gaz dans la NACE 35.
En 2009, les corrections apportées à la production et à la CI dans la NACE 45 étaient dues à une déclaration erronée des commissions versées par un grand importateur de voitures. Cette situation a été remplacée par un concept de marge commerciale qui a entraîné une diminution de la production et de la CI.
La situation en 2008 était complexe car il s’agissait de l’année de base au cours de laquelle la nouvelle nomenclature NACE / CPA 2008 a été introduite. De plus, un grand nombre d’autres postes de révision ont été intégrés dans les données des comptes nationaux. L’équilibrage a commencé avec un ensemble de données préliminaires et le processus d’équilibrage a donc été très atypique. Les modifications apportées étaient diverses : introduction de nouvelles données de base, modification des principes de calcul, problèmes de re-codification des classifications d’activités et de produits, etc. La plupart des changements apportés à la production et à la CI peuvent être attribués à ces types d’ajustements. Il y avait bien sûr aussi les cas plus typiques de corrections effectuées dans le cadre d’un processus d’équilibrage : l’importante correction apportée à la production dans la NACE 42 en 2008 était due à l’élimination des travaux de construction à l’étranger incorrectement déclarés par une grande unité; les corrections de la CI effectuées dans la NACE 46 étaient dues à un facteur de correction ajusté pour les composantes de la valeur ajoutée incorrectement déclarées.
Les ajustements équilibrés apportés aux résultats préliminaires de l’approche par les dépenses sont autorisés à modifier tous les éléments. L’examen des résultats finaux des différentes années ne permet pas de dégager un schéma d’ajustement précis, à l’exception d’une meilleure cohérence entre les différentes méthodes de calcul de la FBCF au cours des dernières années.
En 2009, l’ajustement le plus important concernait les importations de CPA 65.2 Frais de service de réassurance. Il a été constaté depuis plusieurs années que les importations et les exportations de la commission de réassurance en BdP ne correspondaient pas aux chiffres de la production et de la consommation intermédiaire. Afin d’être cohérent avec les chiffres respectifs de l’approche de la production, il a été convenu avec la Banque nationale autrichienne d’adapter la procédure d’estimation des importations et des exportations en conséquence. Cela peut être considéré comme un exemple typique d’effort visant à améliorer la qualité des estimations initiales.
En 2010 également, l’ajustement le plus important concerne les exportations. Après un exercice d’appariement des données individuelles, il s’est avéré que les exportations de machines pour la métallurgie d’une grande unité (CPA 28.91) étaient sous-estimées. Cela a conduit à une augmentation des exportations de 470 millions d’euros.
En 2011, la correction la plus importante du côté des dépenses concernait la FBCF des autres constructions, pour laquelle la CPA 27.90.7 (Équipements électriques de signalisation, de sécurité ou de contrôle du trafic pour les chemins de fer, les tramways, les routes, les voies navigables intérieures, les parkings, les installations portuaires ou les aérodromes) avait été enregistrée de manière incorrecte. Une analyse des données des APU a montré que ce type d’équipement est censé être enregistré dans la FBCF des machines et non dans celle des autres constructions. Grâce à cet ajustement, un double compte (partiel) des emplois de ce produit a été éliminé.
3/Les TRE
Les résultats des trois approches des comptes nationaux annuels constituent le point de départ pour l’élaboration des TRE. Dans le processus d’équilibrage, les résultats de l’approche de la production sont considérés comme les chiffres les plus fiables puisque la base statistique est dans ce cas la plus complète. Toutefois, cela ne signifie pas que les résultats de l’approche « production » ne peuvent pas être modifiés. S’il s’avère que les calculs initiaux de l’approche « production » ne sont pas adéquats, des ajustements peuvent également être apportés aux chiffres des comptes de production. Dans la pratique, la majorité des changements dans le processus d’équilibrage sont apportés aux catégories d’emplois de l’approche « dépenses« . Les composantes de la valeur ajoutée de l’approche « revenus » sont normalement incluses dans les TRE sans autres ajustements. L’excédent net d’exploitation (et la CCF) sont bien entendu recalculés après modification des résultats de l’approche « production ».
Les TRE de ‘année [T] sont produits – conformément aux dispositions du SEC 2010 – pour l’année de déclaration [T-3]. Les valeurs et les structures des années précédentes sont utilisées à des fins de comparaison et de contrôle de plausibilité. Les TRE sont établis pour les années T-2 et T-1. Mais ceux-ci ne sont pas équilibrés systématiquement et ne servent qu’à des fins d’analyse. Jusqu’à présent, les TRE n’ont été publiés qu’aux prix courants en Autriche ; l’élaboration de TRE aux prix de l’année précédente est en cours de développement.
Les TRE se veulent entièrement compatibles avec les comptes nationaux annuels en termes de méthodologie et de données. Afin de garantir l’intégration des données, les résultats préliminaires des comptes nationaux annuels constituent le point de départ de la préparation du TRE et, à leur tour, les résultats du TRE définissent les résultats finaux pour les comptes nationaux annuels.
La procédure d’équilibrage vise à détecter et à corriger toute incohérence éventuelle. Le cas échéant, des écarts par rapport aux données initiales, même importants, sont autorisés. Les corrections importantes sont effectuées en étroite coordination avec les experts des comptes nationaux annuels responsables des calculs préliminaires.
Des ajustements d’exhaustivité sont déjà effectués dans le cadre du processus d’établissement des comptes nationaux annuels. Ces résultats sont transférés dans les tableaux des ressources et des emplois et y sont analysés et équilibrés si nécessaire. Les ajustements d’exhaustivité sont traités comme des flux indépendants dans le processus d’équilibrage et peuvent donc être facilement séparés des autres opérations.
Les éléments conceptuellement équilibrés comme les SIFIM, la production non marchande des banques centrales, etc. peuvent être facilement distingués des autres ERE puisqu’ils sont inclus dans le système en tant que produits séparés. Toute incohérence dans ce contexte est donc immédiatement visible et peut être corrigée. Les variations de stocks ne sont généralement pas utilisées comme poste d’équilibrage.
Toutes les parties du système de ressources et d’emplois peuvent en principe être modifiées dans le cadre du processus d’équilibrage. Il existe cependant des parties du système non modifiables. Les résultats des statistiques publiques ne sont ajustés qu’en étroite collaboration avec les experts responsables, de même que les comptes de production de l’agriculture, de la sylviculture; les autres parties du système calculées par une approche fonctionnelle (logements occupés par leurs propriétaires, etc.) ne sont normalement pas modifiées dans le processus d’équilibrage.
Il est obligatoire que les TRE soient produits lors de l’évaluation des prix d’acquisition. Une autre version est également publiée aux prix de base. Les données originales du côté des emplois sont déjà évaluées aux prix d’acquisition, mais une base d’évaluation comparable doit être créée du côté de l’offre.
Les données initiales pour la préparation des TRE sont les résultats des approches de la production annuelle, des dépenses et des revenus. Toutes les sources de données utilisées pour le calcul des résultats des comptes nationaux annuels sont donc également une source de données indirectes pour l’élaboration des TRE.
Certaines de ces données sont déjà disponibles au niveau de la ventilation par produit nécessaire à l’équilibrage, mais pour la plupart d’entre elles, cette dimension « produit » doit être ajoutée. Les sources de données supplémentaires pour les TRE sont donc toutes des statistiques qui fournissent des informations sur la structure par produit des ressources et des emplois.
4/ Le processus d’équilibrage et le rôle des ERE
Les méthodes d’estimation des agrégats des ERE fournissent un montant de ressources et d’emplois pour chacun des produits qui sont repris dans le TRE. À ce stade, les deux côtés ne sont pas entièrement comparables en termes d’évaluation puisque les emplois sont toujours évalués aux prix d’acquisition, TVA comprise. Afin d’équilibrer correctement les ERE, la TVA non déductible doit donc être déduite des emplois. Pour ce faire, on utilise un ensemble détaillé d’hypothèses sur les activités et les produits concernés et une hypothèse de taux de TVA qui peut être soit la TVA légale, soit un taux mixte. Les exceptions à ces cas sont définies séparément en indiquant l’activité et le produit concernés ainsi que le taux de TVA et les catégories d’emploi auxquels ces hypothèses doivent être appliquées. Les valeurs ainsi calculées sont comparées à l’encaissement réel de la TVA et déduites des emplois pour chaque produit. Ce n’est qu’après cette étape que les ressources et les emplois sont totalement comparables et que les différences éventuelles peuvent être attribuées exclusivement à des incohérences dans les données.
Il est évident que la TVA non déductible est calculée à nouveau après coordination des ERE. Ces valeurs calculées du côté des emplois sont saisies à la fois du côté des ressources et du côté des emplois, ce qui permet d’obtenir l’évaluation pertinente pour les résultats finaux aux prix d’acquisition, tant pour les ressources que pour les emplois des produits.
Il s’ensuit que l’équilibrage est effectué au niveau de l’évaluation des prix d’acquisition hors TVA non déductible. L’avantage de cette approche est la comparabilité directe des sources statistiques de base et des données d’enquête avec les chiffres du système des ERE.
Le système des ERE joue un rôle central dans le processus d’équilibrage des TRE. L’examen des écarts entre l’offre et les emplois des produits commence par l’analyse des résultats des calculs des ERE. Les valeurs totales pour la CI et les emplois finals par produit sont définies dans le système des ERE et sont ensuite transférées dans lesTRE.
Dans la plupart des cas, les résultats des composantes des emplois sont repris dans le système des ressources et des emplois sans autre modification. Les résultats de la CI issus des calculs des ERE sont comparés aux résultats de la CI dérivés de l’approche « production » . Tout écart est analysé et recoupé avec d’autres sources statistiques, puis modifié.
Dans ce contexte, les résultats des calculs des ERE ainsi que les résultats des TRE (qui, dans cette phase initiale, sont entièrement basés sur les résultats des comptes nationaux annuels) peuvent être ajustés. Dans le cadre de l’identification des raisons des incohérences, les contrôles suivants sont effectués :
Un contrôle de base des données de chaque compte de biens et services est effectué – indépendamment de l’importance de la différence entre les ressources et les emplois -. Les chiffres caractéristiques spécifiques du nouveau tableau sont comparés aux résultats définitifs des trois derniers TRE publiés et au tableau de l’année la plus récente. Cette vérification générale couvre à la fois les comptes des biens et services et les comptes de la production.
Au cours du processus de vérification des comptes des biens et services, la structure et l’évolution de l’offre et des emplois sont examinées et les questions suivantes sont posées :
Lors de la vérification des comptes de production, les questions suivantes sont posées :
Si des structures et des évolutions non plausibles sont constatées, un contrôle plus détaillé est effectué sur les données sur lesquelles elles sont basées. Au cours du processus de contrôle, il est supposé que certaines données sont plus fiables que d’autres. En règle générale, les données sur l’offre sont considérées comme « plus robustes » que les données sur les emplois. De même, les informations provenant des enquêtes annuelles de base sont plus fiables que les informations transférées des années précédentes. Le contrôle lui-même s’effectue en plusieurs étapes :
Tout d’abord, les informations « robustes » issues des enquêtes annuelles sont vérifiées une nouvelle fois, en remontant aux sources d’informations initiales pour examiner par exemple les rapports de production des statistiques sur les entreprises, tels que les achats de matières premières et de services.
Dans ce contexte, ces contrôles sont effectués au niveau des unités, chaque fois que cela est possible. L’appariement des données individuelles a pris une importance croissante ces dernières années et constitue un outil majeur pour détecter les incohérences non seulement dans les ERE, mais aussi dans les enquêtes sous-jacentes.
Les erreurs typiques détectées à ce stade sont, par exemple, des incohérences dans la classification des produits pour la production et les exportations au niveau de l’unité, des valeurs d’exportation manquantes ou trop élevées pour une certaine unité par rapport à la production, des incohérences entre la consommation intermédiaire et les importations au niveau de l’unité, etc…. .
Si des différences importantes subsistent après ce contrôle, on vérifie non seulement les structures, mais aussi les valeurs de base de la production et de la CI issues des comptes nationaux annuels, qui étaient considérées comme non modifiables. Des discussions approfondies sont menées avec les experts afin de déterminer le degré de fiabilité des valeurs de base. À cet égard, une documentation détaillée – souvent même au niveau des unités – est réalisée afin de rassembler les données communiquées dans le cadre des différentes enquêtes avec les données administratives (statistiques relatives à la taxe sur le chiffre d’affaires) et les autres informations qui ont été trouvées et de proposer des solutions sur cette base.
Dans la phase finale, l’accent est mis sur les facteurs « soft », qui comprennent des hypothèses incorrectes sur les marges et les circuits commerciaux dans les ERE, ou des erreurs résultant de modification des structures de production antérieures qui doivent être corrigées parce que, par exemple, les coefficients techniques changent au fil du temps. Ce dernier cas est souvent celui de produits pour lesquels des changements de prix drastiques peuvent se produire en peu de temps (pétrole brut et gaz naturel, produits pétroliers raffinés, etc.) ou pour lesquels les coefficients techniques sont fortement influencés par la croissance ou le déclin économique (services des agences de travail temporaire, etc.)
Toutes ces corrections sont effectuées manuellement pour chaque compte individuel de biens et services. En règle générale, les différences ne sont pas éliminées par une réaffectation au prorata ou par toute autre procédure automatique.
Les corrections éventuelles sont en effet discutées avec les experts des comptes nationaux afin de s’assurer qu’il n’y a aucune rupture de séries chronologiques ou d’autres résultats non plausibles. Toutes les corrections effectuées sont documentées et transférées dans le système de manière à permettre de reconstituer l’état de traitement à tout moment. Dans la mesure du possible, la documentation permet de remonter jusqu’aux unités qui sont la source d’incohérences. Un retour d’information est également donné aux experts qui réalisent les enquêtes de conjoncture. Les changements majeurs sont alors expliqués aux utilisateurs lors de la publication des résultats finaux.
1/ historique
Le PIB figure dans les comptes nationaux norvégiens (NNA) et est calculé dans le cadre d’un système détaillé de TRE [6]. En raison de l’importance accordée à la ventilation par secteur d’activité, l’approche « production » est considérée comme l’approche principale. Cependant, la valeur ajoutée par secteur d’activité n’est pas toujours estimée en premier lieu à partir de l’approche « production », entre autres parce qu’il n’existe pas toujours de données fiables sur la CI; l‘approche des dépenses est également très utilisée grâce à l’utilisation complémentaire de la méthode des ERE très détaillés de produits. Jusqu’à récemment, l’approche « revenus » a joué un rôle mineur, mais elle a un rôle nettement plus décisif avec le développement continu de comptes complets des secteurs institutionnels. Le rôle accru de la dernière décennie dans l’utilisation des données comptables des entreprises traduit cette évolution. Après l’utilisation plus intégrée des statistiques comptables, les approches « dépenses » et « revenus » ont été améliorées lorsqu’elles sont utilisées en lien avec les ERE très détaillés pour la première ou bien combinée avec l’approche de la comptabilité intégrée pour la seconde.
L’approche « production » est utilisée pour calculer la valeur ajoutée pour tous les secteurs d’activité. Ceci se fait dans le cadre d’un TRE détaillé sur une base annuelle et en utilisant la méthode des ERE.
L’approche par les « dépenses » est utilisée pour calculer la consommation finale des administrations publiques sur la base des comptes publics et les exportations (et importations) sur la base des statistiques du commerce extérieur et d’autres sources supplémentaires. L’approche par les « dépenses » est également utilisée comme méthode principale pour calculer la consommation finale des ménages et la FBCF. Elle est combinée avec la méthode détaillée des ERE
L’approche par les revenus est utilisée en général pour obtenir des estimations sur les composantes du PIB, entre autres la rémunération des salariés, mais pas pour l’excédent d’exploitation. L’excédent d’exploitation est plutôt un poste d’équilibre obtenu de manière résiduelle. Toutefois, au cours de la dernière décennie, l’estimation indépendante de l’excédent brut d’exploitation à partir des statistiques comptables a quelque peu modifié cette méthode (servant de contrôle pour les estimations à un niveau plus agrégé). Cela a été encore plus évident depuis l’introduction des statistiques structurelles norvégiennes sur les entreprises (SSE), ce qui implique que les données de base pour l’estimation de l’excédent d’exploitation sont les mêmes pour les secteurs des établissements et les secteurs institutionnels, c’est-à-dire le NO (Déclarations commerciales générales de la direction des impôts et statistiques structurelles sur les entreprises) L’approche par le revenu est utilisée pour calculer la valeur ajoutée des secteurs non marchands (administrations publiques et ISBLSM).
La source d’information la plus importante pour le compte de production, le compte d’exploitation et le compte d’accumulation du capital, tant pour les secteurs institutionnels basés sur les entreprises que pour les branches d’activité basées sur les établissements, est le relevé général des opérations commerciales de la Direction des impôts (NO67). Cette source est cruciale pour l’estimation des variables des comptes de production et d’exploitation des entreprises non financières, mais elle est considérée comme une source supplémentaire pour les comptes de revenus. Pour les comptes des sociétés non financières, certaines données telles les subventions, c’est-à-dire les données des entreprises financières, des comptes des administrations publiques et de la balance des paiements, jouent un rôle important.
Le NO est la source sur laquelle se fondent les SSE qui s’adaptent aux règlements de l’UE sur les SSE, et dont les éléments ont été conceptuellement sélectionnés pour être utilisés directement dans l’élaboration des différents éléments de la comptabilité nationale. Le NO est donc la principale source pour le compte de production, le compte d’exploitation et le compte d’accumulation des entreprises non financières (S.11), ainsi que pour les entreprises individuelles (S.142) et, dans une certaine mesure, même pour les institutions sans but lucratif au service des ménages (S15). En outre, le NO est la source pour une plus petite partie des entreprises financières (S.126).
L’utilisation du NO (Déclarations commerciales générales de la direction des impôts et statistiques structurelles sur les entreprises)
2/ Procédure d’équilibrage du PIB
Le tableau suivant donne un aperçu des ajustements, y compris l’équilibrage, apportés aux données sources de 2012 utilisées dans la NA norvégienne pour l’estimation du PIB selon l’approche de la production. Les chiffres de la production, de la CI et de la valeur ajoutée brute pour chacune des sections A – T des secteurs d’activités sont indiqués. On voit que l’arbitrage a porté d’abord sur la production, en particulier celle des secteurs construction et commerce, respectivement -11963 et -2264 milliards de NOK (couronne norvégienne).
Approche de production des données sources et des ajustements. Milliards de NOK. 2012
Traditionnellement,la méthode des ERE a servi de base à une intégration complète entre les comptes nationaux et les tableaux d’entrées-sorties. Les TRE annuels en Norvège ont toujours été établis et équilibrés à un niveau de détail élevé. Cette approche a été considérée pendant plusieurs décennies comme la plus pertinente pour garantir les meilleures estimations du PIB.
La philosophie de base qui sous-tend la conception d’un tel système détaillé est de créer un cadre qui pourrait utiliser toutes sortes d’informations spécifiques, qui serait résistant aux changements de définitions et de nomenclatures. Fournir une bonne base pour la déflation est une autre préoccupation importante, ayant un impact positif sur la qualité des estimations en prix constants.
En ce qui concerne les informations relatives aux produits, la considération importante qui sous-tend le choix de traiter des spécifications relativement détaillées est la richesse des données sur les produits disponibles à partir des statistiques du commerce extérieur et des statistiques manufacturières en particulier. Environ 6 000 produits sont spécifiés pour les exportations et les importations de biens dans les statistiques du commerce extérieur, tandis que 3 000 produits sont retenus pour la production manufacturière, mais de manière plus étendue après l’adoption des statistiques structurelles sur les entreprises concernant les biens manufacturés. Le niveau de 350 biens manufacturés peut être considéré comme un nombre assez modéré de produits dans ce contexte.
En ce qui concerne les informations relatives aux branches d’activité, le niveau de détail est raisonnablement bien adapté à la disponibilité des statistiques de production et des sources similaires relatives aux branches d’activité. Afin de disposer d’une base plus appropriée pour les travaux pratiques dans le domaine de l’industrie manufacturière, les spécifications relatives à ces celle-ci ont été ramenées d’une centaine de branches d’activités au début des années 1990 à 44 dans le système actuel.
En ce qui concerne les catégories d’emplois finals, le niveau de détail du système actuel présente une assez bonne correspondance entre les produits détaillés (services) et la ventilation détaillée de 68 groupes de dépenses de consommation finale des administrations publiques ayant pour base les comptes des administrations publiques reliés à une base de données commune avec les comptes nationaux. La dépense de consommation finale des ménages est ventilée de manière détaillée en 106 groupes de produits.
En ce qui concerne la FBCF, le nombre de catégories est également assez élevé : 53 types d’actifs fixes. Dans ce domaine – plus que pour les flux de consommation l’estimation bénéficie de la ventilation détaillée par produit et de la nature des ERE de produits donnés.
Pour les variations de stocks à l’exception de quelques postes spéciaux la situation norvégienne ne nécessite aucune sous-catégorie, tout en utilisant la ventilation détaillée par produit pour suivre et estimer la variation des stocks pour chaque produit. Il est prévu qu’une nouvelle pratique pourrait être établie à l’avenir.
Pour les exportations et les importations, la classification croisée produit-catégorie a une position similaire à celle des variations de stocks, en ce sens que les détails des produits sont beaucoup plus importants que les sous-catégories du TRE. C’est l’inverse toutefois pour le traitement des exportations et des importations de services issues de la balance des paiements.
Les « matrices d’évaluations » représentent la différence entre le prix d’acquisition et le prix de base de chaque ERE. Elles sont spécifiées par un traitement approprié, des marges commerciales des marges de transport de la TVA non déductible, et des autres taxes sur les produits et les subventions sur les produits.
Le côté ressource du système des comptes norvégiens est contenu dans une matrice pour la production intérieure (« make matrix »), dont la taille est d’environ 950 produits par 133 secteurs d’activité (156 en pratique lorsqu’on distingue les différents types de producteurs). Les importations sont également ajoutées au niveau des 950 produits. Les droits de douane sont considérés comme des taxes sur les produits. L’offre aux prix de base se compose donc de la production aux prix de base et des importations aux prix CAF.
Les importations CAF de biens sont introduites dans les ERE à partir des fichiers contenant les statistiques du commerce extérieur. Le fichier principal utilisé pour la transformation en produits de la nomenclature du TRE est mis à jour annuellement et contient des liens pour les importations de marchandises ainsi que pour les exportations de marchandises. Les importations CAF de biens sont transformées en importations FAB (modifiant du même coup les importations de services de transport et d’assurance, voir page Correction CAF-FAB). Les importations de services sont cohérentes avec les statistiques intégrées de la balance des paiements, qui sont conçues pour fournir au TRE tous les détails nécessaires sur les produits.
La production est calculée en plusieurs parties et de plusieurs manières. Pour l’industrie manufacturière et les industries extractives, un fichier de base a été établi et mis à jour chaque année afin de transformer les données des statistiques sur l’industrie manufacturière en produits du TRE. Pour les industries non manufacturières, un grand nombre de sources et de méthodes d’estimation différentes sont utilisées, bien que le processus ait été beaucoup plus uniforme au cours des dernières années avec l’utilisation de statistiques basées sur les SSE dans une grande majorité de services. Pour certains secteurs d’activité, tels que les services publics, seuls quelques ajustements sont nécessaires.
Les données du TRE figurant dans le tableau suivant sont des totaux et des enregistrements de trois des plus grands produits en 2012 . Ceux -ci sont le pétrole brut, le commerce de gros et le logement. Par exemple, la production du produit pétrole brut est de 364,3 milliards de NOK. On retrouve la production totale du tableau précédent, soit 4841,5 Mds de NOK. Le total de la ligne montre principalement la répartition de l’offre totale aux prix de base entre la production et les importations. Le tableau suivant montre que 821,0 milliards de NOK sur les 5 662,5 milliards de NOK de l’offre totale de biens et services proviennent des importations.
L’emploi total de chacun des produits du TRE – aux prix d’acquisition comme aux prix de base – doit être confrontée à l’offre dans le processus d’équilibrage. Cela implique plusieurs étapes. Tout d’abord, chaque catégorie d’emploi aux prix d’acquisition doit être estimée. La composition des produits de chaque catégorie d’emploi est également déterminée à cette étape. Deuxièmement – en une seule opération incluant la ventilation par produit – les valeurs correspondantes dans les prix de base sont calculées. Troisièmement, une première phase d’équilibrage de chaque produit est effectuée, comprenant l’estimation des variations des stocks de chaque produit.
Le total des exportations et la ventilation par produit sont connus à partir des statistiques du commerce extérieur et de la balance des paiements comme pour les importations.
La XI totale dans chaque branche d‘activité est basée sur les mêmes sources que pour la production. Mais en général le problème de l’estimation est plus compliqué. Dans certains domaines, même lorsque la couverture statistique est bonne, certains types de dépenses sont connus au niveau de l’entreprise et non des établissements. Pour les industries manufacturières, les données sur la CI sont disponibles en même temps que les données sur la production. Après une période d’enquêtes sur la CI dans l’industrie manufacturière tous les 5 ans seulement, les données sur les produits détaillés sont fournies sur une base annuelle à partir de 2008,. Pour les branches d’activité hors industrie manufacturière, les statistiques structurelles annuelles sur les entreprises ont fourni des totaux ainsi que certains détails.
Les estimations initiales pour chacun des postes de dépenses de consommation des ménages sont soit effectuées directement en valeur courante, soit – le plus souvent pour des années autres que les années de base – sous forme d’estimations des taux de croissance à prix courants à multiplier par les derniers chiffres de l’année précédente. Les taux de croissance sont le résultat de d’une matrice de passage entre le chiffre d’affaires du commerce de détail basé sur les SSE et la nomenclature COICOP utilisée dans le TRE. De cette façon, les taux de croissance peuvent être obtenus pour les groupes de consommation particuliers. En outre, l’indice des prix de chaque groupe est pris en considération. C’est aux comptables nationaux qu’il appartient de choisir l’estimation pour chaque groupe. La composition des produits de chaque groupe est généralement neutre pour cette approche – en appliquant la même croissance à tous les produits du groupe particulier de la COICOP – sauf que des informations particulières sur les produits peuvent être utilisées et affecter ainsi la composition des produits du groupe. Lors des années de base, par exemple 2012, les niveaux des différents groupes détaillés de la COICOP sont dans une plus large mesure estimés directement en confrontant les niveaux donnés dans les différentes sources utilisées, y compris l’enquête « budget » sur la consommation des ménages de 2012.
Les données nécessaires à l’estimation des dépenses de consommation des administrations centrales et locales sont fournies par la division spécialisée des statistiques de finances publiques. On y trouve également une ventilation détaillée des ventes des administrations publiques (redevances des ménages et des autres secteurs). La ventilation de la consommation des administrations publiques est également appliquée dans le système ERE
Pour la formation brute de capital fixe, les données relatives à la plupart des secteurs d’activité sont fournies par les statistiques basées sur les SSE ou d’autres statistiques sectorielles. Il convient toutefois de souligner l’incertitude des données de la FBCF, qui rend les ajustements des estimations initiales plus nombreux que dans toute autre catégorie de demande finale. En particulier, la composition de la FBCF sur les types de biens d’investissement peut être modifiée par le biais des ERE.
Les variations des stocks constituent un point faible dans l’élaboration des comptes nationaux, car des données fiables ne sont pas facilement disponibles. La méthode des ERE est donc particulière pour ce poste, c’est-à-dire que son estimation initiale est obtenue en additionnant toutes les différences de produits entre les ressources et les autres emplois aux prix de base. En l’absence de statistiques sur les stocks, seuls quelques contrôles de plausibilité peuvent être effectués. Une tentative d’utilisation directe des statistiques basées sur les SSE a échoué il y a quelques années et de nouvelles approches doivent être testées dans les années à venir.
Le tableau ci dessous des emplois est un tableau aux prix d’acquisition. Les trois plus grands produits et les secteurs d’activité correspondants du côté de l’offre sont complétés par les catégories d’emploi final totale (1)-(6). Les catégories d’emploi final sont :
Dans la partie basse du tableau, les principales composantes de la valeur ajoutée par branches d’activité sont indiquées avec des informations supplémentaires sur la FBCF et les heures travaillées. Les principales composantes de la valeur ajoutée sont résumées :
Le total de la ligne montre la répartition de l’emploi total des biens et services entre la CI et les six catégories d’emploi final. Les principaux postes sont la CI (36,6 %), les exportations (20,2 %) et les dépenses de consommation des ménages (18,8 % de l’emplo total) dans les prix d’acquisition en 2012.
Dans un certain nombre de cas, les ajustements d’équilibrage sont renvoyés aux sources de base et les producteurs de données sont consultés avant que ces ajustements ne soient effectués.
S’agissant du stockage des ajustements d’équilibrage, il a été commencé pour l’année 2003 par l’élaboration d’un système de tableaux simples montrant les chiffres originaux des secteurs d’activités, les ajustements et les chiffres finaux pour les secteurs d’activités. Ce système a été utilisé pour présenter aux différents producteurs de données SSE les ajustements qui ont été apportés à leurs données par le biais du processus d’élaboration des comptes nationaux. À partir de 2005, des «process tables» détaillés pour toutes les composantes des ressources et des emplois sont établis. Ces «process tables» sont désormais établis chaque année. En ce qui concerne les ajustements individuels, un document comprenant un texte explicatif est conservé avec chaque version annuelle de comptes.
3/ Autres approches utilisées pour valider le PIB
Outre les données sur l’emploi, la balance des paiements (BDP) a une longue tradition d’intégration avec les comptes nationaux norvégiens. La BdP norvégienne est généralement conforme au cadre conceptuel global du Manuel de la balance des paiements, 6e édition, bien que certaines de ses nouvelles définitions n’aient pas encore été introduites, par exemple les biens envoyés à l’étranger pour transformation. La BDP est en principe le miroir du compte du Reste du monde dans les statistiques des comptes nationaux. Les descriptions des méthodes d’élaboration de la balance des paiements ont été incluses dans les publications sur la méthodologie des comptes nationaux..
L’aspect le plus récent de la véritable intégration entre les deux systèmes est l’intégration complète dans les logiciels d’élaboration. Techniquement parlant, le même système informatique est maintenant utilisé pour la production actuelle des données de la BdP et des données de la comptabilité nationale. En introduisant une structure de données, des classifications et des systèmes de codage communs à un niveau détaillé – et en utilisant le même ensemble de procédures d’estimation et de règles pour le calcul des valeurs des variables correspondantes dans les deux systèmes statistiques – les données des tableaux de la bBdP et des tableaux des comptes nationaux sont extraites d’une base de données commune.
Une incitation importante à l’intégration consiste à utiliser toutes les informations pertinentes des autres secteurs institutionnels, et donc à assurer la cohérence entre le compte du reste du monde, et donc la balance des paiements, et les comptes des autres secteurs institutionnels. Cela ouvre la possibilité de procéder à une évaluation systématique et à des contrôles de plausibilité des données de la balance des paiements dans un cadre comptable macroéconomique cohérent,
L’intégration des postes d’exportations et d’importations de la BdP avec les postes correspondants des comptes nationaux est rendue possible grâce aux TRE détaillés des produits, combinés à un système détaillé des ERE. Pour les autres postes du compte des opérations courantes, un système d’équilibrage distinct mais assez similaire est utilisé.
Un autre domaine de validation du PIB est la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Il s’agit d’une vérification très utile entre la TVA théorique calculée dans les comptes nationaux et la TVA réelle enregistrée dans les comptes publics. Les principaux résultats de ce type de contrôle montrent normalement une différence assez stable de l’ordre de 2 à 4 %. Les différences faibles et positives montrent que l’activité couverte est plus importante que ce qu’indique l’administration fiscale. Statistics Norway estime que l’importance de ces différences est raisonnablement bien prise en compte dans le cadre des contrôles visant à garantir l’exhaustivité. Bien que la principale révision de 2006 ait introduit le concept de chiffres de TVA des comptes publics ajustés dans le temps dans les comptes nationaux, le système technique générant la TVA théorique a été conservé à des fins de contrôle de plausibilité. En 2012, la différence est de 2,5 %. Pour l’année 2009 cependant, la différence était de 6,1 %. Cette différence plus importante que la normale peut probablement s’expliquer par le ralentissement de l’économie à la suite de la crise financière, qui a fait augmenter le nombre de faillites de près de 40 % entre 2008 et 2009.
Bien que l’inventaire RNB se limite aux estimations en prix courants, il peut être pertinent d’ajouter ici des éléments aussi importants pour l’évaluation des estimations en prix constants et les comparaisons effectuées entre les variations de volume et les autres données disponibles en volume. Les travaux sont généralement effectués dans un ordre séquentiel, d’abord en prix courants, puis en prix constants. L’équilibrage simultané n’est pas effectué, mais plutôt lors de l’analyse des résultats. Toutefois, il arrive que des retours sur l’estimation des prix courants soient faites à partir d’estimations en prix constants.
La méthode des manuels input-output d’Eurostat de 2008 et de l’ONU de 2018 expliquée dans la page Le Tableau ressources-emplois reprend en partie la méthode danoise. On se limite ici aux montants d’ajustements d’équilibrage [7]. L’équilibre entre le PIB du côté de la production, PIB(P), et le PIB du côté des dépenses, PIB(E), s’inscrit dans le cadre intégré du TRE. Une fois que les totaux cibles initiaux sont connus et que l’équilibrage a eut lieu, on peut en principe distinguer les ajustements purs d’équilibrage du PIB (« balancing adjustements »). Toutefois, il est nécessaire de faire la différence entre les étapes de l’élaboration du TRE afin de délimiter ce qui relève uniquement des purs ajustements d’équilibrage du PIB. Cela s’explique par le fait que l’élaboration du TRE est un processus en nombreuses étapes, et il est parfois nécessaire d’apporter des corrections qui se rapportent aux étapes pendant la procédure d’équilibrage si des erreurs sont détectées à ce stade.
Le tableau du processus suivant est un outil qui vise à distinguer les différents éléments de l’élaboration du TRE du processus d’équilibrag lui même. En particulier, lors de l’élaboration du TRE, tous les ajustements doivent être attribués à une catégorie appropriée. Cela implique que toute erreur trouvée dans les données sous-jacentes au cours du processus d’équilibrage manuel doivent être affectées à la validation des données et non à l’ajustement d’équilibrage du PIB. Par conséquent, les ajustements d’équilibrage dans le tableau des processus montrent en principe un équilibrage pur, c’est-à-dire les différences pures entre le PIB(P) et le PIB(E).
Le PIB du côté des revenus, PIB(I), n’est pas décrit dans ce tableau du processus parce qu’il ne fait pas partie intégrante de l’équilibrage dans le cadre du TRE. Il n’est donc pas pertinent de montrer le PIB(I) avant l’équilibrage et donc le PIB(I) équilibré dans ce contexte.
Le tableau du processus montre que l’équilibrage représente -0,5% du PIB(P) et +0,9% du PIB(E) en 2012.
Le processus d’équilibrage des TRE implique un certain nombre d’étapes qui peuvent être soit des étapes indépendantes, soit liées à d’autres, aboutissant à un type itératif de processus convergeant comme le montre le diagramme ci-dessous [8]. Ce processus aboutit, à une estimation unique du PIB, étayée par les trois approches du PIB (« revenus », « production » et « dépenses »), réconciliées et équilibrées.
1/ Conception des formulaires et calendriers (Étape 1 et Étape 2)
Étape 1 : La première étape consiste à préciser les questions, les notes et la mise en page des formulaires annuels qui sont envoyés aux entreprises début janvier de chaque année. Ces formulaires recueillent des informations sur l’emploi, le chiffre d’affaires, les achats de biens et services, les variations des stocks et les dépenses en capital couvrant les secteurs d’activité de l’industrie, de la construction, du commerce et des services, pour l’année civile précédente. Les résultats de ces enquêtes alimentent le processus des TRE en deux phases. Les résultats initiaux (provisoires) sont reçus en novembre / décembre et les résultats finaux en février / mars. L’équipe « entrées-sorties » utilise directement les résultats des enquêtes suivantes menées par l’ONS:
En outre, un certain nombre d’autres enquêtes telles que l’enquête trimestrielle sur les bénéfices, l’indice de production, Intrastat et les enquêtes du secteur financier sont utilisées par les comptes nationaux, qui fournissent des estimations à l’équipe « entrées-sorties »
Étape 2 : Un calendrier de l’exercice annuel est élaboré et diffusé à tous les producteurs de données d’enquête (et à tous les producteurs des comptes nationaux en septembre / octobre. pour des résultats provisoires, définitifs et révisés).
2/ Élaboration des estimations initiales (étape 3)
L’équipe « entrées-sorties » rassemble les estimations initiales à partir d’enquêtes annuelles et des producteurs des comptes nationaux conformément aux délais convenus précédemment. Ces estimations couvrent un certain nombre d’années et comportent des révisions des périodes antérieures remontant à la fin des années 80, première année pour laquelle un TRE a été produit.
Les composantes de l’offre et de la demande de produits sont préparées, ainsi que les estimations de la production et des CI par secteur d’activité. La valeur ajoutée (VA) peut alors être calculée. Dans certains cas, (par exemple Prodcom) les estimations sont agrégées pour être cohérentes avec la nomenclature en produits des ERE.
Pour l’établissement de ces estimations, divers types d’ajustement sont nécessaires et, à la lumière des informations disponibles, des analyses sont faites, telles des « rehaussementss » pour sous-dénombrement d’un secteur d’activité ou pour l’enregistrement erroné de données sur les réponses aux enquêtes d’entreprises. Tout ajustement effectué par l’équipe «entrées-sorties» est renvoyé aux statisticiens des enquêtes ou des comptes nationaux, selon le cas. Cela peut conduire à des investigations supplémentaires.
L’équipe « entrées-sorties » effectue diverses comparaisons, vérifications et analyses sur les données qu’elle reçoit, résolvant les problèmes avec les producteurs respectifs. Cela se traduit souvent par des des changements (réaffectations) des estimations. Par exemple, les comparaisons entre les bases ABI et Prodcom conduisent à des investigations et à des changements ultérieurs affectant à la fois l’offre de produits et la valeur ajoutée.
Parallèlement à ce qui précède, d’autres estimations de la valeur ajoutée pour chacun des quelques 140 secteurs d’activités sont préparées à l’aide de données fondées sur le tableau des comptes économiques intégrés.
3/ Réunion d’équilibrage (étape 4)
Une brève réunion est organisée après l’achèvement de l’étape 3. Cette réunion couvre brièvement les estimations préliminaires, mais est principalement utilisée pour clarifier la voie à suivre afin de terminer l’exercice d’équilibrage annuel.
4/Évaluation des estimations (Étape 5 et Étape 6)
Étape 5 : À l’aide des estimations initiales, divers tableaux d’analyses et graphiques sont élaborés pour analyser la cohérence de ces estimations. Celles-ci montrent:
Plusieurs autres analyses sous forme de séries chronologiques sont aussi faites pour faciliter le processus d’équilibrage, montrant:
Étape 6 : Une fois les estimations initiales élaborées, les agrégats des revenus, de la production et des dépenses présentent généralement des profils différents au fil du temps. Commence alors un processus itératif continu d’examen et de validation, vérifiant la plausibilité et la cohérence des estimations dans tous les secteurs d’activité et tous les produits. Des réunions bilatérales impliquant des responsables des ERE des produits sont organisées si nécessaire pour résoudre des problèmes particuliers. Cet exercice d’évaluation est guidé par deux thèmes sous-jacents liés:
Ces thèmes de «rapprochement» doivent garantir la cohérence et, notamment la cohérence dans le temps:
Lors de l’évaluation de ce qui précède, l’impact des révisions sur les années antérieures et la qualité des sources de données relatives sont également pris en compte. Les analyses effectuées lors de la préparation du premier ensemble d’estimations sont revues à la lumière des écarts constatés dans les analyses préparées. à l’étape 5.
En même temps, d’autres sources d’informations sont utilisées, le cas échéant, en fonction du secteur d’activité ou du produit spécifique, telles que:
Parallèlement à ce qui précède, des enquêtes sur les données sources sous-jacentes pour d’éventuelles erreurs et incohérences sont également menées. Lorsque de telles erreurs sont découvertes, des corrections appropriées sont apportées. Par exemple, le rapprochement des données des entreprises individuelles avec leur rapport annuel et leurs comptes respectifs peut entraîner des modifications des données basées sur l’enquête, lorsqu’on s’est rendu compte que l’entreprise a incorrectement rempli le formulaire de l’enquête.
5/ Estimations finales (Étape 7, Étape 8 et Étape 9)
Étape 7 : Conformément aux délais convenus précédemment, les estimations finales sont fournies par les producteurs d’enquête et de la comptabilité nationale pendant la période de février à avril. Bien que des estimations «finales» soient fournies, le travail effectué à l’étape 6 peut générer plusieurs livraisons supplémentaires des statisticiens d’entreprises.
Étape 8 : À mesure que les estimations finales sont reçues, les étapes 5 et 6 sont continuellement répétées. D’autres discussions ont lieu avec les producteurs appropriés lors de réunions bilatérales aboutissant à d’autres livraisons. Tout changement aux estimations des producteurs est négocié par l’équipe «entrées-sorties». Cependant, la propriété des estimations résultantes appartient aux statisticiens, et non à l’équipe «entrées-sorties».
Ce processus continu de réduction des incohérences entre l’offre et la demande, entre la production et les estimations de la valeur ajoutée basée sur l’approche « revenu » au niveau des 140 secteurs d’activité du TRE, entraine une convergence des estimation du PIB.
Si la convergence totale n’a pas été atteinte, on revient à l’étape 5.
Étape 9 : En pratique, en suivant la méthode exposée aux étapes 5 et 6, les estimations du PIB total des différentes approches convergent vers une très petite fourchette. Une fois que la différence entre les trois mesures du PIB est suffisamment faible (entre 0,5 milliard et 1,0 milliard de livres sterling contre un total d’environ 600 milliards de livres sterling), d’autres petits ajustements sont effectués afin de parvenir à une estimation unique du PIB. L’estimation reflète les mérites relatifs des estimations des approches «production», «revenus» et «dépenses» au niveau agrégé. Pour ce faire, on considère chaque agrégat:
Un certain nombre d’autres évaluations offrant des perspectives différentes sont également prises en compte, par exemple:
6/ Réunion d’équilibrage (Étape 10 à Étape 13)
Étape 10 : Ensuite, après avoir terminé le processus jusqu’à l’étape 9, une réunion est organisée pour évaluer l’estimation convenue du PIB, ses composantes et l’impact des révisions incorporées au cours de l’exercice. À la lumière d’une discussion plus approfondie sur les composantes du PIB, la réunion peut recommander d’autres changements pour améliorer les agrégats globaux.
Étape 11 : Tous les changements par rapport à l’étape 10 sont ensuite incorporés dans le solde, et la VA par secteur d’activité est fixée après le rapprochement complet des composantes de l’approche « revenu » avec celles de l’approche « production ».
Étape 12 : L’offre et la demande de produits des ERE peuvent diffèree encore.
D’autres ajustements sont apportés à ce stade pour remédier à ces déséquilibres. Il y a des parties importantes du solde pour lesquelles il est nécessaire d’estimer les chiffres des composantes pour une estimation plus large en raison du manque de données détaillées. Les plus importantes d’entre elles sont les marges commerciales et les CI des secteurs d’activités du commerce et des services.
Ces domaines, ainsi que tous les secteurs d’activité et les structures d’achat de la demande finale, sont examinés. Des ajustements appropriés sont apportés pour réduire les déséquilibres entre l’offre et la demande. Par exemple, lorsqu’une entreprise achète un produit industriel (matériel informatique) à des fins de CI, un achat de service peut être associé (logiciels). De même, les achats de dépenses en capital enregistrés dans les enquêtes comprennent certains coûts de services. Dans le processus d’élaboration des TRE, de petits ajustements sont apportés pour tenir compte de ces aspects, en réduisant les achats de biens et en augmentant du même montant les achats de ces services.
Étape 13 : Ce travail se poursuit jusqu’à ce que les déséquilibres entre l’offre et la demande soient faibles, en pourcentage ou en quantités absolues en proportion des ressources.
La toute dernière étape du processus d’équilibrage consiste à appliquer la. méthode RAS à la CI du TEI. Ce processus ajuste la CI en fonction des totaux de lignes et de colonnes prédéterminés, ce qui donne un tableau entièrement équilibré.
Pour mieux comprendre l’économie et les NIPA (National Income and Product Account), l’office statistique américain (le BEA) considère une économie simple composée uniquement d’entreprises et des individus, comme le montre le diagramme circulaire ci-dessous [9] :
Dans cette économie simple, les individus fournissent la main-d’œuvre qui permet aux entreprises de produire des biens et des services. Ces activités sont représentées par les flèches vertes dans le diagramme ci-dessus.
On peut aussi observer ces transactions en terme de flux monétaires. Les entreprises fournissent des revenus (sous forme de rémunérations) à des personnes en échange de leur travail. Ce revenu est, à son tour, dépensé en achats de biens et services que les entreprises produisent. Ces activités sont représentées par les flèches bleues dans le diagramme ci-dessus.
1/ Les concepts fondamentaux des comptes nationaux américains
Dans les NIPA, le PIB est défini comme la valeur marchande des biens, services et structures produits par l’économie au cours d’une période donnée. Conceptuellement, cette mesure peut être obtenue par trois moyens distincts : comme la somme des biens et services vendus aux utilisateurs finaux, comme la somme des paiements de revenus et autres coûts encourus dans la production de biens et services, et comme la somme de la valeur ajoutée à chaque étape de la production (schéma suivant). Bien que ces trois façons de mesurer le PIB soient conceptuellement identiques, leur calcul peut ne pas donner lieu à des estimations identiques du PIB en raison de différences dans les sources de données, le calendrier et les techniques d’estimation.
Les 3 façons de mesurer le PIB (source Inventaire RNB des États-Unis)
Dans les NIPA, la mesure de la production intérieure qui est calculée comme la somme des composantes des dépenses finales est appelée PIB, et la mesure qui est calculée comme la somme des paiements de revenus et des coûts encourus dans la production est appelée RIB (revenu intérieur brut). Ces deux mesures et leurs composantes constituent le « Compte du revenu intérieur et du produit », le premier des comptes synthétiques du NIPA. En général, les données sources des composantes des dépenses sont considérées comme plus fiables que celles des composantes des revenus, et la différence entre les deux mesures est appelée « écart statistique ».
Le BEA fournit également la moyenne mathématique à pondération égale du PIB et du RIB, car un certain nombre d’études de fiabilité ont conclu que la moyenne de ces mesures refléterait mieux la croissance économique au cours d’une période donnée en diminuant les incohérences de mesure connues entre les deux statistiques, telles que les différences temporelles, les lacunes dans les données sources sous-jacentes et les erreurs de mesure d’enquête.
La moyenne du PIB et du RIB est également l’un des indicateurs macroéconomiques utilisés par la commission de mesure du cycle économique du National Bureau of Economic Research (NBER) pour déterminer les points de retournement du cycle économique américain. Le schéma suivant illustre les relations entre le PIB, le RIB et plusieurs autres mesures agrégées importantes des NIPA. Ces mesures se distinguent selon qu’elles sont «produit» ou «revenu», «brut» ou «net» et «domestique» ou «national». En général, on passe :
Relations entre les principales mesures des NIPA en termes de «produit» et de «revenu»
2/ Le principe du compte en T
Un compte en T offre une autre façon d’illustrer les flux de l’économie de manière plus détaillée que le schéma circulaire précédent. Il s’agit d’un tableau à deux faces qui correspond aux « sources » de rentées d’argent sur la droite, ou le côté crédit, et aux emplois sur la gauche, ou le côté débit. Les inscriptions de chaque côté s’additionnent à un total en bas ; les totaux de chaque côté sont égaux. L’exemple ci-dessous présente un exemple très simple de « revenu et compte « dépenses » d’un individu.
La partie droite du compte indique le montant de la source des revenus : Rémunération (principalement salaires) et les intérêts et dividendes reçus de la propriété d’actifs (tels que des obligations ou des actions). La somme des ces sources sont les « revenus totaux ». Le côté gauche montre le l’utilisation des revenus par l’individu : Consommation (achats de biens et services), le paiement des impôts et l’épargne. La somme de ces utilisations est le « total des dépenses ». Comme pour les le diagramme circulaire, le compte en T montre que revenu est égal aux dépenses.
La structure du compte en T fournit deux analyses. Premièrement, parce qu’il s’agit d’une identité, il permet d’identifier et estimer un « poste d’équilibre » entre les deux côtés du compte : dans l’exemple, la différence entre le revenu total de l’individu à droite et la consommation et les paiements sur le côté gauche donne une mesure de la l’épargne individuelle. Deuxièmement, lorsqu’ils sont élaborés pour plus d’un seul secteur économique, les comptes en T fournissent une système de « double entrée » dans lequel une source de revenus pour un secteur apparaît également comme une utilisation du revenu.
Compte de revenus et de dépenses d’un ménage
3/Les sept comptes récapitulatifs des États-Unis du NIPA
Dans le NIPA, les flux d’activités liées à la production et les revenus entre les secteurs de l’économie sont résumés dans les sept comptes en T présentés ci-dessous. Les parenthèses d’une opération d’un compte indiquent les numéros qui suivent chaque inscription sur un autre compte, autrement dit les flux d’un secteur institutionnel de l’économie vers un autre. Les tableaux se lisent ainsi : Les salaires du compte 1 (6924 milliards de dollars) se retrouvent en position 12 du compte 3, etc….
Plus précisément, pour chaque secteur institutionnel, le compte de production enregistre la valeur de la production qui est attribuable à ce secteur et les utilisations des revenus découlant de cette production. Les comptes des revenus et des dépenses enregistrent les sources de revenus du secteur, ses dépenses courantes et son épargne. Le compte d’épargne et d’investissement (également appelé compte de capital) enregistre l’épargne brute et les investissements bruts du secteur, où les investissements bruts sont les acquisitions nettes d’actifs moins l’augmentation nette des passifs.
Le schéma suivant illustre les relations à l’intérieur du NIPA des comptes sous-jacents de production, de revenus et de dépenses, et d’épargne et d’investissement des secteurs de l’économie.
Comptes récapitulatifs du NIPA des États-Unis
Le premier compte est un compte de production. La partie droite, ou « produits », de ce compte 1 montre les dépenses finales totales de la nation classées par emplois (consommation finale, FBCF,…) et la partie gauche, ou côté « recettes », indique les revenus engendrés par la production. La mesure sommaire du PIB est défini comme la valeur marchande des biens et des services pendant une période donnée moins la valeur des biens et services utilisés dans la production. Les écritures à droite du compte 1 montrent l’approche utilisée par le BEA pour calculer le PIB : Il est mesuré en utilisant l’approche par les « dépenses », c’est-à-dire comme la somme des emplois finals nets des importations.
Le compte 2 présente les revenus à droite et les charges à gauche pour les entreprises privées (y compris les ménages et les autres institutions en tant que producteurs). Le compte 3 présente les revenus des ménages et leurs dépenses. Le compte 4 présente les recettes et les dépense des Administrations Publiques (APU). Le compte 5 présente les opérations du Reste du Monde, en précisant les transactions courantes concernant la production, les revenus et les dépenses des États-Unis avec le Reste du Monde. Les comptes 6 et 7 sont des comptes de capital ; ils reflètent les opérations qui contribuent à l’accumulation d’actifs immobilisés et de stocks en montrant l’épargne de la Nation et l’utilisation de cette l’épargne en vue d’investissements en actifs fixes et en stocks et aussi la capacité de (ou le besoin de) financement. Plus précisément, le compte 6 est un le compte consolidé « épargne-investissement » pour les États-Unis, et le compte 7 résume les transactions de capitaux des États-Unis avec le Reste du Monde.
Le côté gauche ou revenu du compte 1 montre le PIB approche « revenu » comme la somme des revenus du travail par les salariés (rémunérations), des taxes sur production et importations moins subventions, et des revenus des entreprises (l’excédent net d’exploitation des entreprises privées et des entreprises publiques), et la consommation fixe de capital (CCF). Ces entrées apparaissent à nouveau comme sources de revenus dans les comptes 2 à 5.
En théorie, le PIB approche « revenu » devrait être égal au PIB « approche demande ». En pratique, les différences dans les données sources utilisées pour estimer les deux mesures se traduisent par un « écart statistique » qui est calculé comme le PIB « approche demande » moins le PIB approche « revenu ». Parce que les données sources utilisées pour élaborer les estimations par produit des comptes sont basés sur des enquêtes plus complètes et des recensements, le BEA les considère comme plus fiables. Par conséquent, l’écart statistique apparaît comme une composante du côté des revenus du compte pour assimiler le PIB approche « revenu » au PIB.
La partie droite du compte 2 indique les sources de financement privé des entreprises, et la partie gauche montre la répartition de ces revenus parmi les différents types d’entreprises, facilitant la présentation ultérieure des contre-entrées connexes des comptes des ménages, des APU et du Reste du Monde (comptes 3, 4 et 5, respectivement). Les entreprises privées comprennent la plupart des entreprises et une partie des ménages sen tant que propriétaires de leur logement.
A droite du compte 2, les sources de revenu d’entreprise comprennent à la fois :
Le côté gauche du compte 2 montre les revenus distribués aux fournisseurs de capitaux financiers : paiements de revenus sur les actifs, non distingués par secteur institutionnel; et paiements de « transfert ». Les revenus des propriétaires et revenus locatifs apparaissent aussi et s’apparentent à l’excédent net d’exploitation (mais mesuré après déduction des intérêts). On y trouve aussi les intérêts nets et les paiements de dividendes reçus par tous les autres secteurs, puis les paiements d’impôts et les bénéfices des entreprises (qui peuvent être considérés comme une mesure de l’épargne des entreprises). Ces derniers sont très suivis car il fournissent une mesure de la santé financière des entreprises américaines. En dessous, les bénéfices non distribués représentent une grande partie du financement de l’investissement.
Le compte 6 de capital intérieur montre la relation entre l’épargne et l’investissement dans l’économie américaine. Il peut être utilisé pour répondre à des questions clés sur l’économie, telles que : Les actifs fixes sont-ils remplacés ? Y a-t-il un besoin de financement de l’économie américaine ? Quel secteur affiche une épargne positive ? Quel secteur investit ?
La partie droite du compte indique les sources d’épargne pour l’économie américaine par secteur : L’épargne des ménages, l’épargne des entreprises et l’épargne publique. L’épargne est une épargne nette. L’épargne brute est l’épargne nette plus la CCF. Lorsque l’épargne brute est égale ou supérieure à la CCF, le montant de l’épargne est suffisant pour couvrir le vieillissement des actifs.
L’écart statistique par rapport au compte 1 apparaît à nouveau dans ce compte. Étant donné l’égalité théorique entre le PIB « dépenses » et le PIB « revenu », l’écart statistique peut être considéré comme un revenu réel (positif ou négatif) qui n’est pas pris en compte pour mesurer le PIB « revenu » et, par conséquent, non distribué aux secteurs. Autrement dit, il est présenté comme une source de l’épargne (positive ou négative) dans ce compte; son ajout conduit à la mesure de l’agrégat du compte 6 « épargne brute et écart statistique ».
Les comptes comprennent les deux tableaux principaux du produit intérieur brut (PIB) en termes de revenus et du PIB en termes de dépenses [10]. Ils comportent aussi divers tableaux statistiques qui fournissent plus de renseignements sur l’affectation et la redistribution des revenus entre secteurs institutionnels; les dépenses engagées à même ces revenus par les secteurs; les montants correspondants qui sont épargnés et investis dans la FBCF par chacun de ces secteurs. Chaque tableau comporte un solde comptable qui devient le point de départ du compte suivant. Ces tableaux forment ce qu’on appelle la séquence des comptes.
1/ Estimations du produit intérieur brut en termes de revenus et de dépenses aux prix d’acquisition
À leur niveau le plus général et le plus visible, les comptes des revenus et dépenses du Canada prennent la forme de deux tableaux : l’un porte sur le PIB en termes de revenus et l’autre sur le PIB en termes de dépenses. Conformément à cette identité fondamentale, la valeur totale de l’ensemble des biens et services offerts au sein de l’économie (par voie de production intérieure ou d’importation de produits de l’étranger) doit être égale à la valeur totale de l’ensemble des biens et des services utilisés.
Statistics Canada estime l’approche « production » et l’approche « demande » du PIB. Puis en remplaçant la valeur ajoutée entre ses composantes (rémunérations, etc..), il apparaît que l’approche « revenu » et l’approche « production » sont très voisines.
L’équation fondamentale montre que les principaux agrégats — PIB en termes de revenus et PIB en termes de dépenses — sont égaux « ex post ». Cela dit, il n’est pas surprenant que, lorsque les composantes des deux tableaux sont mesurées à l’aide d’enquêtes et d’autres sources de données, leurs résultats nets ne soient jamais, ou à peu près jamais, parfaitement égaux. La pratique de longue date au Canada consiste à calculer l’écart entre les deux estimations du PIB, puis d’imputer la moitié de cet écart à l’estimation la plus basse et d’en soustraire la moitié de l’autre estimation, de manière que les deux estimations du PIB ainsi ajustées soient égales. Le montant ajouté à une estimation et retranché de l’autre est appelé la divergence statistique. Tous les pays qui élaborent des comptes nationaux éprouvent le même problème, et il existe différents moyens de l’aborder.
L’équation suivante présente l’égalité des deux PIB en ajoutant la divergence statistique :
Rémunération des salariés + excédent d’exploitation brut + revenu mixte brut + impôts moins subventions sur la production, les produits et les importations + divergence statistique =
Dépenses de consommation finale + FBCF + variations de stocks + exportations – importations – divergence statistique
2/ Le produit intérieur brut en termes de revenus aux prix du marché (d’acquisition)
Le tableau suivant présente à titre d’exemple le premier des deux tableaux principaux pour l’année 2009. Dans ce tableau, le PIB aux prix du marché est présenté comme étant égal à la somme de la rémunération des salariés, de l’excédent d’exploitation brut, du revenu mixte brut, des impôts moins les subventions sur la production, ceux sur les produits et les importations (nets), et de la divergence statistique.
3/ Le produit intérieur brut en termes de dépenses aux prix du marché
L’autre tableau principal, qui fait état du PIB en termes de dépenses aux prix d’acquisition, est le suivant. Dans ce tableau, le PIB est égal à la somme des dépenses de consommation finale, de la FBCF des variations de stocks (« investissements en stock »), des exportations de biens et services, des importations de biens et services (sous forme de valeur négative) et de la divergence statistique. Le tableau comprend un agrégat additionnel, la demande intérieure finale, qui correspond à la somme des dépenses de consommation finale et de la FBCF. Cet agrégat révèle la vigueur des dépenses intérieures au sein de l’économie en excluant les variations de stocks et les exportations de biens et services, sans soustraire les importations de biens et services.
4/ Comptes courants et compte de capital des secteurs institutionnels canadiens
Des comptes distincts sont présentés pour chacun des six principaux secteurs : les ménages, les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM), les sociétés non financières, les sociétés financières, les administrations publiques et les non-résidents.
Les deux premiers comptes de la séquence complète, soit le compte de production et le compte d’exploitation, ne sont pas présentés par secteur institutionnel au Canada pour le moment, mais ils le sont par secteur d’activité. De même, le compte du revenu d’entreprise, le compte d’affectation des autres revenus primaires, le compte de redistribution du revenu en nature et le compte d’utilisation du revenu disponible ajusté n’ont pas encore été élaborés.
L’inventaire RNB du Canada porte donc essentiellement sur les quatre comptes suivants qui se situent au centre de la séquence des comptes : le compte d’affectation des revenus primaires, le compte de distribution secondaire du revenu, le compte d’utilisation du revenu disponible et le compte de capital. Ces quatre comptes sont combinés dans un même tableau pour chacun des six secteurs institutionnels.
Le tableau suivant présente un résumé des totaux clés relativement aux six secteurs de l’économie. Plusieurs observations sont à mentionner.
D’abord, le revenu primaire total des six secteurs est égal au revenu disponible total. Cela tient au fait que les transferts courants qui rendent compte de l’écart entre le revenu primaire et le revenu disponible finissent par s’annuler mutuellement (pour chaque dollar de transfert reçu par un secteur, il y a un dollar de transfert correspondant payé par un autre secteur). Les secteurs ayant reçu des transferts nets en 2009 sont ceux des ISBLSM, des sociétés financières, des administrations publiques et des non-résidents, tandis que les deux autres secteurs ont eu un revenu disponible inférieur à leur revenu primaire.
5/ Les comptes des revenus et dépenses comparativement aux TRE
Les comptes des revenus et dépenses sont à la fois similaires et étroitement rattachés aux TRE. Les uns et les autres portent sur le produit intérieur brut agrégé et ses principales composantes mentionnées dans l’identité fondamentale des comptes nationaux. Les deux ensembles de comptes sont entièrement intégrés entre eux, sur le plan à la fois des concepts utilisés et des estimations statistiques qu’ils renferment, et chacun se prête à des utilisations particulières.
L’un des avantages importants des comptes des revenus et dépenses par rapport aux TRE est leur actualité, puisqu’ils sont diffusés chaque trimestre dans les 60 jours suivant le trimestre de référence. Alors que les TRE sont diffusés annuellement dans les 35 mois environ suivant l’année de référence. Cet avantage est toutefois contrebalancé par le fait qu’une telle actualité des données va de pair avec des estimations initiales des comptes des revenus et dépenses qui sont moins exactes et qui doivent être révisées au cours des périodes suivantes, à mesure que de nouvelles données sources sont offertes. L’autre désavantage important est que les comptes des revenus et dépenses sont beaucoup moins détaillés que le TRE.
Un autre aspect clé des comptes des revenus et dépenses est qu’ils sont axés sur des unités institutionnelles : ménages, ISBLSM, sociétés, administrations publiques et non-résidents. Ils définissent le flux des revenus primaires et des dépenses, des revenus de la propriété, des transferts, de l’épargne et des investissements au sein de ces secteurs institutionnels, et ils précisent les types de comportements économiques dont font preuve ces derniers. Pour leur part, les TRE sont fondés principalement sur les établissements plutôt que sur les unités institutionnelles, et ils mettent l’accent sur les rapports de production à l’échelon des secteurs d’activité.
Les deux ensembles de comptes comportent des décompositions prix-volume pour les différentes séries de dépenses qu’ils contiennent, et ils ont recours à la formule d’indices en chaîne de Fisher pour l’agrégation des indices de prix et de volume.
Michel Braibant
[3] https://www.nbb.be/en/statistics/nationalregional-accounts/methodology
[7] https://circabc.europa.eu/ui/group/7eb29b7b-33b0-4c9f-851b-e370277bb9e5/library/8acdddb7-fdf4-46aa-86a4-b7ff810d4c08, Danmark
[9] https://www.bea.gov/system/files/2019-12/Chapter-1-4.pdf[
[10] https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/13-606-g/2016001/article/14620-fra.htm