L’industrie manufacturière comprend les biens intermédiaires, les biens d’équipement professionnel et ménager (voitures), et les biens de consommation. Il n’y a pas de Commission des comptes de l’industrie, pas comme pour l’agriculture et les services. Pourtant on entend parler de la désindustrialisation et du déficit abyssal du commerce extérieur.
Une faiblesse des équilibres-ressources-emplois serait l’estimation de la FBCF (Formation brute de capital fixe) par produits et pour l’ensemble de l’industrie
Depuis la base 80, les changements de nomenclature ont été la principale question à résoudre pour faire le partage entre cette FBCF et les consommations intermédiaires (CI). C’est un point important. Mais il aurait fallu mettre à jour ces clefs de partage trop anciennes. Les FBCF des produits automobiles, du machinisme agricole et des avions (en évolution) sont toutefois estimées à partir de sources statistiques. L’estimation des variations de stock utilisateur, en particulier l’appréciation sur stock, est aussi délicate. Mais ceci n’est pas spécifique à la France.
La consommation des ménages (qui passe par le commerce de détail) est toutefois correctement estimée en France à travers un tableau croisé de consommation de produits et de ventes des secteurs du commerce de détail à un niveau détaillé de nomenclature. Ces estimations sont complétées par d’autres enquêtes mais pas par l’enquête Budget de famille.
Manufacturing industylies includes intermediate goods, producer durables, consumer durables (cars) and consumer goods, There is no manufactured goods accounts Commission, not like for agriculture and services. However we hear about deindustrialisation and the abysmal negative manufacturing trade balance.
A weakness of commodity flows would be estimation of GFCF (Gross Fixed Capital Formation) by each product as whole manufactured goods. Since the 1980s, changes in classification have been the main issue to be resolved in order to split GFCF and intermediate consumption (IC). This is an important point. But it would have been necessary to update these old sharing keys. GFCF of car manufacturing products, agricultural machinery and aircraft (in evolution) are however estimated from statistical sources. Estimation of users change in ivcentories, in particular the stock appreciation, is also delicate. But this is not specific to France.
Household consumption (marketable consumption through the retail trade) is however well estimated in France through a funding-performance table between consumption by products and sales of trade sectors at a detailed level of classification. These estimates are supplemented by other surveys except the households budget survey.
Sommaire
II – CALCUL DES VENTES AU DÉTAIL ET ESTIMATION DE LA CONSOMMATION COMMERCIALISABLE
III – L’INDUSTRIE AUTOMOBILE (C29A)
IV – UN EXEMPLE PARTICULIER DU CALCUL DES VARIATIONS DE STOCK UTILISATEUR DES ENGRAIS
V – LE CALCUL EN FRANCE DE LA FBCF EN PRODUITS DE L’INDUSTRIE
VI – LE CALCUL À L’ÉTRANGER DE LA FBCF EN PRODUITS DE L’INDUSTRIE
VII – LES COMPARAISONS INTERNATIONALES DE LA FBCF EN PRODUITS DE L’INDUSTRIE
VIII – L’INDUSTRIE EN FRANCE DE 2017 À 2020
X – LA PRODUCTION INDUSTRIELLE EN EUROPE
Résumé
° Malgré des points forts, les comptes de l’industrie ont quelques faiblesses. Est-ce l’absence de Commission des comptes ou bien surtout la part décroissante de l’industrie qui l’expliquent ? Il n’y a pas non plus de Ministre de plein exercice. Quelques études de l’Insee compensent en partie cette absence [1] (les nombres entre crochet renvoient à la bibliographie en bas de page). On les résume au chapitre 8 de cette page (voir aussi Désindustrialisation par pays).
° De nombreux changements des sources et méthodes sont apparus en base 2010,
1/ équilibres-ressources-emplois (ERE) de l’industrie
° Point fort des ERE de l’industrie, un travail important de confrontation de plusieurs sources est fait sur la consommation finale des ménages (CFM). On dispose de la « consommation commercialisable ». Elle est calculée pour tous les biens à partir de la matrice Passage produit-secteur (PPS). Elle croise les produits de la CFM en ligne et les 57 secteurs d’activité du commerce en colonne (voir chapitre 2).
° On confronte les résultats de la consommation commercialisable par produits avec celle issue d’autre sources (Cabinet GfK, Nielsen,…) mais rarement avec l’enquête Budget de famille trop fragile (12000 ménages enquêtés, une fois tous les 5 ans, concepts différents de la comptabilité nationale comme par exemple l’achat de voitures d’occasion, etc …). Cette confrontation fait l’objet d’une réunion de concertation à l’Insee où chaque produit est étudié. Selon les biens, on choisit telle ou telle source.
° Le principe d’élaboration des ERE de l’industrie est souvent le même : comme pour la plupart des branches, les « ventes branche » du compte définitif, sont issues d’Esane, corrigées des « Coresane ».
° En règle général, pour le partage « CI (consommation intermédiaire) / FBCF », on fait évoluer les marges sur emplois comme les emplois connus : consommation finale, exportations (page méthode française). Puis on calcule le total des emplois inconnus hors marges, c’est-à-dire la FBCF et la CI, à partir des données de l’ERE et des marges sur la CFM et les exportations que l’on vient de calculer. FBCF et CI (hors marges) sont supposées évoluer dans un premier temps de la même façon.
° La FBCF est rarement estimée à partir des sources sauf dans deux ou trois cas : immatriculations de véhicules issus du CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles), machinisme agricole et éventuellement aéronautique. Certes des travaux de synthèse sont effectués pour calculer les FBCF des SNF-EI par grands produits (produits industriels, matériels de transport) issues de la statistique d’entreprise (Ésane). Mais celles-ci ne sont pas utilisées dans les ERE : la FBCF est parfois arbitrée pour se caler sur l’approche « revenu » du PIB et accessoirement pour se rapprocher des cibles de « FBCF » par grands produits.
° La CI et les variations de stock utilisateur sont donc souvent obtenues par solde mais elle peuvent être parfois modifiées pour diminuer les « effets-lignes », (rapports entre la CI de l’ERE et la CI projetée avec l’hypothèse des coefficients techniques constants en volume, calée sur la CI d’Ésane en valeur).
2/ Les variations de stock
° Parfois les variations de stock utilisateur sont aussi arbitrées du fait qu’elles sont calculées par solde dans les ERE, notamment les variations de stock utilisateurs. Ce peut être aussi un point à travailler du fait de la difficulté à évaluer l’appréciation sur stock (AS) à partir des données d’entreprises.
° Les variations de stocks sont normalement une « cible » issue des données d’entreprises du Passage au comptes (PAC) sur laquelle doivent se caler le TES et les ERE. Les variations de stocks par produits nettes de l’AS alimentent les ERE. Or dans la pratique cette cible totale et par produits n’est pas toujours retenue notamment pour le compte SD. Il subsiste en effet une incertitude sur le calcul de l’appréciation ssur stock (AS) dans le calcul des variations de stock issu d’Esane (page Appréciation Stock). Cette AS est retirée des variations de stocks de la comptabilité d’entreprise.
° Il faudrait probablement améliorer la méthode pour un calage plus ferme en fixant d’emblée les variations de stock de certains produits comme on le fait déjà pour l’agriculture Cette absence de calage sur les variations de stocks du PAC devrait modifier la cible de la VA de l’approche « revenu » si le PAC reprenait les variations de stock des ERE (car les stocks rentrent dans le calcul de la VA). Mais il n’en n’est rien : le PAC ne change ni l’AS ni les variations de stocks entreprise mais introduit un « arbitrage » ce qui ne modifie pas la cible VA du PAC (page Le PIB).
° Est ce l’AS qui est mal mesurée dans le PAC ou bien est que ce sont les variations de stocks des ERE qui posent problème?
3/ Les comptes de production et d’exploitation des branches de l’industrie
° D’autres pages de ce blog ont montré que ceux-ci sont parfois un peu fragiles depuis 2000, malgré des améliorations par rapport aux bases antérieures (voir Vers un Tableau entrées-sorties idéal et mondial).
° Un exemple, issu de la base 2014, montre que la méthode des comptes français est loin d’être parfaite en colonne du TES. on aurait pu s’attendre à ce que la part de la VA de la branche industrie dans la VA du secteur industrie baisse au moins autant que la part de la production de la branche industrie dans le secteur industrie, voire même plus fortement du fait que l’industrie diversifie ses activités vers des services à plus forte valeur ajoutée. Mais ce n’est pas le cas. En fait, cette évolution (hausse légère de la part de la VA de l’industrie dans la VA globale des UL industriels entre 2009 et 2016) peut en partie être expliquée par des marges (EBE) plus grandes de la production industrielle (cœur de métier) que celles des activités de services, très faibles (voir ci-dessous).
° Plus significatif, les deux courbes n’évoluent pas de la même manière entre 2009 et 2016. Comment l’expliquer cette seconde évolution? fluctuation sensible de cette part entre 2009 et 2016 : hausse de la part de la VA de la branche industrie dans la VA du secteur d’activité industrie jusqu’en 2013 puis baisse après? Si la VA de la branche industrie et du secteur d’activité industrie évoluent de manière divergente, ne serait-ce pas due plutôt à la technique mise en œuvre pour réconcilier branche et secteur d’activité sur la VA, en aval du processus, et en intégrant tous les arbitrages, plutôt qu’au changement de la structure de la production vers les services ?
1/ L’enquête annuelle de production (EAP)
Les comptes de l’industrie s’appuient sur les données d’entreprises d’ESANE. Dans le cadre du projet Resane et dans un souci d’alléger la charge de réponse des entreprises, l’Enquête Annuelle de Production (EAP) s’est substituée en 2009 aux Enquêtes Annuelles d’Entreprise (EAE) et de Branche (EAB) [2]. L’objectif de l’EAP est de repérer les différentes activités d’une entreprise et d’en déduire son code APE.
L’EAP permet en effets d’isoler 5 modèles de production en fonction de l’appartenance ou non des intrants, permettant de répartir les facturations par modèle de production. Ces modèles de production sont ainsi définis autour de la notion de donneur d’ordre pour permettre aux entreprises de décomposer leur chiffre d’affaires au niveau de chaque produit vendu ; le premier modèle traduit une activité commerciale, les quatre autres une activité industrielle :
Pour M1 et M2, le produit a été fabriqué à l’extérieur de l’entreprise (y compris dans une autre entreprise du même groupe).
– M1 : le produit vendu a été acheté en l’état sur le marché ou entièrement confié à un sous-traitant sans lui avoir fourni à titre gratuit les intrants. Dans le 1er cas, l’entreprise fait du négoce. Dans le second, elle est un donneur d’ordre, le sous-traitant achetant les intrants.
– M2 : le produit vendu a été entièrement confié à un sous-traitant en lui ayant fourni à titre gratuit les intrants. L’entreprise est propriétaire des intrants. La facturation du sous-traitant à l’entreprise a une nature de service industriel qui ne reflète pas la valeur de fabrication globale du produit car elle ne prend pas en compte le coût des intrants. L’entreprise est un donneur d’ordre industriel et doit être classée dans l’industrie.
– M3 : le produit vendu a été fabriqué par l’entreprise elle-même pour compte propre, y compris par assemblage d’éléments achetés
– M4 : le produit vendu a été fabriqué pour un tiers qui l’a conçu ou qui en détient les droits avec des intrants achetés par l’entreprise. L’entreprise est un sous-traitant ou un cotraitant si elle a assuré une part de conception. Elle est propriétaire des intrants et vend à son donneur d’ordre un produit à sa valeur de fabrication.
– M5 : le produit vendu a été fabriqué pour un tiers avec des intrants achetés par le Donneur d’Ordre
Cette nouveauté ne vas pas sans poser problème. Ainsi le secteur de l’habillement a été touché par la meilleure prise en compte du concept de donneur d’ordre par l’EAP : L’industrie de l’habillement a traditionnellement recours à la sous-traitance, à l’exception des produits de luxe. Le premier modèle traduit en fait une activité commerciale alors que les quatre autres correspondent à une activité industrielle. Suivant leur compréhension du questionnaire, certaines entreprises industrielles (respectivement. commerciales) se sont classées à tort en commerce (respectivement. industrie). En base 2010, on constate encore des erreurs de classement industrie/commerce ; ceci devait se stabiliser avec la dissipation de l’effet d’apprentissage par les entreprises de ces cinq modèles, et l’interrogation chaque année de nouvelles unités de la partie échantillonnée.
Dans le même ordre d’idée, la répartition de la VA dans les comptes nationaux entre l’industrie et le commerce peut être modifiée dans plusieurs cas particuliers (voir ci dessous). Les autres pays ont il fait les mêmes traitements ?
2/ Les indices de prix
S’agissant du partage « volume-prix », on dispose des indices de prix de production de l’industrie française (IPPI) pour l’ensemble des marchés (aux prix de base).
Les indices de prix à la consommation sont les IPC.
Pour la production et les importations, quatre indicateurs principaux de prix sont calculés en 2021 :
Ces quatre indicateurs sont complétés sur quelques branches d’activités par des indices de prix de l’offre intérieure de produits industriels. Ces indicateurs résultent de l’agrégation des indices de prix de production de l’industrie pour le marché français à prix de base et des indices de prix d’importation à prix de base. Aux évolutions près des taxes et des subventions sur les produits, ces indices traduisent l’évolution des prix de l’offre des produits industriels commercialisés en France, quel que soit leur lieu de production ou d’origine.
Ces indices sont plus ou moins utilisés dans les ERE pour les agrégats concernés (production, importations).
En règle générale les exportations sont transmises en valeur par les douanes et déflatées par un IPPI. Dans les IAA, la valeur des exportations (15 % des emplois environ) est ainsi fournie par les douanes et est déflatée par un IPPI. Le partage volume-prix des exportations peut toutefois être arbitré pour prendre en compte d’autres données (du SoeS pour le produit cokéfaction-affinage). De même pour les produits informatiques, électroniques et optiques, le prix des exportations peut être arbitré si celui-ci est trop écarté du prix de la production et amène in fine des prix aberrants sur les CI et FBCF, emplois en solde de l’ERE.
Autre sujet délicat, le partage volume-prix des marges commerciales suit une méthode qui peut être discutée : l’indice du prix de la marge commerciale se traduit par le produit de l’évolution du taux de marge commerciale et de l’indice du prix du chiffre d’affaires sur les ventes de marchandises. (voir encadré ci-dessus et page Mesure des volumes et des prix). Cette méthode peut influencer le partage volume prix des CI et de la FBCF.
Mais les indices des prix des CI des produits sont à regarder de près. Ils se répercutent sur les prix des CI des branches de l’industrie du fait de l’importance des achats inter-industriels. Certes, il ne semble plus y avoir d’évolutions surprenantes depuis 2007 si tant est qu’ils y en aient eu avant : quasi stagnation entre 1995 et 2007 des prix des biens électriques consommés par les matériels de transport par exemple. Les prix de la valeur ajoutée de l’industrie baissent de -8% entre 1995 et 2007 du fait d’une hausse bien plus forte des prix des CI que des prix à la production. Ceci devrait inciter à suivre les prix des biens électriques (notamment les matériels informatiques) et ceux des autres produits de l’industrie (voir page Partage Volume Prix).
Au final, il convient ainsi de suivre les évolutions de la production et de la valeur ajoutée en volume des branches industrielles.
La consommation commercialisable est une partie de la consommation des ménages. Elle comprend les produits vendus aux ménages par le commerce et les activités de réparation associées. Sont donc exclus les dépenses d’eau, de gaz naturel et d’électricité, ainsi que les services consommés par les ménages tels que les transports, la location immobilière, les services financiers, les services récréatifs et de soins personnels, l’éducation, l’action sociale…
Le calcul des ventes au détail par formes de ventes (ou secteur d’établissements) et par secteur d’entreprises se fonde sur une approche sectorielle, à partir des chiffres d’affaires sectoriels, CA. Elle se fonde aussi sur une approche par produits. D’une part, la consommation commercialisable des ménages est évaluée par le département des Comptes nationaux de l’INSEE (cadre central), à partir de différentes sources, dont la plupart sont externes. D’autre part, la division Commerce de l’INSEE (PPS commerce) évalue la répartition des ventes par produit à partir de la ventilation des produits issue de l’enquête sectorielle annuelle (ESA). Cette double approche, par secteur et par produit, permet de consolider les résultats obtenus.
Passage du chiffre d’affaires du commerce de détail et du commerce et réparation automobile à la consommation commercialisable des ménages en 2021 en milliards d’euros
La ventilation des ventes du commerce de détail par formes de ventes est également issue de cette double évaluation. Elle fait partie du compte spécialisé présenté à la commission des comptes du commerce. Globalement, sur l’ensemble des produits commercialisés, le niveau et l’évolution des ventes issues des données d’entreprises est assez proche de celle calculée par le cadre central, mais des différences par produits sont assez substantielles. Le cadre central privilégie souvent, pour le niveau et l’évolution des ventes des différents produits, des études réalisées par des prestataires extérieurs (GFK, Nielsen…).
1) Calcul des ventes au détail des secteurs commerciaux
Le dispositif Ésane fournit le chiffre d’affaires des entreprises commerciales. En plus des données comptables qui sont communes à l’ensemble des entreprises, les questionnaires de l’ESA d’entreprise propres au commerce comportent une interrogation sur la ventilation de leur chiffre d’affaires à un niveau détaillé de produits.
a) Les secteurs participant à la commercialisation
Si les ménages effectuent l’essentiel de leurs achats de produits auprès des entreprises du commerce de détail, ils ne les réalisent pas intégralement auprès des détaillants du commerce. Ils réalisent une partie de leurs achats chez d’autres opérateurs dans des proportions parfois non négligeables. Il s’agit alors de points de vente qui ne font pas partie du commerce de détail: commerce et réparation automobile, entreprises agricoles, industrielles, commerce de gros, ou prestataires de services.
Les différents secteurs qui peuvent réaliser des ventes au détail sont les suivants:
– les secteurs du commerce de détail,
– les activités artisanales commerciales : charcuterie, boulangerie et pâtisserie,
– les secteurs du commerce et réparation automobile,
– les commerçants grossistes et intermédiaires du commer
– les prestataires de services,
– les producteurs de biens.
Rappelons que les charcutiers, boulangers et pâtissiers artisanaux n’appartiennent pas au commerce de détail puisqu’ils vendent pour l’essentiel leur propre production. Il ne s’agit pas de commerce au sens strict car il n’y a pas d’achat et revente en l’état.
Dans le calcul des ventes au détail, on va donc retenir toutes les ventes aux ménages de chaque produit commercialisable, qu’elles résultent ou non d’une activité purement commerciale. Ainsi, les ventes de pain par les boulangers sont prises en compte.
Les ventes sectorielles sont établies au niveau 5 de la NAF rév 2. Au commerce de détail (NAF 4711A à 4799B), s’ajoutent les quatre secteurs d’activités artisanales (NAF 1013B, 1071B, 1071C, 1071D) et le commerce et réparation d’automobile (NAF 4511Z à 4540Z).
b) Des secteurs d’entreprise aux secteurs d’établissement
Dans le secteur d’entreprise « hypermarchés », on regroupe toutes les entreprises gérant principalement des hypermarchés. Mais leur chiffre d’affaires peut provenir aussi pour une part minoritaire de la vente en supermarchés, supérettes, etc (activités secondaires).
On désigne par « formes de ventes» (issue d’ESA) un secteur composé des établissements de même nature, quelle que soit l’activité principale de l’entreprise. Ainsi le chiffre d’affaires d’un secteur d’entreprise est réparti sur plusieurs secteurs d’établissement, chacun représentatif d’une forme de vente.
Les comptes de secteurs commerciaux portent sur des secteurs d’entreprise. Une procédure de passage des secteurs d’entreprises à des secteurs d’établissements a été réalisée pour plusieurs raisons dont le fait que les ventilations des chiffres d’affaires par produit, que l’on connaît de source professionnelle, reposent en principe sur des types d’établissement.
Une matrice de passage « entreprises-formes de ventes » est établie à chaque changement de base. Faite en plusieurs étapes, elle a abouti à des matrices annuelles de passage, schématisées ainsi :
Une enquête (appelée EMAGSA) renseigne sur la répartition des ventes des secteurs généralistes, entre produits alimentaires et produits non alimentaires. Elle permet d’isoler les ventes de carburants réalisées par les hypermarchés et les supermarchés. En base 2010, on applique les indices d’évolution calculés à partir des résultats de l’enquête EMAGSA, pour faire évoluer les ventes hors taxes des produits alimentaires et des carburants des supermarchés et hypermarchés. Ces ventes ont tout d’abord été calculées en niveau sur l’année 2011.
2) estimation de la consommation commercialisable des ménages
La consommation effective peut s’analyser de deux façons : financement et mode de distribution des biens et services consommés.
a) Le financement de la consommation
La consommation effective recouvre l’ensemble des biens et services que les ménages utilisent effectivement ou consomment quel que soit l’acteur qui les finance. Une partie des dépenses de biens et services peut être directement supportée par les ménages (a), l’autre partie étant financée par les administrations sous forme de prestations individuelles ou de dépenses de nature collective (b).
b) Les circuits de distribution ou de mise à disposition des biens et services consommés
La consommation commercialisable comprend la plupart des produits commercialisables c’est-à-dire susceptibles d’être vendus par le commerce de détail et les services de réparation associés au commerce, non autoconsommés (d). Elle représente moins de 40 % de la consommation effective. Elle comprend les produits susceptibles d’être vendus aux ménages par le commerce et les activités de réparation automobile. De ce fait, elle est un déterminant essentiel de l’activité du commerce de détail. Sont exclus de la consommation commercialisable, l’eau, le gaz naturel et l’électricité (e). La consommation effective des ménages comprend par ailleurs les services consommés par les ménages (f).
3) Des ventes du commerce de détail à la consommation commercialisable des ménages
a) première étape
Elle consiste à prendre en compte tous les chiffres d’affaires issus des secteurs qui réalisent des ventes au détail, y compris ceux qui ne sont pas directement inclus dans le commerce de détail. Sont ainsi prises en compte les ventes au détail réalisées par des grossistes, des entreprises de service et des producteurs (ex : vin acheté par les ménages auprès du viticulteur, shampoing acheté chez le coiffeur).
b) seconde étape
Elle permet de passer du chiffre d’affaires (CA) par entreprises aux ventes au détail par formes de vente :
° Les entreprises classées dans le secteur du commerce de détail ou du commerce et réparation automobile peuvent exercer à titre secondaire des activités qui ne sont pas des ventes au détail. On est donc amené à éliminer la part de chiffre d’affaires correspondant à ces activités.
° Pour certains secteurs d’activités, les enquêtes ESA Commerce renseignent sur les commissions perçues à l’occasion de la vente pour tous les produits concernés (tabac, journaux, carburants…), mais elle ne renseigne pas sur les ventes correspondantes.
Pour ne pas sous-estimer les ventes aux ménages, il faut reconstituer à partir de ces commissions la valeur du produit distribué.
Ces traitements peuvent se résumer ainsi :
CA ou ventes au détail = CA + reconstitution des ventes (lorsque commission) – CA des autres activités
Puis, l’application de la matrice de passage « entreprises – formes de vente » permet d’obtenir des CA ou ventes au détail ventilés par formes de vente.
c) Le passage des ventes au détail par formes de vente à la consommation commercialisable
Il nécessite les traitements suivants :
Toutes ces interventions successives mènent du chiffre d’affaires du commerce de détail et du commerce et réparation d’automobile (la vente) à la consommation commercialisable des ménages. Elles forment la trame du passage « produits-secteurs ».
Cette estimation de consommation commercialisable fait l’objet d’arbitrage. Une fois l’arbitrage réalisé, la consommation commercialisable retenue peut alors être utilisée dans les calcul des ventes au détail pour le compte spécialisé du commerce, garantissant ainsi le calage des comptes du commerce avec les données des comptes nationaux.
Précisons que le passage « produits-secteurs » est construit hors TVA. Il est converti en un tableau toutes taxes comprises par application des taux de TVA par produit.
4) Le principe du PPS des ventes aux ménages , instrument de synthèse
Le passage « produits-secteurs » sur les ventes est un tableau final qui permet de confronter et de concilier deux grandeurs économiques provenant de sources différentes et ne présentant pas de cohérence spontanée, à savoir les chiffres d’affaires du commerce et la consommation commercialisable.
Le schéma d’ensemble du passage « produits-secteurs » des ventes au détail réalise la synthèse entre deux démarches complémentaires, chacune utilisant ses propres sources statistiques et sa propre logique.
Ce tableau est d’un grand intérêt pour la connaissance du commerce. Il présente les deux faces d’une même réalité: un produit consommé est vendu par différents types de commerce, et un type de commerce vend souvent une grande variété de produits.
Ainsi, dans le passage « produits-secteurs », d’une part la vente de chaque produit de la consommation commercialisable des ménages est ventilée selon les canaux de distribution, commerciaux ou non, d’autre part les ventes de chaque secteur d’établissement sont ventilées selon l’éventail des produits.
Il utilise le concept de ventes, concept intermédiaire entre celui de produit consommé par les ménages, et de chiffre d’affaires réalisé par les secteurs d’entreprises.
a) A partir des produits consommés par les ménages, c’est-à-dire à partir de la consommation commercialisable des ménages
La première démarche part de la consommation commercialisable calculée par le cadre central. Par ailleurs, la consommation commercialisable est calculée par le PPS Commerce à partir des statistiques d’entreprises. Après arbitrage, le PPS Commerce reprend la consommation commercialisable arbitrée par le cadre central. Celui ci utilise le PPS pour certains secteurs mais aussi, les enquêtes de consommation auprès des ménages, certaines sources administratives, les statistiques de production et de commerce extérieur, et certaines statistiques de distribution.
La consommation commercialisable utilisée dans le PPS n’est donc pas celle qui est calculée spontanément mais, celle utilisée dans les comptes nationaux, afin de garantir la cohérence dans les comptes puis dans les publications.
Elle est retraitée pour tenir compte des CI c’est-à-dire des produits achetés par des utilisateurs professionnels (artisan achetant des fournitures dans un magasin de bricolage…) ainsi que des produits acquis par les ménages ayant la nature d’un investissement et non d’une consommation (biens destinés au gros entretien du logement notamment). La consommation des biens d’occasion, qui ne prend en compte que la marge des intermédiaires professionnels, est également redressée de façon à reconstituer les ventes correspondantes.
b) A partir des chiffres d’affaires des secteurs issus d’Esane
Le PPS, reprend les estimations de ventes au détail, ventilées par secteur d’établissement et par produits selon les méthodes de calcul détaillées dans le paragraphe précédent. Après une série d’arbitrages, il résulte de cette confrontation une correspondance stricte entre chiffre d’affaires du commerce de détail et consommation commercialisable des ménages.
Au final, le passage « produits-secteurs » croise 41 produits et 64 secteurs.
5) Le passage toutes taxes comprises et le passage des valeurs aux volumes
Le passage des ventes hors TVA aux ventes toutes taxes s’effectue en appliquant à chacun des 41 produits commercialisés le taux de TVA de la consommation des ménages correspondante. Ce taux est un taux moyen, calculé sur l’ensemble des produits composant le produit en nomenclature PPS. Il n’est pas détaillé selon la forme de vente. Il peut donc en résulter un léger biais.
Le passage des données à prix courants aux données aux prix de l’année précédente se fait à l’aide des indices de prix toutes taxes de la consommation des ménages. Pour tous les secteurs de vente, on déflate les ventes d’un produit donné, par l’indice de prix toutes taxes correspondant à la consommation des ménages.
On obtient ainsi, à partir du passage « produits-secteurs » sur les ventes en valeur hors TVA, trois nouvelles formes de passage « produits-secteurs » sur les ventes : en valeur toutes taxes comprises, en volume hors TVA et en volume toutes taxes comprises.
6) l’évaluation des années de base
a) Les chiffres d’affaires par entreprise
L’ESA est la principale source utilisée pour définir la ventilation des chiffres d’affaires par produits et par secteur d’entreprises.
L’enquête donne la ventilation des chiffres d’affaires des entreprises selon les différents produits ou activités, y compris les commissions perçues.
Cette ventilation des chiffres d’affaires par secteur d’entreprises et par produit intègre donc les chiffres d’affaires issus des ventes au détail effectuées par les grossistes, les producteurs et autres prestataires de services.
On procède ensuite à l’abandon des activités qui ne sont pas du commerce de détail ainsi qu’à la conversion des commissions en ventes.
b) Abandon des activités « hors commerce de détail »
On ne retient donc pour le PPS que les 41 premiers produits relevant du commerce de détail.
c) Conversion des commissions en ventes
Lorsqu’un commerçant est rémunéré « à la commission », il inscrit cette commission dans son chiffre d’affaires, et non pas la vente correspondante.
On considère que cette situation présente une importance significative pour les huit produits suivants : voitures particulières neuves, voitures particulières d’occasion, caravanes et remorques, motocycles, carburants et lubrifiants, pièces détachées et équipements automobiles, tabac, électroménager, produits bruns, livres et journaux.
Les ventilations du chiffre d’affaires par produits provenant de l’enquête structurelle annuelle ont permis d’isoler ces commissions, dans les quelques secteurs concernés. Une fois déterminées en valeur, les commissions sont converties en montant de produits distribués. Cela rend, conceptuellement, les données cohérentes avec la consommation commercialisable des ménages.
Les taux de commission appliqués par les détaillants sont définis une fois pour toute. Ces taux permettent d’obtenir, à partir des commissions, le montant des ventes aux ménages. Dans Esane, les commissions sont données toutes taxes comprises contrairement aux chiffres d’affaires qui sont hors taxes. On enlève donc la TVA pour les produits commissionnés uniquement. Les taux de TVA retenus sont les taux apparents de la consommation des ménages.
Le montant des ventes à partir des commissions est calculé pour chaque produits p et chaque secteur s de la façon suivante :
On recense quelques produits donnant lieu à des commissions pour lesquels on ne dispose pas d’information sur le taux de commission. Le montant déclaré de ces commissions est en général marginal. Pour ces produits, on admet que le montant des ventes reconstituées à partir des commissions est égal au montant des commissions.
Pour chacun des produits, on agrège ensuite le montant des ventes hors commissions et le montant issu de la conversion des commissions en ventes calculé comme indiqué plus haut.
De même, on calcule, pour chaque secteur d’entreprises, le montant du chiffre d’affaires commissionné et le montant du chiffre d’affaires total, commissionné et non commissionné, calé sur l’agrégat Esane. Puis, en rapportant le chiffre d’affaires commissionné au chiffre d’affaires total calé sur l’agrégat Esane, on obtient un taux que l’on appellera taux correcteur. Ce taux correcteur est calculé uniquement pour l’année de base : en base 2010, il a été calculé sur l’année 2010. Pour les annés suivantes, ce taux correcteur permet d’estimer le montant des commissions à partir des chiffres d’affaires totaux lorsqu’on effectue des calculs soit à partir des évolutions des chiffres d’affaires totaux calés sur l’agrégat Esane soit à partir des évolutions des chiffres d’affaires issus des CA3.
d) Les chiffres d’affaires par formes de ventes
Après avoir calculé les chiffres d’affaires par entreprises, il est nécessaire de réaliser un passage des secteurs d’entreprise à des formes de ventes pour l’ensemble des secteurs du commerce de détail et de l’artisanat commercial. Pour cela, nous avons établi une matrice de passage à partir du volet « chiffre d’affaires et formes de ventes » du questionnaire de l’Enquête sectorielle annuelle, ESA. Ce volet fournit pour chaque secteur du commerce de détail une « répartition du chiffre d’affaires par type de magasins et autres formes de vente » (un exemplaire de ce volet est reproduit ci dessous). Depuis la mise en place d’ESA, une répartition du CA par forme de ventes est disponible pour le commerce de détail de véhicules automobiles. Par contre, cette répartition n’existe ni pour les entreprises d’entretien et de réparation automobiles et motocycles (NAF 4520 et 4540), ni pour le commerce de gros et commerce de détail d’équipement automobile (NAF 4531 et 4532). Ces secteurs d’établissement ainsi que les trois secteurs, producteurs, grossistes et prestataires de services continuent donc d’être parfaitement diagonalisés dans le passage secteurs d’entreprise/formes de ventes.
La répartition entreprises/formes de ventes qui avait été introduite en base 95 en 1997 pour le commerce de détail du carburant en magasin spécialisé a été conservée en base 2000, 2005 puis 2010, par manque d’information.
Pour toutes les années de la base 2010, les chiffres d’affaires des secteurs d’entreprise sont donc ventilés en secteurs d’établissement à l’aide de la même matrice de passage pour obtenir, par totalisation, une estimation des chiffres d’affaires par formes de ventes.
Une faiblesse de ces matrices de passage vient du fait que les chiffres d’affaires des secteurs d’entreprise proviennent en partie d’activités non commerciales telles que les prestations de services (réparation, location, restauration par les cafétérias, etc.). Par ailleurs, les ventilations par types d’établissement tirées d’ESA incluent dans les ventes au détail des activités non commerciales. La part non commerciale du chiffre d’affaires n’est donc pas très bien traitée puisqu’elle est ventilée au prorata des ventes au détail, alors qu’elle ne concerne pas tous les types d’établissement (surtout les hypermarchés et les supermarchés). Ces activités non commerciales sont retranchées ensuite des chiffres d’affaires d’établissement.
e) Constitution de la matrice spontanée « Ventes par produits et par formes de ventes
A l’aide des données Esane, on calcule donc des ventes au détail par secteur d’entreprises puis par formes de ventes, après utilisation de la matrice de passage « entreprises/formes de ventes ». Les données Esane permettent également de calculer une matrice spontanée « Ventes par produits et par formes de ventes ». Cette matrice, appelée « PPS spontanée », est utilisée pour calculer la consommation commercialisable des ménages par produits.
Cette matrice spontanée est calculée chaque année.
Chaque année, une matrice de passage PPS ventes est calculée à partir de la matrice spontanée après avoir effectué un calage sur marge c’est-à-dire en calant, par produit, le montant de la consommation commercialisable sur les valeurs calculées et transmises par le cadre central.
Ainsi, pour le rebasement, seule est fixée la matrice de passage « entreprise/formes de ventes ». Les autres matrices, PPS spontanée et PPS calée, sont calculées pour chaque compte de chaque année.
f) Établissement du niveau de consommation commercialisable pour l’année 2010
On calcule ensuite des taux de correction pour biens existants et pour consommations intermédiaires. Ces taux permettent de passer des ventes au détail à la consommation des ménages. La méthode de calcul de ces taux, assez complexe, n’est pas décrite ici.
Pour les années 2009 et 2010, une comparaison de la consommation commercialisable en niveau a été effectuée entre la méthode PPS commerce et les estimations du cadre central. Cette remise à niveau fait partie des travaux entrepris à chaque changement de base. Il s’agit d’un objectif important puisque l’actualisation des séries en année courante se concentre sur les seuls taux annuels d’évolution, en s’interdisant une remise en cause des niveaux de départ.
La confrontation du PPS commerce et du cadre central entre les différentes sources a été réalisée sur un regroupement de produits en 41 catégories.
On a appliqué plusieurs règles générales d’arbitrage. le cadre central privilégie des données spécifiques dans des produits, pour lesquels le cadre central dispose de données d’origine administrative et réputées exhaustives portant sur les montants annuels de la consommation effective des ménages (par exemple, le compte satellite de la santé appuyé sur les données de la CNAM) ou permettant de les calculer de manière précise selon les règles de la comptabilité nationale (par exemple, le fichier national d’immatriculation des voitures neuves combiné au fichier détaillé des prix des voitures neuves par modèle) ou bien les achats de carburants par les ménages à partir des données de consommation totale intérieure en essence et en gazole du Comité Professionnel du Pétrole, CPDP, couplées avec la ventilation de la consommation en carburants par types de véhicules établi par la Commission des comptes des transports).
Par ailleurs, l’Insee dispose de données annuelles d’origine professionnelle qui couvrent, en principe, la totalité ou la quasi-totalité des achats des ménages et qui sont suffisamment détaillées à la fois en quantité et en valeur. C’est le cas, par exemple, des produits électro-ménagers, des produits bruns, des produits de la micro-informatique, etc. pour lesquels le Cabinet GfK ou Nielsen communiquent au cadre central les montants annuels des achats des particuliers en se fondant sur son large panel de points de ventes au détail (hors clientèle professionnelle) de produits manufacturés. Ces données sont, en principe, suffisantes pour estimer directement, chaque année, le montant de la consommation de ces produits.
Ce cas se différencie du précédent par le fait que les données statistiques disponibles (en valeur, et non pas seulement en quantités physiques) couvrent la grande majorité (poids en valeur) des produits élémentaires entrant dans la composition d’un produit agrégé, mais non la totalité de ces produits. C’est le cas, par exemple, des « textiles d’ameublement et linge de maison » parmi lesquels le « linge de maison » (HC13Z3B) et les « petits articles de textiles de literie » (HC13Z3D), renseignés par l’observatoire statistique de l’Institut Français de la Mode (IFM), couvrent plus des 2/3 du montant des achats des ménages de ce groupe de produits de la nomenclature de la consommation commercialisable.
Il reste enfin quelques produits pour lesquels l’Insee ne dispose pas d’information suffisamment fiable, ni en niveau ni même en évolution. Il s’agit des « Pneumatiques » (COM 10), des « Pièces détachées et équipements automobiles » (COM11), des « Ventes et réparations de motocycles » (COM12), de la « Maroquinerie et articles de voyage» (COM18), de l’ « Équipement du foyer » (COM 20), des « Revêtements de murs et de sols » (COM 26), des « Sports et loisirs » (COM33), des « Caravanes et remorques » (COM40) ainsi que « l’Entretien et la réparation de véhicules autos » (COM 41)
1) Les ventes (production à l’étranger)
Les ventes branche de cet ERE intègrent en particulier les ventes de deux entreprises profilées, PSA DAF et Renault DIF, qui produisent en France mais aussi à l’étranger. Un traitement particulier de cette production à l’étranger a été fait en base 2005 et dans les base suivantes.
PSA DAF et Renault DIF produisent des véhicules à l’étranger. En base 2005, avec la nouvelle règle des donneurs d’ordre, les ventes, en France ou à l’étranger, des véhicules produits à l’étranger ont été enregistrées en ventes de marchandises et les achats de véhicules à des usines situées à l’étranger ont été enregistrés en achats de marchandises.
L’activité correspondante de commercialisation de véhicules et de pièces à l ‘étranger correspond à du négoce international pour la partie ne rentrant pas en France (en services à l’export) et à des marges commerciales pour la partie importée en France.
Dans les modèles économiques présentés en introduction, le modèle M1 identifie deux démarches : le produit vendu a été acheté en l’état sur le marché (l’entreprise fait du négoce) ; le produit vendu a été entièrement confié à un sous-traitant sans lui avoir fourni à titre gratuit les intrants (l’entreprise est donneur d’ordre et le sous-traitant achète les intrants). La distinction entre ces deux démarches est néanmoins difficile.
Avec le nouveau concept retenu par l’EAP, plus facile à mesurer (l’entreprise possède ou non les intrants), beaucoup d’entreprises ont quitté l’industrie car elles se classaient spontanément dans le modèle 1 : l’entreprise est un donneur d’ordre et le sous-traitant achète les intrants.
Les ventes du modèle M1 sont désormais reclassées en branche commerce. En ressources de l’équilibre, il ne reste donc plus que la part correspondant aux marges commerciales et on diminue les doubles comptes entre importations et production. En emplois, on diminue les consommations intermédiaires.
Plus précisément, PSA DAF et Renault DIF achètent et revendent la grande majorité des véhicules produits à l’étranger. La revente peut se faire en France – les véhicules sont alors importés – ou sur les marchés étrangers. ici, on prend l’exemple de voitures achetés d’un montant de 20 pour un être revendus en France ou à l’étranger pour un montant de 30, soit une marge commerciale de 10.
En base 2000, l’ERE enregistrait les opérations suivantes :
En base 2010 :
Les autres pays ont ils fait le même traitement ?
2) Les source statistiques
Deux sources sont utiles pour l’ERE G C29A :
l’une, spécifique à cet ERE, peut être utilisée pour évaluer l’évolution en volume de la FBCF des SNF-EI ; il s‘agit des données d’immatriculations des véhicules de sociétés (hors tracteurs agricoles). Ces données peuvent être obtenues auprès du CCFA
l’autre source est la Direction Générale des Douanes du Ministère du budget, des comptes publics et de la réforme de l’État. Son site (http://www.douane.gouv.fr/) donne, à un niveau fin de la nomenclature, les produits exportés et importés. . Ces données peuvent être confrontées à celles des exogènes du commerce extérieur et être examinées afin de mieux comprendre les échanges extérieurs de véhicules automobiles, en particulier dans le contexte de production à l’étranger.
3) Le partage des emplois
Les emplois inconnus que sont la FBCF et la CI (hors CI4 qui est une donnée exogène) sont déterminés par solde.
Les données d’immatriculations issues du fichier central des automobiles (source CCFA) peuvent être utilisées pour estimer l’évolution en volume de la FBCF des SNFEI. Toutefois l’ERE C29A ayant un montant de FBCF important, l’objectif de convergence du PIB de l’approche demande conduit souvent à modifier le montant de FBCF des SNF-EI et ce, de manière qui peut être très forte. Il en résulte alors une évolution en volume de cette FBCF très éloignée de celle de l’indicateur des immatriculations.
On applique en partie les règles décrites dans la page méthode française : on fait évoluer les marges sur emplois comme les emplois.
Puis on calcule le total des emplois inconnus (EI) hors marges, c’est-à-dire la FBCF et la CI, à partir des données de l’ERE et des marges sur CF et exportations que l’on vient de calculer.
Cet exemple montre les problèmes auxquels sont confrontés des comptables nationaux quand il font des ERE de deux produits (ici celui de l’agriculture et des engrais). L’ERE du C20A, qui ne comprend pas que les engrais, se distinguait en base 2005 par de « gros effets lignes» : Ceux ci étaient dus particulièrement aux cases fixées de l’agriculture, d’une part à cause de fortes variations de prix (tantôt à la hausse tantôt à la baisse), d’autre part car les engrais utilisés principalement par les branches de l’agriculture achetés lors d’une campagne (qui ne coïncide pas avec l’année civile) ne sont utilisés que pour la campagne suivante. Par conséquent, les engrais achetés et utilisés en fin de campagne (n) sont «stockés» dans la terre par les utilisateurs et ne seront utilisés en consommations intermédiaires que lors de la campagne n+1. Cette question a fait l’objet d’un chantier en base 2010 et il est apparu nécessaire d’élaborer un ERE au niveau H correspondant aux produits azotés et engrais principalement pour le traitement des variations de stocks.
1) Élaboration du niveau H (fabrication des produits azotés et engrais) (HC20A3 ).
Du coté des emplois les exportations cumulées à la consommation finale représentent à peine 10 % du total. La CI « BR A01# PRGC20A » est une case fixée en valeur et en volume par le RSP de la branche agriculture. Par souci de cohérence il convient de tenir compte des autres utilisateurs d’engrais comme les administrations publiques. Estimées à environ 50 millions pour l’année 2010 en valeur -contre plus de 3 milliards pour les branches agricoles; ces CI suivent la tendance des ressources.
Le niveau H Fabrication de produits azotés et d’engrais se particularise par une source sur les variations de stocks utilisateurs (en valeur comme en volume) toujours fourni par le RSP de l’agriculture qui se base sur le RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole). Le résultat a toujours été en base 2005 assez surprenant (indice négatif par exemple) notamment lorsqu’un déstockage succède à un stockage-ou l’inverse.
La CI1 sert donc de solde; cette CI1 correspond aux consommations d’entreprises de services comme les paysagistes (estimés à près de 300 millions en 2010 en valeur) mais surtout l’intra-consommation, l’utilisation faite par des entreprises d’engrais composés d’engrais simples pour près de 800 millions en 2010).
Lors de l’élaboration du compte de l’année 2009, on a observé une incohérence forte entre les montants :
de CI figurant dans ERE du produit « engrais » ;
de CI de la branche agriculture, principale branche consommatrice d’engrais.
Après analyse, cette incohérence s’expliquait par deux phénomènes :
Que se passe t-il du coté des ERE en base 2005 et de la CI d’engrais par les agriculteurs ? On rappelle que les CI sont égales aux achats moins les variations de stocks (stock fin moins stock début).
Il fallait améliorer trois évaluations :
2) l’appréciation sur stock des engrais chez les agriculteurs
Les variations de stock doivent être évalués en comptabilité nationale hors appréciation sur stock. Éliminer l’appréciation sur stock, tel est l’enjeu de la correction des stocks qui sont évalués selon la comptabilité d’entreprise (ici le RICA), donc y compris appréciation sur stock.
Ce sont les achats d’engrais issus du RICA qui sont en effet utilisés, après un retraitement destiné à corriger la valeur des stocks de l’écart sur les prix entre le prix d’achat auquel les engrais sont valorisés dans le RICA et le prix d’acquisition au moment de leur utilisation dans le processus de production. En 2009, selon qu’on évalue la consommation au prix d’achat (RICA) et qu’on estime une évolution au prix du moment de l’utilisation (Comptes), on aboutit à des évolutions annuelles des valeurs consommées d’engrais sensiblement différentes : + 21% au prix d’achat ; + 9% en corrigeant de l’appréciation sur stocks.
En base 2010, on devait se prononcer sur le choix d’une méthode d’estimation de nouvelles cases fixées pour le compte spécifique et le cadre central entre 2006 et 2008.
Prendre telles quelles les charges du RICA ? Ce serait la moins mauvaise solution dans l’optique de comptabilité d’entreprise mais les divergences en 2007 et 2008 avec toutes les autres sources amènent à corriger les stocks dans l’optique comptabilité nationale. D’où le choix de tenir compte en partie de l’appréciation sur stock. Celle-ci devient importante à partir de la hausse des prix des engrais c’est à dire à partir de l’année 2006.
Toutefois, la correction des stocks de l’appréciation sur stock est elle vraiment nécessaire ? Du point de vue de l’histoire des séries à moyen terme, on pouvait s’en tenir aux données du RICA. En plus, la notion d’appréciation sur stock a-t-elle un sens dans l’agriculture ? Il n’est pas certains que tous les autres pays européens fasse un tel calcul de l’appréciation sur stock. Pour faire des estimations correctes, ne valait il pas mieux comparer les évolutions des diverses sources, estimer l’appréciation sur stock et faire une synthèse de ces comparaisons ?
3) Le choix du traitement en base 2010 (reporter les fluctuations sur les variations de stock utilisateur de l’ERE des engrais)
En base 2005, l’incohérence entre les méthodes adoptées dans l’ERE des engrais (HC20A3) et dans le compte de la branche agricole pour évaluer les CI d’engrais par les agriculteurs s’est traduit par un ajustement statistique augmentant la production du C20A . On relevait les ventes de 1 milliards d’euros ce qui relève d’autant les CI.
En base 2010, la correction de l’incohérence se traduit par la prise en compte de variations de stocks utilisateurs des agriculteurs en engrais dans l’équilibre du C20A. Par exemple en 2009, on a une variation de stock utilisateur de -0,9 milliards, ce qui relève d’autant la CI. De même, en volume 2010 au lieu de relever les ventes de 1,1 milliards, on enregistre une baisse des stock utilisateur de -1,2 milliards, ce qui permet de relever aussi la CI de ce montant.
L’impact ce nouveau traitement est donc une modification du PIB optique « demande » égale aux variations de stocks utilisateurs des agriculteurs en engrais. En revanche, il n’y a pas d’impact pour l’optique revenus, donc une conséquence sur l’équilibrage entre les deux approches.
4) Les consommations intermédiaires de la branche agriculture
Dans le cas le plus fréquent pour les céréales, les produits récoltés l’année N sont vendus au cours de l’année N ou N+1, voire N+2…. Les achats d’engrais au cours de l’année N sont en grande partie mis en terre l’année N, pour une récolte de l’année N ou de l’année N+1. Pour la plupart des végétaux à cycle annuel, les achats d’engrais en fin d’année N correspondent à une récolte en N+1. Dans ce dernier cas, le RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole) enregistre les montants mis en terre en stocks, au titre des avances aux cultures. Les comptes de l’agriculture du cadre central enregistrent ces achats N mis en terre pour une récolte N+1 en CI de l’année N+1 (aux prix de l’année N). Ainsi, les consommations intermédiaires en N correspondent soit à des achats en N-1 (donc à des prix de N-1), soit à des sorties de stocks des hangars (achat en N-1 pour usage en N), soit à des achats en N (donc à des prix de N), pour obtenir la récolte en N.
a) le traitement en base 2005
En base 2005, il avait été décidé de ne plus réaliser d’équilibres ressources-emplois au niveau H détaillé sauf dans quelques cas très ciblés. Ainsi, en début de base, il n’y avait plus d’équilibre spécifique pour les engrais, mais seulement un équilibre au niveau de l’ensemble des produits chimiques de base, de produits azotés et d’engrais, de matières plastiques de base et de caoutchouc synthétique. Dans cet équilibre, la consommation intermédiaire en N s’obtient en solde de l’équilibre, donc avec un prix reflétant essentiellement les prix de production et du commerce extérieur de l’année N. Par ailleurs, les variations de stocks utilisateurs des agriculteurs n’étaient prises en compte ni dans cet équilibre, ni dans les comptes du secteur institutionnel des entreprises.
Vu l’importance des montants et des fluctuations de prix, il a été décidé de refaire un équilibre pour les engrais en fin de base. Dans cet ERE du produit « engrais », la CI en N s’obtient en solde de l’équilibre, donc avec un prix reflétant les prix de production et du commerce extérieur de l’année N, et correspond aux achats de l’année. On considérait donc les avances aux cultures de l’année N comme une CI de l’année N et non comme des variations de stocks. Il s’en est suivi une forte incohérence entre les montants de CI en engrais tirés des équilibres des engrais et ceux fixés par la branche agriculture, dès que les volumes consommés ou les prix augmentaient beaucoup d’une année à l’autre; d’où une correction arbitrée «de dernière minute» pour assurer une certaine cohérence.
b) le traitement en base 2010
Les achats d’engrais de l’année N peuvent a priori avoir trois destinations :
mise en terre en N pour une récolte de l’année N ;
mise en terre en N pour une récolte de l’année N+1 ;
stockage à la ferme pour un usage ultérieur.
La première destination ne pose pas problème, ces achats sont retracés en CI d’engrais de la branche agriculture.
La troisième destination ne pose pas non plus de problème particulier, tout au moins en volume, cela correspond à des variations de stocks utilisateurs d’engrais de la branche agriculture. Toutefois, selon les experts, il n’y aurait pas d’engrais stockés à la ferme ou très peu. Il a été donc fait l’hypothèse que ces montants sont nuls.
La deuxième destination est plus spécifique. Cette utilisation est connue sous le terme d’avances aux culture
Du point de vue des comptes de l’agriculture, l’objectif est de retracer le processus de production de la récolte de l’année N : la production est estimée à partir des quantités récoltées en N valorisées par les prix de la période de commercialisation (pour les céréales, été N jusqu’au printemps N+1) ; les CI sont les intrants nécessaires à la récolte. Pour les engrais, elles correspondent aux achats d’engrais entre deux récoltes : donc pas d’avances aux cultures
Dans les déclarations fiscales des entreprises, si on se réfère au mémento pratique Lefebvre agriculture 2007-2008, il est écrit pour les « avances aux cultures » : « elles représentent l’ensemble des frais et charges exposées au cours d’un exercice en vue d’obtenir la récolte qui sera levée après la clôture de cet exercice, c’est-à-dire les frais correspondant aux engrais… » Et plus loin : « Les avances aux cultures doivent être inscrites au titre des travaux en cours, dans les stocks d’entrée et de sortie des exploitants… ». Et plus loin : « Ils doivent être évaluées à leur prix de revient ». Il faut remarquer que l’exercice comptable retenu par les entreprises agricoles correspond le plus souvent à la période de commercialisation de leur récolte et diffère sensiblement de l’année civile. Ainsi le chiffre d’affaire déclaré par les céréaliers en juin N correspond-il à la récolte de juillet N-1.
On a la formule :
CI en valeur = avances aux cultures de l’année N-1 + achats d’engrais de l’année N – avances aux cultures de l’année N ;
Les avances aux cultures sont traitées en variation de stocks utilisateurs; engrais mis en terre en fin d’année pour une production l’année suivante. Cette hypothèse qui ne modifie pas la valeur ajoutée, ni le PIB puisque la différence sur la production entre les deux possibilités est égale à celle sur les CI (sauf peut-être dans le cas de gel des avances aux cultures).
Pour l’ERE des engrais et le compte du secteur institutionnel des entreprises, il est nécessaire de prendre en compte les variations de stocks utilisateurs des entreprises agricoles. Pour l’ERE des engrais, il faut s’assurer de la cohérence entre les montants de CI en valeur et volume de l’ERE et ceux de la branche agriculture en produit engrais.
On estime les CI d’engrais par la branche agriculture à partir des données du RICA, en faisant les hypothèses qui suivent : Les avances aux cultures sont estimées à leur prix d’achat, hypothèse voisine des principes des déclarations fiscales ; Pour évaluer les CI en volume, on déflate les achats de l’année N (estimation RICA) par l’indice de prixv (IPAMPA) de l’année, les avances aux cultures de l’année N (estimées par les encours de stocks en fin d’année N du RICA) par l’IPAMPA du dernier trimestre de N, les avances aux cultures de l’année N – 1 (estimées par les encours de stocks en début d’année N du RICA) par l’IPAMPA du dernier trimestre de N -1, le volume des CI étant obtenu par solde.
1/ Des clés de partage CI./ FBCF qui datent souvent de 40 ans
Le partage « CI / FBCF » ne semble pas satisfaisant en France pour les produits industriels depuis la base 80, excepté quelques produits. La FBCF est rarement estimée à partir des sources sauf dans deux ou trois cas : immatriculations de véhicules issus du CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles), machinisme agricole et éventuellement aéronautique. Certes des travaux de synthèse sont effectués pour calculer les FBCF des SNF-EI par grands produits (produits industriels, matériels de transport) issues de la statistique d’entreprise (Ésane).
Mais celles-ci ne sont pas utilisées dans les ERE : la FBCF est parfois arbitrée pour se caler sur l’approche « revenu » du PIB et accessoirement pour se rapprocher des cibles de « FBCF » par grands produits. Un trvail devait être fait à l’Insee pour estimer la FBCF par grands produits de l’industrie à partir de la source Esane. Mais il faudrait utiliser cette source comme une parmi d’autres. Surout elle ne permet pas de ventiler la FBCF par produit au niveau de travail des ERE qui est beaucoup plus détaillé. Rappelons que 9 produits font l’objet de FBCF en produits industriels.
Quand on se réfère à la FBCF des produits manufacturés à partir des données d’entreprises Ésane, la FBCF des SNF EI issue de cette source serait de 4,9 Mds supérieure à celle des ERE en 2014 (voir page la FBCF). Elle l’est autant en appliquant la structure par produit des CI des secteurs d’activité des autres pays et en utilisant des sources ponctuelles de l’Insee pour estimer le TEI en 2017 (voir page Tableau entrées intermédiaires) : d’où la proposition d’un rehaussement de la FBCF en produits industriels de 5 Mds en 2017 (+4,5 Mds en 2014).
La répartition par produit de cet écart reste toutefois délicate. Les données d’Ésane ne permettent que d’estimer approximativement le rehaussement global. Si on s’en tient aux diverses sources, la FBCF serait sous-évaluée de 3 Mds en 2017 dans les produits informatiques, électroniques et optiques (dont une grande partie sont des logiciels « embarqués » dans les matériels informatiques, comptabilisés à tord dans la FBCF en logiciels), 1,5 Mds dans les machines et équipements et 0,5 Md dans les autres matériels de transport. Ces propositions par sous-produits restent à préciser. Elles sont fondées sur des comparaisons avec les autres pays mais aussi sur les données de la FBCF Esane par grands produits.
Pour l’automobile, là où une source est disponible, le ratio de FBCF dans le total des emplois intérieurs est égal à la moyenne des autres pays (ce qui laisse à penser que les comparaisons internationales ont un sens à la remarque près précédente sur le calcul de la production). Mais pour d’autres produits (autres matériels de transport), le ratio est bien inférieur en France (21,1%) à la moyenne de l’UE (40%).
Toutefois estiméer la FBCF totale des produits de l’industrie uniquement à partir de la source Esane n’est pas satisfaisant. Il faut la confronter à d’autre sources. C’est ce que font souvent les autres pays. La méthode allemande propose des ratios de FBCF dans les emplois intérieurs (consommation des ménages, FBCF, CI) pour 1800 produits détaillés des machines et équipements. Cette méthode pourrait être reprise, quitte à la simplifier, comme l’ont fait les comptables suisses ou de nombreux autres pays. On l’appelle « commodity flow method » (méthode des E.R.E). Elle avait avait été utilisée en base 2000 pour les produits informatiques (voir ci-dessous). On avait fixé des ratios de partage de la production (moyennant le commerce extérieur) entre les principaux emplois intérieurs pour chaque sous-produit d’une nomenclature très détaillée.
Par ailleurs, on observe que la part de la FBCF de l’industrie dans le total des emplois intérieurs (hors variation de stock) est de 20,8% en France en 2014 contre 23,9% dans l’ensemble des pays de l’UE. Le ratio passerait alors à 21,8% moyennant cette correction de 4,5 Mds, soit un taux encore très bas comparé aux autres pays. Il faut faire attention toutefois à la manière dont la production est calculée à partir des unités légales (UL) ou des entreprises profilées (EP). Un pays qui la calcule à partir des EP minore celle-ci ainsi que les échanges internes (intra-consommations) par rapport à un pays qui la calcule à partir des UL. Il s’en suit un niveau plus faible de CI dans l’ERE et donc un partage « CI / FBCF » différent.
Produits de l’industrie à FBCF
La FBCF comme la CI et les variations de stock utilisateur sont donc souvent obtenues par solde de l’ERE en s’appuyant sur les effets-lignes (rapports entre la CI de l’ERE et la CI projetée avec l’hypothèse des coefficients techniques constants en volume, calée sur la CI d’Ésane en valeur).mais elle peuvent être parfois modifiées pour diminuer ces effets.
On n’utilise pas du tout (sauf pour les matériels informatiques en base 2010) la méthode dees autres pays à partir des enquêtes PRODCOM (voir ci-dessous)
2/ Le matériel informatique (en base 2000) en millions de F.
Les enquêtes annuelles de branche constituent une source privilégiée pour le partage « CI / FBCF » pour les biens d’équipement. Pour un produit donné de la nomenclature 118, ainsi les machines de bureau et matériel informatique, on établit des E.R.E. (hors marges) selon un niveau très détaillé de la nomenclature PRODCOM (à 8 positions), en supposant certaines clefs de partage entre CI, FBCF et CFM (consommation finale des ménages). L’estimation de la production est de 54 021 millions en 1996 (proche du niveau de l’ERE en base 95 en 1996), soit un total du marché intérieur (une fois tenu compte des flux d’importation et d’exportation) de 74 797 millions. Par rapport à la base 95, l’application des clés de partage conduit à rehausser la FBCF de quelque 6,2 milliards de francs et la consommation finale des ménage de 3,6 milliards de francs en 1996 et à baisser la CI de 9,8 milliards de francs.
Les autres pays ont des méthodes plus sophistiquées à partir des enquêtes de branche à un niveau très détaillé de nomenclature, en proposant des ratios de FBCF parmi les 3 emplois intérieurs (CI, FBCF, et consommation finale). Ces ratios sont plus ou moins fragiles. Mais dans beaucoup de cas, il s’agit d’affecter un produit très précis à un des 3 emplois finals. Les pays n’utilisent pas cette méthode systématiquement. Par exemple, les Pays Bas l’utilisent pour le BTP construction, tandis que les comptables suisses et les allemands s’en servent surtout pour les machines et les biens d’équipement. On a vu que cette méthode a été utilisée en France en base 2000 pour les machines et matériels de bureau puis n’a pas été reprise. Il est vrai que cette méthode est parfois fragile et prend du temps au début. Les comptables suisses ont d’ailleurs repris les ratios d’autres pays.
Nous nous appuyons ici sur les inventaires RNB de 4 pays (Allemagne, Pays-Bas, Suisse Norvège), particulièrement développés pour le calcul de la FBCF dans leur chapitre respectif de l’approche « demande » (voir page Calcul du PIB dans plusieurs pays).
1/ La méthode allemande
Dans les comptes nationaux allemands, les investissements en machines et équipements sont calculés à l’aide de deux méthodes indépendantes, ce qui devrait théoriquement aboutir au même résultat [3] :
À première vue, la comptabilité des investisseurs peut sembler de meilleure qualité, car contrairement à la méthode des ERE, elle repose sur de véritables données d’enquête, nécessite moins d’hypothèses et offre une information de structure sur les investisseurs. Mais les résultats de l’enquête ne sont pas disponibles tout de suite. De plus, des branches de services ne sont toujours pas entièrement couvertes; cela concerne en particulier les divisions CPA 86-93 et les activités des ISBLSM (S.15). D’autre part, si la méthode des ERE présente effectivement les problèmes habituels liés à une approche basée sur un modèle, puisqu’elle est obligée de combiner des statistiques et sources parfois incohérentes avec une variété d’hypothèses et d’estimations, elle est néanmoins basée sur des sources très détaillées, qui couvrent entièrement le spectre potentiel des biens d’équipement.
Les deux approches sont utilisées conjointement en Allemagne et se complètent. Le premier élément de base, la méthode des ERE, est utilisé pour faire les comptes trimestriels. Lorsque les résultats du deuxième élément de base, la comptabilité des investisseurs, sont connus, ces chiffres préliminaires peuvent être révisés.
Le rapprochement n’entraîne pas encore de relation cohérente entre les dépenses d’investissement des activités économiques qui investissent et leurs volumes de biens d’équipement au cours de la période considérée. Ces liens plus profonds sont décrits dans le troisième élément fondamental, les matrices de classement croisé de la FBCF (secteurs d’activité – produit), dans lesquelles les résultats de la méthode des ERE et celle de la comptabilité des investisseurs forment les deux totaux marginaux, qui sont ensuite détaillés à l’intérieur de la matrice. Les structures de la matrice interne indiquent également la structure de produit pour chaque catégorie d’investisseur définie dans une classification appelée « WZ » (93 secteurs d’activité) et la structure d’acheteur pour chaque type de produit.
La FBCF des machines et équipements évalués aux prix de base dans les 93 secteurs d’activités concernées distinguées dans les comptes nationaux allemands est divisée en 203 biens d’équipement. Ces totaux d’une matrice (203×93) sont concentrés après la procédure de rapprochement annuel en termes de catégories de produits pour former une matrice courte (15 catégories de produits x 93 secteurs d’activité). Au niveau de la matrice agrégée, l’étape suivante consiste à ajouter tous les postes supplémentaires du compte de flux de produits (marges par exemple) pour achever la transformation du concept de prix de base au concept de prix d’acquisition. La dernière étape nécessite encore une fois un bref rapprochement entre le total de la FBCF dans les ERE et les totaux des investisseurs machines-équipement. Seules les statistiques d’immatriculation de l’Autorité fédérale des transports routiers fournissent des données pertinentes, classées par secteur d’activité et par classe de cylindrée ou de véhicule utilitaire.
a) données de base
Le principe de la méthode des ERE consiste à éviter d’examiner séparément le flux de produits fabriqués et utilisés en Allemagne, le flux d’exportations et le flux d’importations. Pour ce faire, un ajustement préalable est nécessaire, de sorte que l’offre intérieure nette (production – exportations + importations) est calculée aux prix de base intérieurs. En outre, le ratio de FBCF des produits détaillés est fixé très tôt. La combinaison de ces deux étapes réduit considérablement le nombre requis d’estimations spécifiques. En particulier, cela évite d’avoir à estimer des ratios de FBCF distincts pour la production intérieure, et les importations pour des catégories de produits détaillés. La méthode des ERE souffre également d’une certaine imprécision dans la mesure de l’évolution des stocks de machines et de matériel, car les enquêtes sur les stocks en Allemagne ne sont pas bien différenciées par produit. Les marges commerciales et de transport sont estimées et ajoutées ultérieurement dans l’ERE pour des groupes de produits plus consolidés.
a) Ratios de formation de capital
Les ratios de formation de capital (FBCF) déterminent la proportion de biens entrant pour la première fois dans le processus économique national qui sont finalement utilisés comme investissement (en machines et matériel), éventuellement après prise en compte des services de commerce et de transport et de la TVA non déductible. Pour la comptabilisation des machines et du matériel dans les ERE, ce sont les ratios de formation de capital, très détaillés par type de biens, qui sont les paramètres clés du modèle. Les biens peuvent être divisés en cinq catégories, en fonction de leurs caractéristiques et de la manière dont ils sont généralement utilisés:
Type 1 La marchandise n’est en aucun cas un capital fixe (FBCF = 0%); par exemple. barre de chocolat (consommation), barre de combustible du réacteur (consommation intermédiaire).
Type 2 La marchandise est presque exclusivement constituée de capital fixe (95% <FBCF≤100%)
Type 3 Selon la manière dont il est utilisé, le produit est soit un capital fixe, soit une consommation intermédiaire (0% <FBCF ≤ 100%) : le moteur à réaction représente une consommation intermédiaire lorsqu’il est utilisé dans la construction d’un nouvel avion ou une FBCF lorsqu’il est installé dans le cadre d’une révision générale conçue pour prolonger la durée de vie d’un aéronef.
Type 4 Selon la manière dont il est utilisé, le produit est soit une FBCF, soit une consommation finale (0% <FBCF≤ 100%), par exemple un ordinateur personnel.
Type 5 Selon son utilisation, la marchandise est une FBCF, une CI ou une consommation finale (0% <CFR ≤ 100%), par ex. plaques électriques .
Indépendamment de son utilisation réelle, l’attribution de type peut également dépendre des spécifications du SEC : par exemple, ce n’est que depuis l’introduction du SEC 1995 que les biens d’armement durables à usage civil ont été enregistrés comme FBCF (auparavant, ils étaient assimilés à une consommation intermédiaire) et, depuis l’introduction du SEC 2010, les systèmes d’armes militaires, tels que les véhicules blindés à chenilles, sont considérés comme FBCF alors qu’ils étaient auparavant inclus dans la consommation des administrations publiques.
Les ratios de partage « CI / FBCF » doivent être établis dans le contexte des comptes nationaux puis vérifiés régulièrement pour en vérifier la plausibilité et l’actualité et, si nécessaire, corroborés par des enquêtes sporadiques d’experts et des références à la littérature.
De cette manière, les ratios de formation de capital sont définis dans le cadre de l’ERE dans la classification de produits la plus détaillée possible (5700 produits), c’est-à-dire les nomenclatures à neuf chiffres. Sur les quelque 5 700 catégories de produits à neuf chiffres, près de 4 000 catégories de produits sont attribuées au type 1 (FBCF = 0%). Environ 500 codes de produits sont affectés au type 2, avec des ratios compris entre 95% et 100%. À cet égard, une FBCF légèrement inférieur à 100% est souvent appliquée même aux produits qui sont en principe de purs biens d’équipement, tels que les presses de poinçonnage automatiques, en raison de la tendance à la complexité croissante des produits, par exemple dans la construction d’installations et la construction de chaînes de montage, des machines individuelles et d’autres composants sont inclus en tant que CI dans de telles installations de grande taille, qui sont elles-mêmes ensuite enregistrées en tant que FBCF. L’attribution des types 1 et 2 peut être considérée comme relativement sûre et plausible. Les quelque 1 200 catégories de produits restantes des types 3, 4 et 5 sont affectées par des niveaux d’incertitude plus importants.
La plupart des ratios de FBCF restent largement constants dans le temps. Cela est évident pour les produits des types 1 et 2, mais, étant donné le niveau de détail élevé, on peut supposer que les produits des types 3 à 5 présentent également des caractéristiques et des modèles d’utilisation relativement constants. Cependant, dans des catégories de produits particulièrement dynamiques – en particulier dans les domaines de l’information et de la technologie de la communication et traitement électronique des données – non seulement les ratios sont vérifiés fréquemment, mais ils sont également sujets à des ajustements substantiels, le cas échéant. Par exemple, les téléphones portables et les ordinateurs portables sont passés de biens d’investissement pur destinés à des applications spéciales, à des appareils courants utilisés quotidiennement avec une part de consommation élevée. Dès lors, des ratios de FBCF massivement réduits ont été appliqués à ces produits dans les comptes nationaux.
c) Niveaux de calcul de la méthode des ERE
La figure suivante illustre la structure hiérarchique des niveaux d’agrégation et de calcul de la méthode des ERE
1. Niveau de base, classification du produit la plus basse possible: WA 8 chiffres, GP 9 chiffres
2. Groupe de catégorisation 1, agrégation de produits de taille moyenne: GP 4 à 9 chiffres
3. Groupe de catégorisation 2, agrégation de produits élevée: GP 2 à 3 chiffres
4. Niveau global, agrégation maximale: GP 1 chiffre Niveau 1 (niveau de base):
° Niveau 1 niveau de base
Au niveau 1, seules les statistiques du commerce extérieur et de la production sont traitées pour les plus petites catégories de produits. À ce niveau, l’ensemble du spectre des produits est traité plutôt qu’une sélection de ceux-ci intéressant les biens d’équipement. Cela facilite les comparaisons et les vérifications par recoupement avec d’autres systèmes de collecte et établit un lien avec les indicateurs globaux au moyen d’estimations à jour. À l’heure actuelle, environ 9 500 produits du commerce extérieur doivent être traités, dont environ 1 800 peuvent être constitués entièrement ou en partie de machines ou d’équipements utilisables pour la formation de capital fixe.
° Niveau 2 (groupe de catégorisation 1):
Le niveau 2 est caractérisé par un ensemble de produits spécialement compilés, répartis en catégories de taille moyenne, appelés en interne «groupe de catégorisation 1» (Grp1). Cet ensemble compte actuellement 203 produits; il a été conçu pour être homogène dans son contenu.
° Niveau 3 (groupe de catégorisation 2):
Les résultats intermédiaires nominaux de l’agrégat (P-X+M) du groupe de catégorisation 1 sont agrégés au niveau du «groupe de catégorisation 2» (Grp2) (15 catégories de produits x 93 secteurs d’activité).
° Niveau 4 (niveau global) :
Au niveau mondial, le niveau 4 représente les chiffres globaux de la FBCF en machines et matériel sans distinction supplémentaire des produits. Ces données et ce niveau de calcul sont principalement utilisés dans les estimations trimestrielles les plus récentes du produit intérieur brut, car les matériaux de base décomposés en catégories de produits ne sont pas encore complètement disponibles à ce jour. Le niveau d’évaluation 4 n’est pas pertinent pour des représentations plus détaillées des résultats annuels finaux de la FBCF en machines et matériel.
2/ Le calcul de la FBCF aux Pays-Bas s’inspire du manuel « input output » d’Eurostat de 2008
Ce manuel dit que en pratique, il est important que les données sur la FBCF soient classées par type (c’est-à-dire par produit) et par secteur d’activité (ou branche comme en France). Une approche raisonnable permettant d’estimer la FBCF par produit consiste d’abord à établir une matrice de la FBCF par secteurs recoupés par les secteurs institutionnels et par types généraux de biens (logements, autres bâtiments et structures, matériel de transport, autres machines et équipement) [4].
La prochaine étape consiste à étendre les types généraux de produits à des produits plus détaillés utilisant la méthode des ERE. L’approche des ERE est très utile dans certains cas, par exemple PRODCOM du CTI à 5 chiffres (92), pour estimer la part entre la consommation intermédiaire et la FBCF. Cela peut aussi aider à identifier les biens d’équipement de la production nationale, les importations et les exportations selon la nature des biens.
Cependant, les données de la FBCF par secteurs d’activité et par grand produit collectées via des enquêtes auprès des entreprises est la meilleure approche. La méthode des ERE est une alternative et de moindre qualité.
Comme d’autres pays, les Pays Bas présentent trois tableaux dans l’inventaire RNB qui reprennent ces recommandations.
° Un premier tableau indique la formation brute totale de capital fixe par secteurs d’activité de la NACE Rév. 2 en ligne et par type d’actif. Les données sont évaluées aux prix d’acquisition, TVA non déductible incluse. La FBCF s’élève à 128 milliards d’euros pour l’économie totale. Les coûts du transfert de propriété des logements et ses bâtiments sont inclus respectivement dans les types d’actifs «Logements» et «Bâtiments autres que des logements». La FBCF du matériel militaire est incluse dans le type d’actif «Machines et installations». Elle s’élève à 876 millions d’euros en 2010. Elle comprend les avions de combat (139 millions d’euros), les navires de guerre (186 millions d’euros), du matériel de transport (63 millions d’euros), des chars, des armes et des munitions (434 millions d’euros) millions d’euros) et du matériel de communication (54 millions d’euros). Dans ce tableau, le total des investissements n’incluent pas les ventes d’actifs immobilisés existants.
° Le tableau suivant cette partie est montrée séparément présente les investissements par type d’actif et secteur institutionnels (tableau suivant). Comme on peut le voir au tableau, le secteur des ménages (S.14) est le principal investisseur dans les logements.
° Le dernier tableau présente le processus pour les estimations révisées de 2010. Les sources, méthodes et ajustements sont décrits par en-tête (colonne 1 à 6). En outre, une description des ajustements les plus importants par actif (par code AN) est donnée (colonne 7 à 10).
Les comptables néerlandais n’utilisent pas la méthode des ERE pour calculer la FBCF des produits industriels contrairement à l’Allemagne. Par contre, ils l’utilisent pour la construction BTP.
3/ La méthode suisse de l’estimation de la FBCF des produits industriels
Les comptables suisses ont développé une méthode originale (mais qui ressemble à la méthode allemande, en moins détaillé) en s’appuyant sur les ratios internationaux [5]. C’est d’ailleurs le seul pays qui publie des ratios de la part de la FBCF dans les emplois (CI, FBCF, consommation finale) à un niveau assez fin de nomenclature, qui permettent de l’estimer. Les biens d’équipement donnant lieu à des investissements sont définis sur la base des codes NOGA suivants (classification suisse).
Les investissements dans les biens d’équipement par classe de biens d’équipement sont estimés à l’aide d’une méthode d’ERE , Il s’agit d’une méthode indirecte permettant de mesurer l’ensemble des biens d’équipement nouveaux sur le territoire suisse pour une année donnée. Ces derniers correspondent à l’ensemble des biens d’équipement produits additionnés des biens importés, desquels sont soustraits les biens exportés. Ensuite, des ajustements permettent de tenir compte des marges de transports et de commerce, des impôts sur les produits non déductibles ainsi que du taux d’investissement du bien concerné.
Le schéma de la « méthode ERE » est le suivant et s’applique à chaque classe NOGA.
a) La production intérieure
La première étape consiste à calculer les valeurs de la production intérieure. Des ajustements sont effectués. Le principal est le calcul de la production des biens d’équipement au niveau des classes NOGA (4e digit). La production connue à un niveau plus agrégé, est ensuite ventilée au 4e niveau de la NOGA à l’aide d’une pondération calculée. Au final, on obtient la production intérieure de chaque classe NOGA au 4e niveau de biens d’équipement.
b) Ratio de FBCF de la production intérieure
Les données de la production intérieure sont des données brutes auxquelles il faut retirer la part qui n’est pas investie. Un ratio de FBCF est ainsi appliqué à chaque classe NOGA (4e digit).
c) Importations, droits de douane et exportations
Tous les biens d’équipement sont sélectionnés et les positions douanières sont allouées aux positions NOGA à l’aide d’une table de passage qui relie les nomenclatures des données douanières avec les 57 positions NOGA des biens d’équipement.
d) Ratio de FBCF des importations, des droits de douane et des exportations
Similairement à la production intérieure, les importations et les exportations issues des données du commerce extérieur sont des montants bruts, auxquels il faut retirer la part qui n’est pas de l’investissement. Un même taux d’investissement spécifique à chaque type de bien est ainsi appliqué à ces flux et au niveau de chaque classe NOGA. La fixation de ces taux s’est basée sur les pratiques internationales. Les taux appliqués aux importations, aux droits de douane et aux exportations sont identiques et ne varient en principe pas d’une année à l’autre. Le tableau suivant présente les taux d’investissement par classe NOGA pour les importations, les droits de douanes et les exportations.
e) Ajustements pour passer au prix d’acquisition
La FBCF est valorisée aux prix d’acquisition, ce qui requiert l’ajustement des ressources aux prix de base en leur additionnant les coûts de distribution (marges de transport, marges commerciales et impôts sur les produits). Ces coûts de distribution ont été évalués sur la base des pratiques internationales et ne varient pas d’une année à l’autre. Un taux de 20% a été fixé pour toutes les catégories NOGA et est directement appliqué à chaque ERE d’un produit.
4/ La méthode norvégienne de l’estimation de la FBCF des produits industriels
Au cours de la première étape du calcul d e la FBCF par produits, les estimations de la FBCF spécifiées par type d’actifs apparaissent comme des éléments constitutifs de la FBCF de chaque secteur d’activité. Le nombre de secteur d’activité se rapproche du nombre correspondant des secteurs d’activité utilisés pour la production.
Les flux de la FBCF par secteur d’activité de la première étape sont exprimés en termes de produits agrégés au niveau des types d’actifs spécifiés dans le SCN. Au total, 53 types d’actifs sont spécifiés, regroupés en 8 catégories principales. Voici la FBCF en produits industriels et son montant en monnaie norvégienne de l’inventaire RNB.
FBCF des produits industriels milliards de NOK. 2012.
Au cours de la deuxième étape, les produits agrégés pars types d’actifs fixes sont équilibrés dans les tableaux des ressources et des emplois (TRE). Ces produits agrégés sont – techniquement parlant – déterminés du côté des emplois, et leurs totaux sont à ce stade dotés d’une production théorique correspondante, à partir de laquelle leur TVA est calculée et identifiée séparément.
Dans la troisième étape, chacune des composantes des produits agrégés (types d’actifs) – c’est-à-dire au prix de base, y.c. TVA – est classée par recoupement avec les produits NNA ordinaires (nomenclature norvégienne. Les flux au prix de base, sont cependant, liés aux produits détaillés basés sur la nomenclature CPA dans le SCN. Les machines et équipements des autres industries constituent le poste des actifs fixes qui comprend la plupart des produits, soit au total 39 produits SCN (produits caractéristiques de divers secteurs d’activités manufacturiers).
Au final, la Norvège établit des matrices de FBCF (types d’actifs/ secteurs d’activité), (types d’actifs/ secteurs institutionnel) comme dans de nombreux pays.
Sans rentrer dans le détail du calcul de la FBCF en Norvège, les principales sources utilisées pour l’estimation de la FBCF sont pour la plupart des sources sectorielles et le plus souvent les mêmes que celles utilisées pour l’estimation de la production des secteurs d’activités respectifs. Les données principales des enquêtes auprès des entreprises (SSE) complétées par les données des questionnaires complémentaires (TS), constituent désormais la principale source pour toutes les industries couvertes.
Depuis l’introduction des SSE dans la dernière partie des années 1990, les statistiques, y compris les données sur la FBCF, se sont progressivement améliorées. Les améliorations concernent principalement l’extension du champ d’application des SSE et les données supplémentaires, mais il y a également eu des améliorations des méthodes statistiques utilisées pour estimer les chiffres, principalement dans les procédures d’extrapolation utilisées. Il est donc juste de dire que dans la plupart des cas, l’estimation directe suivant l’approche par les dépenses est la principale pratique nationale dans ce contexte. Toutefois, dans certaines branches d’activité – en particulier parmi les services – les informations sur la FBCF basées sur le secteur d’activité sont plus incertaines et, par conséquent, dans la pratique, l’estimation de la FBCF est une interaction entre diverses approches et méthodes et, en particulier, la méthode des ERE a un rôle à jouer dans ce contexte.
Les actifs immobilisés pour lesquels la FBCF est abordée à partir des statistiques du commerce extérieur comprennent les articles qui sont principalement importés, c’est-à-dire les navires et les bateaux, les avions et les hélicoptères, les voitures particulières et les breaks. Pour les navires et bateaux, et pour les avions et hélicoptères, seuls quelques secteurs d’activités sont concernés. Toutefois, jusqu’à récemment, les informations par secteurs d’activités étaient relativement pauvres, et l’estimation de la FBCF s’est donc appuyée sur l’utilisation des données d’importation des statistiques du commerce extérieur. La disponibilité des SSE par secteurs d’activités concernés a toutefois modifié cette situation. Les rapports sur la FBCF pour les secteurs d’activités sont désormais utilisés en plus de la méthode des ERE, bien qu’il ait été tenu compte d’un degré d’incertitude estimé assez élevé dans les informations sur les secteurs d’activités. Pour les voitures particulières et les breaks, ainsi que pour les camionnettes, les camions et les véhicules à usage spécial, un grand nombre de secteurs sont concernés par la FBCF. Dans ces cas, des calculs spéciaux ont été effectués en utilisant un matériel de classification croisée sur les types d’actifs fixes et les groupes de secteurs d’activités.
En attendant la mise en place de cette méthode, il est possible de comparer le ratio FBCF / (CI+FBCF+Consommation finale) selon les pays. Nous aurions pu aussi choisir d’exclure la sous-traitance du dénominateur, comme pour la construction. Mais sa part (dans les ventes) est moins importante dans l’industrie.
Par ailleurs, il faut être assez prudent : supposons un bien X de la nomenclature en NACE 64 d’Eurostat qui comprend 2 sous-biens x1 et x2. Le pays A produit le bien x1 qui se retrouve en emplois en FBCF. Tandis que le pays B produit le bien x2 qui va en CI. Pour le pays A, 100% du bien X est affecté en FBCF alors que pour le pays B, 100% est en CI. La comparaison des ratios entre les deux pays n’a guère de sens. Mais ces cas sont rares, même si chaque pays est plus ou moins spécialisé dans la fabrication de certains biens.
Selon ces comparaisons, il apparaîtrait une sous-évaluation de la FBCF en France par rapport aux autres pays de l’ordre de 5 Mds en 2017 (4,5 Mds en 2014). Autrement dit, pour que le ratio FBCF / (CI +CFM +FBCF) soit de 22% en 2014 au lieu de 20,8% (sachant que la moyenne des autres pays est de 23,9%), il faudrait relever la FBCF de produits manufacturés de ce montant en 2014.
D’un coté ces comparaisons ne sont qu’un point de repère, et non une source statistique. Pour les machines et équipements et les autres matériels de transport, la part de la FBCF dans les emplois est bien plus élevé dans l’UE qu’en France. Mais les résultats provisoires de l’enquête « achats » de 2017 confirmeraient que la CI de ces produits est surévaluée par rapport à celle des ERE, donc que la FBCF est sous-évaluée. la CI de ces produit recalculée à partir de la structure des achats appliquée à la CI des branches, (puis après addition des cases ainsi estimées en ligne), aboutit à une CI inférieure à la CI des ERE de l’industrie à FBCF de quelques 6 milliards d’euros. Deux sources françaises vont dans le même sens et d’une ampleur assez proche : Esane et l’enquête achats de l’Insee.
Mais d’autre part, certains pays ont des méthodes plus élaborées qu’en France. Deux produits font l’objet d’une source particulière en France : l’automobile et le machinisme agricole. Pour l’automobile la CI issue de l’enquête achats serait la même que celle de l’ERE. La FBCF, estimée à partir des données du CCFA, est donc estimée corrcetement. De surcroît, la part de la FBCF dans les emplois est égale à celle de l’UE. Les 3 sources convergent. Le machinisme agricole n’est pas isolé dans les tableaux d’Eurostat.
Le tableau suivant à un niveau détaillé de la nomenclature est élaboré en s’appuyant sur les estimations faites à partir des différentes sources (enquête achats notamment, ..) plutôt qu’en se référant aux comparaisons par pays. C’est ainsi qu’on obtiendrait une hausse de 3 Mds de la FBCF dans les produits des matériels informatiques, électriques et de 1,5 Mds dans les machines et équipements.
Variation proposée de la FBCF en produits industriels en 2017 en milliards d’euros
1/ l’ensemble des produits manufacturés.
Le ratio « FBCF / emplois intérieurs (hors variation de stock) » est de 3 points inférieur à la moyenne européenne. Un rehaussement de 4,5 Mds en 2014 amènerait le taux français à 22% contre 23,9% dans l’UE.
2/ Réparation et installation de machines et d’équipement (C33)
La FBCF représente 47% en France des emplois intérieurs contre 27% dans l’UE.
3/ Produits métalliques, à l’exclusion des machines et équipements (CPA C24, C25)
4/Produits informatiques, électroniques et optiques (C26)
Le ratio FBCF / emplois intérieurs (hors variation de stock) est de 17,5% en base 2014 et 25,8% dans l’UE. Ce ratio passerait à 20% si on rajoutait 1,5 Mds à la FBCF.
5/ Équipements électriques (C27)
Le ratio est de 8,2% en base 2014 contre 13,8% dans l’UE. Il passerait à 12% en rajoutant 1,5 Mds à la FBCF.
6/machines et équipements (C28)
Le ratio est de 33,6% en base 2014 contre 44,9% dans l’UE. Un rehaussement de 1,5 Mds en 2017 paraît nécessaire faisant monter le ratio à 34,1% des emplois intérieurs.
7/ Produits de l’automobile et autres (C29)
Le ratio est proche de la moyenne européenne. La FBCF est estimée en France à partir des données du CCFA (Chambre des constructeurs français automobiles).
8/ les Produits Autres matériels de transport (C30)
Le ratio est de 21,1% en base 2014 contre 40,7% dans l’UE. Mais les résultats de l’enquête structure des achats ne conduiraient pas à modifier le niveau de CI.
9/ les Produits Meubles et autres produits manufacturés (C31 C32)
Le ratio est de 8% en base 2014 contre 13,7% dans l’UE. Un rehaussement de FBCF de 2,5 Mds conduirait à un ratio de 12,8%.
Le tableau ci dessous reprend tous ces calculs faits à partir de la base Eurostat en 2014 amenant à un rehaussement de la FBCF en produits industriels de 5 Mds d’euros en 2017.
Tableau 12 FBCF en produits industriels France Europe
Après un bref panorama de l’industrie au sens large (y. c. énergie), on s’intéresse à la seule industrie manufacturière et à la crise de 2020 en s’appuyant sur 3 études de l’Insee (voir bibliographie). La question importante de la numérisation des entreprises manufacturières est aussi abordée.
1/ Vision du secteur de l’industrie en France avec la définition économique des entreprises
En 2020, on compte 283 400 unités légales dont l’activité principale relève de l’industrie : 242 000 sont des unités légales indépendantes et 41 400 appartiennent à un groupe. Parmi ces dernières, 33 900 (82 %) sont filiales d’une entreprise industrielle (graphique suivant gauche) . À contrario, 7 500 sont des filiales industrielles d’entreprises d’autres secteurs : elles se répartissent à peuprès équitablement entre les entreprises des services principalement marchands (2 900), de la construction (2 000) et du commerce (2 000). Les entreprises des transports et des services financiers accueillent au total 600 unités légales industrielles. Ces filiales emploient 177 000 salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 8 % des ETP occupés dans des filiales industrielles (graphique suivant droite), réalisent 7 % de la valeur ajoutée générée par l’ensemble des filiales exerçant une activité.
EEn 2020, 65 200 unités légales sont filiales d’une entreprise industrielle organisée en groupe. Parmi ces filiales, 31 300 (48 %) exercent une activité ne relevant pas de l’industrie. 15 300 filiales (23 %) sont spécialisées dans les activités financières, sièges sociaux, holdings ou auxiliaires de services financiers et d’assurance, 8 100 (12 %) dans les services marchands, en particulier du conseil de gestion et de la location de biens immobiliers ou encore 5 900 (9 %) dans le commerce, très majoritairement du commerce de gros. Les autres activités sont plus rares : construction (1 300 filiales), transports et entreposage (400). En 2020, les entreprises industrielles constituées en groupe de sociétés emploient 2,6 millions de salariés en ETP.
Unités légales et entreprises de l’industrie (gauche) et effectifs salariés en ETP de l’industrie (droite) en 2020
La mise en œuvre de la définition économique des entreprises conduit donc à rattacher des unités légales de l’industrie à des entreprises d’autres secteurs et à intégrer des unités légales non industrielles à des entreprises de l’industrie. Cette réallocation sectorielle a pour conséquence de corriger les effets de l’externalisation des fonctions au sein même des entreprises et de renforcer l’importance du secteur industriel avec une augmentation de 269 000 du nombre de salariés (ETP) et de 35 milliards de la valeur ajoutée.
Ainsi, il y a beaucoup plus de filiales d’entreprise » industrielle » exerçant une activité ne relevant pas de l’industrie que des filiales industrielles d’entreprises d’autres secteurs que l’industrie. De même, les salariés des premières sont beaucoup plus nombreux que celles des secondes, soit l’écart précédent de 269 000.
2/ Chiffres clés et ratios de l’industrie au sens large
En 2020, l’industrie rassemble 259 300 entreprises dont 84 000 micro‑entrepreneurs (tableau suivant). Ces entreprises industrielles emploient 3,1 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 24,5 % des salariés de l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers
Nombre d’entreprises dans l’industrie (y.c. énergie) en 2020 en milliers
Les entreprises industrielles réalisent un chiffre d’affaires de 1 095 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée de 291 milliards d’euros. Elles génèrent 30 % du chiffre d’affaires et 28 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des secteurs alors qu’elles ne représentent que 8 % des entreprises.
Chiffres clés des entreprises de l’industrie en 2020
La très grande majorité des entreprises industrielles sont mono‑unité légale mais ont un poids économique relativement faible. Seules un peu plus de 7 % des entreprises de l’industrie (soit 17 300 entreprises) sont organisées en groupe de sociétés. Au total, celles‑ci rassemblent 65 200 unités légales, industrielles ou non. Elles cumulent 82 % des salariés du secteur, 86 % de la valeur ajoutée, 89 % du chiffre d’affaires et surtout 94 % des exportations.
Plus que dans tout autre grand secteur, hormis celui des transports et de l’entreposage, la concentration des moyens de production est importante dans l’industrie. Ainsi, les 87 grandes entreprises (GE) réunissent 33 % des salariés, 57 % des immobilisations corporelles, 41 % de la valeur ajoutée et 60 % du chiffre d’affaires à l’exportation (graphique suivant).
Caractéristiques de l’industrie selon la catégorie d’entreprises en 2020 en %
L’industrie manufacturière constitue autour de 88 % du secteur industriel en matière de salariés en ETP, 83 % de valeur ajoutée et 86 % de chiffre d’affaires. Les industries agroalimentaires (IAA) concentrent 19 % des salariés et du chiffre d’affaires de l’ensemble de l’industrie. La fabrication de matériels de transports réalise un cinquième du chiffre d’affaires et un tiers des exportations du secteur.
Les entreprises industrielles sont davantage tournées vers l’extérieur que celles des autres secteurs. Elles réalisent 37 % de leur chiffre d’affaires à l’exportation, soit deux fois plus que l’ensemble des entreprises marchandes non agricoles et non financières (tableau suivant). Les deux tiers de la production des entreprises de matériels de transports et la moitié de celle des biens d’équipement électriques, optiques, de machines ou d’équipements sont destinées à des clients étrangers.
Ratios économiques et financiers des entreprises dans l’industrie en 2020 en %
3/ Le taux de marge dans l’industrie manufacturière
On s’intéresse ici à la valeur ajoutée et à l’EBE (marge) de la seule industrie manufacturière [7].
Au sortir de la crise de 2008, la question du niveau des marges a motivé des politiques publiques, comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Le taux de marge de l’industrie est généralement appréhendé au niveau des unités légales dont l’activité est principalement manufacturière. Or, la structure du secteur en France est complexe (tableau suivant) : en 2017, 15 % des unités légales manufacturières appartiennent en effet à une entreprise industrielle organisée en groupe et ces unités comptent parmi les plus importantes puisqu’elles concentrent trois quarts de la valeur ajoutée de l’industrie et quatre cinquièmes de l’excédent brut d’exploitation. Rapporté à la valeur ajoutée, il définit en effet le taux de marge.
Au sein d’un groupe industriel, les filiales industrielles peuvent cohabiter avec d’autres filiales, non industrielles, dont la présence peut répondre à des logiques de conglomérat et/ou d’optimisation. Dans une logique de conglomérat, le groupe diversifie ses activités avec des filiales relativement indépendantes économiquement les unes des autres ; dans ce cas, une analyse des marges dans l’industrie peut ne s’intéresser qu’aux filiales industrielles. En revanche, dans une logique d’optimisation, le groupe intègre ses filiales dans un ensemble subordonné à l’activité industrielle principale, que ce soit comme auxiliaires à la production ou comme auxiliaires à la circulation des produits ; une analyse des marges dans l’industrie doit alors raisonner sur l’ensemble du groupe.
Unités légales et entreprises dans l’industrie manufacturière en 2017
b) 17 % des marges des groupes industriels sont localisées hors cœur de métier
La plupart des groupes ont une holding ou un siège social en France. La majorité des groupes industriels PME y possède une seule filiale non industrielle. Les autres groupes industriels, et tout particulièrement ceux d’au moins 250 salariés, développent en outre des filiales de services administratifs et techniques, d’ingénierie, de logistique ou de location. Outre cette filialisation de certaines fonctions de services, 14 % des groupes manufacturiers séparent également une fonction commerciale dans une ou plusieurs filiales dédiées (graphique suivant). Ces groupes à l’organisation plus complexe dominent économiquement l’industrie manufacturière : ils emploient plus de la moitié des effectifs des groupes manufacturiers en France et en dégagent les deux tiers de la valeur ajoutée.
Répartition du nombre et de la valeur ajoutée des groupes de l’industrie manufacturière par type de fonctions filialisées
Sur le territoire français, l’excédent brut d’exploitation des groupes manufacturiers est essentiellement localisé dans les unités légales industrielles du cœur de métier (83 %) ou secondaires, donc autres activités industrielles (6 %), mais un dixième est porté par des filiales non industrielles, surtout commerciales (graphique suivant).
Les constructeurs de matériels de transport ou les fabricants de biens d’équipement (machines, équipements électriques, matériel informatique, électronique ou optique) développent plutôt une stratégie de valorisation vers l’aval via des filiales de réparation-installation (activités secondaires industrielles). D’autres groupes filialisent certains métiers spécifiques très en amont de l’activité principale, comme le font certains groupes agro-industriels investissant dans la chimie, les situant de ce fait à la frontière du conglomérat. Enfin, l’ensemble d’une filière peut être intégré. C’est le cas de groupes qui produisent des éléments pour la construction nécessitant des métiers du plastique et de la métallurgie (portes, fenêtres, stores, armatures, etc.).
Les filiales commerciales concentrent 11 % de l’EBE des groupes manufacturiers, soit un peu plus que leur part dans la valeur ajoutée. Cette part est de 16 % pour les groupes qui en possèdent effectivement, elle dépasse même 25 % pour certaines entreprises du luxe. Ces filiales commerciales ont des frais de personnel proportionnellement moins élevés de sorte que leur taux de marge est nettement plus élevé que celui des filiales industrielles (39,3 % contre 30,5 %). Les groupes peuvent développer des filiales commerciales en amont ou en aval de leur activité productive. Les filiales situées au plus proche du client final concentrent les marges, tout particulièrement dans le commerce de gros en biens domestiques, produits alimentaires ou équipements industriels. Les groupes privilégient ce type de filiales aval en commerce de gros : de ce fait, celles-ci concentrent 70 % des effectifs commerciaux filialisés et 89 % des marges des filiales commerciales.
c) En moyenne, les filiales de service ne dégagent pas de marge
Mais les filiales de service ne dégagent en moyenne aucune marge pour l’industrie manufacturière : elles servent globalement de fonction support à la production. L’essentiel de leurs effectifs est en effet affecté à des fonctions de soutien administratif et technique et aux activités de holding ou de siège social (60 %). Le reste des effectifs se concentre surtout dans des filiales d’ingénierie (25 %), et plus marginalement dans des unités logistiques ou de location. Prises ensemble, ces filiales créent peu de valeur ajoutée, comparée aux frais de personnel. Toutefois, si les fonctions de holding et la majeure partie des activités de siège social sont par nature des services de pur soutien interne au groupe, les autres filiales de service développent une partie de leurs activités vers l’extérieur. Certaines génèrent des marges complémentaires pour le groupe
Résultats des groupes de l’industrie manufacturière par type de filiales
d) La prise en compte des filiales non industrielles réduit le taux de marge
Cette intégration de l’ensemble des filiales non industrielles réduit le taux de marge des groupes industriels de 2,3 points. D’une part, concentrer dans une ou plusieurs filiales dédiées certaines fonctions supports nécessaires à la production permet aux filiales industrielles de se focaliser sur leur activité principale. « Réintégrer » dans l’analyse ces filiales auxiliaires réduit le taux de marge de 2,9 points (tableau suivant). D’autre part, le développement de fonctions tournées vers l’extérieur du groupe, essentiellement vers l’aval, via des filiales commerciales ou des filiales de location, conduit à sortir du cœur industriel des activités rémunératrices. Réintégrer les fonctions commerciales rehausse le taux de marge de 0,3 point, il en est de même pour les filiales de location.
Taux de marge industriel : différence entre groupes et filiales de l’industrie manufacturière
e) Des filiales de service tournées vers l’extérieur du groupe
Les filiales de service des groupes industriels réalisent en moyenne 40 % de leur chiffre d’affaires dans des activités tournées vers l’extérieur du groupe. Ce phénomène s’observe dans l’ensemble des secteurs industriels et concerne plutôt les entreprises d’au moins 250 salariés. Les filiales d’ingénierie se tournent très majoritairement vers l’extérieur du groupe, mais leur taux de marge reste très faible. Ceci peut suggérer que ces unités œuvrent principalement comme auxiliaires à la production du groupe et qu’en pratique, une grande partie des prestations facturées directement au client est associée à un bien fabriqué par l’unité productive et vendu par cette dernière ou par une filiale commerciale. C’est surtout le cas pour des groupes opérant dans le domaine des moyens de production. Leurs filiales d’ingénierie étudient et conçoivent des produits (ou les outillages nécessaires à leur confection) pour des clients opérant notamment dans la sidérurgie ou les matériels de transport.
À côté des filiales auxiliaires à la production, la présence de deux types de filiales contribue à rehausser le taux de marge des groupes : d’un côté, les filiales de location immobilière et, de l’autre, les filiales de location de biens mobiliers (véhicules, machines) ou immatériels (propriété intellectuelle).
Les filiales de location immobilière, un groupe sur dix en possède au moins une. Du côté des industries à procédés chimiques (pharmacie, chimie) ou de la fabrication de matériaux pour la construction, les filiales de location immobilière servent aux trois quarts à la gestion interne des bâtiments (usines) et des terrains du groupe. Elles génèrent en conséquence peu de marges. En revanche, elles se tournent beaucoup plus vers l’extérieur du groupe dans l’industrie agroalimentaire ; ce secteur concentre 46 % des marges immobilières de l’industrie manufacturière. Ces marges supplémentaires y prennent la forme d’une rente foncière portée par des groupes agro-industriels propriétaires de terrains et de terres qu’ils louent en partie à la branche agricole.
Les filiales de location mobilière consacrent les trois quarts de leurs activités vers l’extérieur de leur groupe ; elles représentent 10 % des marges des groupes industriels qui en disposent. Ces marges se font surtout sur de la location de matériel (76 %). Les groupes de l’installation-réparation filialisent notamment la location de matériel de bureau ou de machines industrielles dont, par ailleurs, ils assurent souvent la maintenance. De même, certains grands groupes déploient des filiales de location de véhicules, soit, dans le cas des fabricants de matériels de transport, comme alternative à la commercialisation de leur production, soit, dans le cas de groupes chimiques ou agro-industriels,comme activité secondaire (location de poids lourds ou de véhicules agricoles).
Caractéristiques des filiales de service des groupes de l’industrie manufacturière en 2016
4/ Une chute d’activité inédite dans l’industrie manufacturière en 2020 [8]
a) la construction automobile est la branche la plus affectée
En 2020, la production manufacturière diminue de 12,5 % en volume (tableau suivant) avec en particulier une baisse de 27,8 % de l’activité durant les mois de mars à mai. La chute est un peu plus forte qu’en 2009 (-11%).
La construction automobile et la construction aéronautique sont les branches industrielles les plus touchées (respectivement – 31,7 % et – 31,0 % de baisse d’activité). L’industrie automobile a particulièrement souffert de la fermeture des sites de production durant le premier confinement. Depuis la fin de l’année, les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques, essentiellement fabriqués Une chute d’activité inédite dans l’industrie manufacturière en 2020 au Japon et aux États-Unis, perturbent la reprise. Mais surtout, les constructeurs automobiles ne trouvent pas de débouchés. Les principaux marchés européens chutent, entre − 19,1 % en Allemagne et − 32,3 % en Espagne. En France, les concessionnaires ayant été longuement fermés, le nombre d’immatriculations de véhicules particuliers diminue de 25,5 %.
En 2020, les sites de production de l’industrie aéronautique ont fermé entre trois et cinq semaines. La remise en route de l’activité s’est ensuite avérée difficile, les fabricants et les sous-traitants ayant eu besoin de temps pour à nouveau se coordonner. Par ailleurs, les compagnies aériennes, principaux clients du secteur, subissent fortement la crise sanitaire. Même s’il y a peu d’annulations de commande, les prises de commande diminuent de plus de 60 %. Les fabricants ont réduit leurs capacités de production. L’industrie navale a été également pénalisée. La fermeture des chantiers navals au printemps a retardé la construction des navires. De plus, certaines livraisons, telles que le paquebot « MSC Virtuosa », sont repoussées en 2021 pour faciliter le paiement du croisiériste, durement touché par la crise. Ainsi, la production de la construction navale diminue de 14,5 %.
Évolution de la production manufacturière en volume, indice base 100 en 2010 indice base 100 en 2010
La production des raffineries chute de 27,7 % en 2020. Elles sont confrontées à la baisse de l’activité industrielle et par à-coup des transports, ainsi qu’à la diminution de la consommation des ménages en raison des restrictions de déplacement.
En 2020, seules les activités liées à la santé maintiennent leur niveau d’activité : la fabrication d’instruments et fournitures à usage médical est stable. La fabrication d’équipements médicaux augmente de 0,6 %, les autres activités manufacturières, qui comprennent les masques de sécurité, de 1,7 % et enfin l’industrie pharmaceutique progresse de 3,5 %. Les laboratoires français tirent leur croissance de nouveaux médicaments, en particulier contre l’asthme. Mais surtout, certaines usines accélèrent les cadences pour produire les médicaments utilisés en anesthésie à la suite des différentes vagues d’hospitalisations (+ 2 000 % sur les anesthésiques de courte durée au printemps). La production agroalimentaire baisse malgré une demande intérieure soutenue
En 2020, la production de l’industrie agroalimentaire diminue de 2,3 %. Elle résiste à la crise grâce à une demande intérieure soutenue (+ 4,3 %). La fermeture des bars, cafés et restaurants a un impact négatif sur les achats de produits agroalimentaires, mais les ménages, confinés à leur domicile, consomment davantage (+ 3,3 %). Malgré une légère augmentation de la production de vins (+ 1,5 %) liée à une récolte favorable, l’industrie des boissons est en net repli (– 6,6 % en volume). Elle fait en plus face à une baisse de la consommation des ménages (moins d’occasions festives) et à un recul de la demande internationale accentuée par la perspective de l’augmentation des droits de douanes américains. La production du travail de grain (notamment la farine) baisse de 4,4 % alors même que la demande liée à la consommation des ménages est très forte (+ 13,1 %) avec notamment l’essor du « fait maison ». Malgré les stocks, les mauvaises récoltes céréalières de l’année liées aux conditions climatiques ont eu un impact négatif sur la production. Par ricochet et malgré les importations de produits amylacés, la fabrication des produits de la boulangerie-pâtisserie et des pâtes alimentaires diminue aussi de 4,0 %. La production de produits laitiers est stable en 2020, tirée par la consommation des ménages. La fabrication d’aliments pour animaux est en légère hausse (+ 0,8 %) en raison du manque de fourrage lié à la sécheresse estivale.
b) Chute des investissements des entreprises en biens manufacturés
En 2020, la demande intérieure en produits manufacturés diminue de 5,1 % en volume, après six années de croissance. Les achats intermédiaires baissent fortement (– 11,5 %) en lien direct avec la chute de la production des biens et services. Avec la crise traversée et les difficultés de trésorerie engendrées, les entreprises annulent ou repoussent leurs investissements. Ceux-ci chutent de 12,1 %, en particulier les achats de matériels de transport (– 19,4 %). Les achats en produits informatiques, électroniques et optiques résistent (– 1,9 %) car les sociétés équipent leurs salariés pour développer le télétravail. L’investissement des administrations publiques augmente en 2020. En effet, il prend en compte les livraisons programmées à l’État. Il dépend donc du calendrier des livraisons, qui augmentent de 9,8 %, grâce en particulier au matériel militaire. Avec le confinement et les fermetures de commerces non essentiels, les ménages consomment moins (– 4,3 % en volume). Les postes de dépenses les plus touchés sont les vêtements, les chaussures et produits en cuir (– 15,7 %), les produits pétroliers (– 13,0 %) en raison de la limitation des déplacements, les automobiles et motocycles (– 13,0 %). Pour la première fois, leurs achats en produits pharmaceutiques diminuent (– 3,0 %). Inversement, confinés, les ménages acquièrent plus de produits informatiques, électroniques et optiques (+ 7,3 %).
c) La France continue de perdre des parts de marché en 2020.
Les exportations de biens manufacturés chutent de 15,0 % en volume en 2020 alors que la demande mondiale adressée à la France baisse de 11,0 %. Les fers de lance français sont particulièrement touchés : industrie aéronautique (– 37,6 %), industrie automobile (– 25,8 %), industrie chimique (– 6,0 %), industrie agroalimentaire (– 5,3 %). Seule l’industrie pharmaceutique exporte plus (+ 6,7 %). Dans le même temps, les importations se contractent en volume (– 9,5 %) en raison de la faiblesse de la demande intérieure. Les importations de matériels aéronautiques diminuent de 34,0 %, celles de véhicules et équipements automobiles de 15,1 %, celles d’habits et de chaussures de 10,9 %. Seules les importations en produits liés à la crise sanitaire augmentent : produits pharmaceutiques (+ 6,8 %), instruments et fournitures à usage médical (+ 5,7 %), équipements médicaux (+ 0,9 %), mais aussi ordinateurs (+ 1,9 %) et produits amylacés dont la farine (+ 6,1 %).
En 2020, en valeur, le déficit du commerce extérieur CAF-FAB de l’industrie manufacturière double ; il se creuse à 52,0 milliards d’euros (graphique suivant). En particulier, le déficit se détériore dans les échanges avec la Chine (passant de – 32,3 à – 38,9 milliards d’euros).
Seules quatre branches sont excédentaires : l’industrie chimique, la fabrication de matériels de transport, l’industrie pharmaceutique et l’industrie agroalimentaire (tableau suivant). Toutefois, l’excédent commercial en matériels de transport s’effondre passant de 28,8 à 8,8 milliards d’euros. En raison de la baisse de la consommation et de la chute des prix du pétrole, le déficit en produits pétroliers raffinés se réduit de 2,8 milliards d’euros. Inversement, le déficit en autres produits manufacturés s’accroît de 2,0 milliards d’euros en raison de l’importation des masques de protection.
Solde du commerce extérieur selon les branches manufacturières en valeur en milliards d’euros
d) Une dynamique de l’emploi manufacturier enrayée par la crise sanitaire
En 2020, 2,8 millions de salariés travaillent dans l’industrie manufacturière, soit 11,0 % de l’ensemble de l’emploi salarié sources. Dans le contexte économique très difficile lié à la crise sanitaire, l’emploi salarié manufacturier diminue de 1,3 % , soit 35 300 emplois en moins. La dynamique est interrompue : depuis deux ans, ce secteur créait à nouveau des emplois (+ 23 000 entre 2017 et 2019). Le recours au chômage partiel permet de limiter l’impact de la crise sur l’emploi. Entre mars et décembre, en moyenne 550 300 salariés de l’industrie manufacturière sont placés en chômage partiel (soit 27 fois plus que d’habitude), avec un pic à 1,23 million en avril 2020. Presque tous les secteurs manufacturiers perdent des emplois : – 11 100 dans la métallurgie et la fabrication des produits métalliques (– 2,9 % en un an), – 5 300 dans la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique (– 2,0 %), – 5 100 dans la fabrication de matériels de transport (– 1,5 %), etc. Trois secteurs se détachent toutefois : l’emploi salarié est stable dans l’industrie agroalimentaire et l’industrie chimique, et il progresse de 700 (+ 0,8 %) dans l’industrie pharmaceutique.
En 2020, la productivité apparente du travail des branches manufacturières s’effondre de 11,1 %. Le chômage partiel permet d’absorber une grande partie du choc : en tenant compte de cette mesure, les pertes de productivité horaire s’établiraient autour de 4 %. Avec la baisse de leur excédent brut d’exploitation (– 25,1 %) et des frais de personnel (– 4,1 %), le taux de marge des sociétés manufacturières diminue de 5,7 points en 2020, s’élevant à 33,0 % (graphique suivant). Cette évolution intègre toutefois la baisse des subventions au titre du CICE.
Taux de marge dans l’industrie manufacturière
4/ La numérisation des entreprises manufacturières
L’industrie est engagée dans la numérisation de ses outils et de ses procédés de production, bien que celle-ci concerne davantage les grandes entreprises que les PME. Le numérique transforme l’entreprise en modifiant ses processus, son organisation ou encore ses rapports avec ses clients et ses fournisseurs. Cette « industrie du futur » accélère la modernisation de la production grâce à un fort niveau d’automatisation et à une intégration numérique de l’ensemble de la chaîne de production. Alliant les dernières avancées technologiques – robotisation, systèmes d’intégration horizontaux et verticaux, informatique en nuage (cloud computing), données massives (big data) et cybersécurité, l’industrie du futur est constituée d’unités plus flexibles et agiles. Cette transformation nécessite toutefois un effort d’adaptation au sein des entreprises : investissements de modernisation importants et formation de la main-d’œuvre à ces nouveaux outils.
a) Les technologies du numérique dans les entreprises manufacturières
Apparus dans les années 1990, les progiciels de gestion intégrés (PGI), qui permettent le partage de l’information entre les différentes parties de l’entreprise, se généralisent dans l’industrie. Selon Eurostat, les Pays-Bas sont le pays le plus avancé en la matière, avec 66 % du secteur manufacturier équipé en 2017, suivis par la Finlande (61 %) et par l’Allemagne (58 %). La France, avec 52 % des entreprises manufacturières utilisant un PGI, est au-dessus de la moyenne européenne (45 %) (graphique suivant).
L’arrivée des capteurs connectés apporte une extension matérielle enrichissant le système d’information et permettant un suivi très précis de la chaîne de production. La radioidentification (RFID) est une technologie dont l’émergence est relativement récente. Elle permet de mémoriser et de récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs appelés « radio-étiquettes » qui peuvent être « collés » ou incorporés dans des objets ou produits. Cette technologie est stratégique pour l’industrie. Elle permet, en effet, de suivre l’avancement d’un produit dans sa chaîne de fabrication. Les constructeurs aéronautiques ont ainsi recours à la technologie RFID pour suivre, en temps réel, l’acheminement des pièces détachées en provenance de l’ensemble des équipementiers, assurant la traçabilité des produits et permettant de pallier d’éventuels retards lors de l’assemblage des pièces. Selon Eurostat, 12 % des entreprises de l’Union européenne utilisaient la RFID en 2017. Cette part est plus élevée dans l’industrie manufacturière (17 %). La diffusion de cette technologie est toutefois en retard en France : même si l’usage de la RFID a triplé entre 2011 et 2017, il reste limité (14 % des entreprises manufacturières) par rapport à l’Allemagne (26 %) et à l’Espagne (18 %). Toutes ces technologies numériques améliorent l’efficacité de la chaîne de production au sein de l’entreprise.
Pénétration des technologies du numérique dans les entreprises manufacturières
b) L’industrie française est en avance pour l’utilisation de l’EDI
L’information sur la production peut également se partager avec les clients et les fournisseurs. On parle alors d’intégration verticale du système de production, avec une automatisation des commandes et de la facturation via l’échange de données informatisé (EDI), les logiciels de gestion de la relation client (GRC) ainsi que les interfaces spécialisées de communication. Cette intégration présente des avantages très importants dans les secteurs fonctionnant à flux tendu et réduit les temps morts en améliorant la chaîne logistique d’approvisionnement et les relations avec les clients et les fournisseurs.
Les logiciels de GRC se généralisent au sein des entreprises manufacturières européennes : 33 % d’entre elles en disposaient en 2017 contre 24 % en 2009. En Allemagne, une entreprise manufacturière sur deux (54 %) utilisait la GRC en 2017, contre un quart seulement (27 %) en France, selon Eurostat. 96 % des entreprises manufacturières françaises disposant de la GRC l’utilisent pour conserver et communiquer en interne des informations relatives à leurs clients et 62 % l’utilisent pour des fonctions commerciales, comme la détermination du prix ou du positionnement des produits vendus.
En automatisant la réception et l’envoi des commandes et des factures, l’EDI permet un gain de temps important : la commande commence à être traitée au moment même où elle est passée et le client peut être informé automatiquement des étapes de traitement. L’usage de l’EDI pour la facturation est toutefois très variable. Selon Eurostat, si 32 % des entreprises manufacturières européennes l’utilisaient en 2016, ce taux variait fortement selon les pays (graphique suivant). La France se situait au-dessus de la moyenne (37 %). L’usage élevé dans les pays nordiques vient, entre autres, de leur adoption précoce de la facturation automatique et des paiements électroniques. Le partage automatisé d’informations relatives à la gestion de la chaîne de production (SCM – Supply chain management) désigne les systèmes reliant l’établissement avec le reste de la chaîne de production. L’état des stocks et les livraisons de matières premières et de produits finis sont communiqués en permanence. Cela permet d’améliorer la gestion du « juste-àtemps » au sein de l’entreprise. Cette technologie est moins développée dans les entreprises manufacturières en France.
Utilisation de l’EDI* dans l’industrie manufacturière
c) L’industrie en retrait dans l’analyse de données massives (big data)
L’installation de capteurs connectés en temps réel dans la chaîne de production et sur les biens vendus permet aux industriels de récupérer des informations précieuses. Cette augmentation de la quantité de données récoltées, qui concerne tous les secteurs de l’économie, nécessite des techniques de traitement de « données massives » (big data). Les perspectives sont très encourageantes pour les industriels, qui peuvent ainsi optimiser leurs chaînes de production et proposer des services supplémentaires à leurs clients en analysant les données issues de l’usage de leurs produits. Selon l’Insee, les entreprises industrielles françaises sont peu nombreuses à intégrer l’analyse de données massives à leurs systèmes de production : 7 % en 2016
d) L’adoption des technologies numériques dépend de la taille des entreprises
Les grandes entreprises françaises (au moins 250 salariés) exploitent majoritairement les technologies numériques traditionnelles – PGI, EDI et GRC – dans leurs procédés de production. L’utilisation est encore minoritaire s’agissant des technologies plus récentes – informatique en nuage, RFID et, surtout, analyse des données massives (graphique suivant). Les technologies numériques sont beaucoup moins fréquentes dans les petites et moyennes entreprises (PME). L’écart est particulièrement important pour l’utilisation des progiciels de gestion, de la RFID et de la cybersécurité. Il est néanmoins difficile de faire la part entre ce qui relève d’un retard et ce qui reflète un moindre besoin. La complexité des technologies numériques les rend moins accessibles aux PME. Les risques liés à la sécurité, réels ou perçus, constituent également un frein, une proportion limitée de PME (le quart d’entre elles) ayant développé une politique en la matière. L’adoption des technologies numériques par les PME sous-traitantes peut être également contrainte par les choix de leurs donneurs d’ordres. Enfin, la plus grande simplicité de la production et de l’organisation des PME peut également expliquer des investissements plus limités en technologies numériques.
Pénétration des technologies du numérique dans les entreprises manufacturières françaises
e) Les robots
Technologie ancienne, la robotique, associée à l’intelligence artificielle, permet des innovations de procédé et des gains de productivité importants. Les robots peuvent désormais reconnaître les objets sur lesquels interagir et effectuer des tâches avec une précision extrême. Il y avait un record de 2,7 millions de robots industriels opérant dans les usines du monde entier, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2018. L’Asie reste le marché le plus important pour les robots industriels, la Chine atteignant 783 000 unités opérationnelles, une augmentation de 21%, suivi du Japon avec environ 355 000 unités (+12%). L’Europe a atteint un stock opérationnel de 580 000 unités en 2019 (+ 7 %), l’Allemagne restant le principal utilisateur avec un stock opérationnel d’environ 221 500 unités, suivie de l’Italie (74 400 unités), de la France (42 000 unités) et du Royaume-Uni (21 700 unités). ). Les États-Unis sont le plus grand utilisateur de robots industriels des Amériques, atteignant un nouveau record de stock opérationnel d’environ 293 200 unités (+ 7 %), suivis du Mexique avec 40 300 unités et du Canada avec environ 28 600 unités.
Stocks de robots industriels opérant dans les usines du monde entier en milliers d’unités
Bien que supérieure à la moyenne mondiale de l’industrie manufacturière (113 robots pour 10 000 employés), la robotisation de l’industrie manufacturière française (densité de robots : 177) est en retrait par rapport aux pays leaders tels l’Allemagne (densité de robots : 346) ou le Japon (densité de robots : 364) (voir les chiffres de 2020 dans la page Désindustrialisation par pays).
Toutefois, le secteur automobile français se distinguait avec 1 150 robots pour 10 000 employés en moyenne en 2016, soit la première place en Europe devant l’Allemagne (1 132 robots pour 10 000 employés). Le secteur automobile était alors pionnier en France dans le domaine de la robotisation. Il concentrait 42 % des installations de robots industriels en France en 2016, après que ses achats en robotique aient augmenté de 7 % par an entre 2010 et 2015.
Nombre de robots dans l’industrie manufacturière pour 10000 salariés en 2019
5/ Les défis industriels de demain
En France on notait quelques signes encourageant en 2021 :
L’automobile et l’aéronautique ont été touchés de plein fouet pendant la crise sanitaire par les ruptures d’approvisionnements de pièces produites le plus souvent en Asie et par le coup de frein aux transports, doivent inventer un nouveau modèle de croissance plus responsable et plus durable pour retrouver des niveaux d’activité et d’attractivité satisfaisants. Pour y parvenir, les industriels peuvent s’appuyer sur les actions dédiées à la transition écologique du plan France Relance (30 milliards d’euros consacrés à ce volet) et sur le plan relatif à la décarbonation de l’industrie. Très émetteurs de gaz à effet de serre, les sites industriels sont invités à avoir recours à des sources d’alimentation énergétique décarbonées (électricité nucléaire, hydrogène vert et énergies renouvelables). Une enveloppe de 5,6 milliards d’euros du plan d’investissement France 2030 est d’ailleurs consacrée à la décarbonation de l’industrie lourde (sidérurgie, aluminium, chimie, ciment). L’ADEME a ainsi lancé un apple de projets pour soutenir les investissements dans des systèmes améliorant l’efficacité énergétique industrielle. L’agence a aussi émis un appel à manifestation pour identifier des projets de transformation des procédés visant à diminuer l’émission de CO2.
L’enjeu est de taille : l’hydrogène décarbonée pourrait représenter de 13 à 14 % de la consommation finale d’énergie en 2050 et la filière de l’hydrogène devrait créer de 100 000 à 150 000 emplois, selon France Hydrogène. Cette énergie, comme le nucléaire et l’éolien en mer, constituent les filières et les marchés explorés et soutenus.
Un plan d’investissement de 30 milliards d’euros a été mis en palce en 2020. Ce plan vise à renforcer le poids de l’industrie française dans des secteurs stratégiques. Le soutien à l’émergence de nouveaux acteurs industriels porte d’une part, sur la maîtrise des composants électroniques avec pour ambitions de doubler la production actuelle et de faire de la France un leader dans le domaine des puces électroniques, et d’autre part, sur celle des technologies numériques (IA, 5G et cloud spécialement). L’Europe a d’ailleurs affiché son ambition d’être, d’ici 2050, le premier continent neutre en carbone, d’être souveraine en matière de numérique et ne plus être dépendante de technologies économiquement stratégiques.
L’industrie peut s’entendre avec ou sans l’énergie (voir page Désindustrialisation par pays). Ce choix n’est pas négligeable car la part de l’énergie dans la valeur ajoutée totale varie suivant les pays : la part de la valeur ajoutée l’énergie dans celle de l’UE est presque aussi importante en France qu’en Allemagne. Ceci n’est pas le cas pour la valeur ajoutée strictement industrielle.
1/ L’industrie y compris l’énergie en 2019
Si on inclut l’énergie, l’économie industrielle de l’UE est couverte par quatre activités : les mines et les carrières ;l’industrie manufacturière ; la production et la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné ; et l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la gestion des déchets et les activités de dépollution. L’industrie manufacturière était de loin la plus importante de ces quatre activités : en 2019, elle représentait pour plus des quatre cinquièmes (84,7 %) de la valeur ajoutée industrielle dans l’UE et pour une part encore plus importante de l’emploi industriel (90,3 %).
En 2019, l’Allemagne avait la part la plus élevée de la valeur ajoutée (VA) de l’UE pour l’industrie manufacturière (33,0 %), l’approvisionnement en eau, de l’assainissement gestion des déchets et activités d’assainissement (30,6 %) et pour l’électricité, le gaz, vapeur et air conditionné (26,2 %). En revanche, la Pologne a contribué à la plus grande part de la VA au secteur des mines et carrières de l’UE (22,8 %), suivie des Pays-Bas (14,7 %).
L’Allemagne a également enregistré les parts les plus élevées de l’emploi dans l’UE pour les trois mêmes activités industrielles susmentionnées. avec des parts respectives de 27,3 %, 19,6 % et 29,8. La Pologne avait la plus grande part d’emploi dans le secteur des mines et des carrières de l’UE, avec 38 %.
Concentration de l’activité industrielle (énergétique) – Cinq premiers États membres de l’UE (%, part de l’emploi et de la valeur ajoutée dans l’UE pour chaque activité, 2019)
Source : Eurostat
En 2019, mesurées en VA, les six plus grandes activités (selon les divisions de la NACE Rév. 2) au sein de l’économie industrielle (et énergétique) de l’UE étaient : la fabrication de machines et équipements non classés ailleurs (10,5 % de la VA industrielle) ; l’électricité, le gaz, la vapeur et l’air conditionné (9,7 %) ;la fabrication de véhicules à moteur, de remorques et de semi-remorques (8,7 %) ; la fabrication de produits alimentaires (8,1 %) ; la fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et équipements (7,7 %) ; et la fabrication de produits chimiques (6.2 %).
Parmi les États membres de l’UE, le Danemark avait la part la plus élevée de sa VA industrielle dans la fabrication de machines et d’équipements (15,4 %), suivi de l’Allemagne avec une part de 14,9 %. Pour l’électricité, le gaz, la vapeur et la climatisation, la Bulgarie (18,2 %) avait la part la plus élevée, tandis que pour les véhicules à moteur, remorques et semi-remorques, la part la plus élevée a été enregistrée en Slovaquie (21,4 %).
À Chypre, la fabrication de produits alimentaires représentait 21,9 % de la valeur ajoutée industrielle en 2019, juste devant la part de 21,5 % en Grèce. En Slovénie, la fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et des équipements représentait 11,9 % de la VA industrielle.
La Belgique présentait le plus haut degré de spécialisation relative parmi les États membres de l’UE pour la fabrication de produits chimiques, 10,8 % de sa valeur ajoutée industrielle étant générée dans ce sous-secteur, devant les Pays-Bas où une part de 10,1 % était observée.
Spécialisation en valeur ajoutée – cinq premiers États membres de l’UE (part dans la valeur ajoutée totale industrielle-énergétique, 2019 en %)
Source : Eurostat
En 2019, les coûts moyens de personnel dans les quatre sections de l’économie industrielle de l’UE s’échelonnaient entre 60 700 € par employé pour l’électricité, le gaz, la vapeur et l’air conditionné jusqu’à 36 500 € par employé pour l’approvisionnement en eau, l’évacuation des eaux usées, la gestion des déchets et les activités de dépollution.
Dans la grande majorité des États membres de l’UE, les coûts moyens de personnel les plus élevés pour l’ensemble des activités industrielles ont été enregistrés pour l’électricité, le gaz, la vapeur et la climatisation..Les seules exceptions en 2019 ont été le Danemark, les Pays-Bas et la Pologne : dans ces trois cas, les coûts moyens de personnel étaient plus élevés pour les mines et carrières. En revanche, les coûts moyens de personnel les plus bas ont souvent été enregistrés dans les secteurs de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement, de la gestion des déchets et de l’assainissement.
Frais de personnel moyens au sein des sections industrielles (en milliers d’euros par employé, 2019)
Source : Eurostat
2/ Les entreorises industrielles dans l’UE en 2020
Près d’une entreprise sur 10 (8,8 %) de l’ensemble des entreprises de l’économie marchande non financière de l’UE (sections B à J et L à N et division 95) était classée dans la catégorie «Industrie manufacturière» (section C) en 2020, soit un total de plus de 2,0 millions d’entreprises.
En 2020, a productivité apparente du travail du secteur manufacturier était de 64 000 EUR par personne employée, soit quelque 13 100 EUR de plus que celle des entreprises non financières moyenne de l’économie (50 900 EUR par personne occupée), tandis que les coûts moyens de personnel dans le secteur manufacturier étaient de 43 400 EUR par salarié, soit quelque 7 000 EUR au-dessus de la moyenne de l’économie marchande non financière (36 400 EUR par salarié). En combinant ces deux ratios , la VA par personne employée dans le secteur manufacturier de l’UE équivalait à 147,3 % des coûts moyens de personnel par salarié, ce qui était légèrement supérieur à la moyenne de l’économie marchande non financière (139,8 %).
Le taux d’exploitation brut (le rapport entre l’ EBE et le chiffred’affaires ) était de 9,4 % pour le secteur manufacturier de l’UE en 2020, en dessous de la moyenne de 10,2 % pour l’économie marchande non financière. En tant que tel, ce secteur affichait le troisième niveau de rentabilité le plus bas (selon cette mesure) parmi toutes les sections de la NACE au sein de l’économie marchande non financière, seuls le commerce, les activités d’hébergement et de restauration et les secteurs du transport et de l’entreposage affichaient un résultat brut d’exploitation inférieur. (respectivement 5,7 %, 6,6 % et 9,3 %).
a) Analyse sectorielle
Au niveau de la division NACE, le secteur manufacturier est composé de 24 sous-secteurs différents. Les sous-secteurs les plus importants de l’UE en 2020 (pour lesquels des données sont disponibles), tant en termes de VA qu’en termes d’emploi, étaient la fabrication de produits alimentaires (division 10) et la fabrication de véhicules à moteur, de remorques et de semi-remorques (division 29) (graphique suivant).
Les sous-secteurs manufacturiers sont très diversifiés, combinant des activités à productivité apparente du travail et à coûts moyens de personnel relativement faibles, telles que la fabrication de vêtements (division 14), de meubles (division 31) et de textiles (division 13), avec d’autres activités qui ont des valeurs considérablement plus élevées pour les mêmes indicateurs, tels que la fabrication de produits du tabac (division 12)
Source : Eurostat
Conformément à leur très faible productivité apparente du travail, la fabrication de vêtements et de meubles a enregistré les coûts de personnel moyens les plus faibles du secteur manufacturier de l’UE en 2020, à 18 100 EUR par salarié et 26 300 EUR par salarié respectivement. Les frais de personnel moyens les plus élevés dans le secteur manufacturier étaient de 76 900 euros par salarié, enregistrés par le sous-secteur de la fabrication de produits pharmaceutiques, il s’agit également des deuxièmes coûts de personnel moyens les plus élevés parmi les divisions de la NACE dans l’ensemble de l’économie marchande non financière, après l’extraction du pétrole brut et du gaz naturel.
En 2020, parmi les données disponibles, la productivité apparente du travail dans les sous-secteurs manufacturiers de l’UE variait de 21 800 EUR par personne employée ou plus pour la fabrication de vêtements à 221 800 EUR par personne employée Ce sous-secteur a également enregistré le deuxième rang parmi tous les sous-secteurs de l’économie non financière et le ratio de productivité du travail ajusté en fonction des salaires le plus élevé parmi les sous-secteurs manufacturiers.
b) Analyse par pays
En raison de la nature commercialisable (exportation et importation) des biens manufacturés, il s’ensuit que l’importance relative de l’industrie manufacturière au sein de l’économie marchande non financière varie considérablement d’un État membre à l’autre et que les spécialisations au niveau des sous-secteurs sont parfois très prononcées. Le graphique suivant montre que la part de l’industrie manufacturière dans la VA de l’économie marchande non financière variait en 2020 de 10,3 % au Luxembourg et 13,7 % à Chypre à plus de 36,6 % du total en Hongrie et en Slovénie et 45,1 %, la part la plus élevée, en Irlande. La fourchette en termes d’emploi allait de 10,7 % au Luxembourg à 34,4 % en Tchéquie.
Importance relative de l’industrie manufacturière (section C de la NACE), UE, 2020, (% de la valeur ajoutée et de l’emploi dans le total de l’économie marchande non financière)
Source : Eurostat
Parmi les cinq plus grands États membres de l’UE, l’Allemagne s’est distinguée, car son secteur manufacturier a contribué à près d’un tiers (32,4 %) de la valeur ajoutée de l’UE en 2020, au-dessus de sa part de 28,0 % de la VA dans l’économie marchande non financière de l’UE. un ensemble. L’Italie a également enregistré une part plus importante (11,9 %) de la valeur ajoutée générée dans le secteur manufacturier de l’UE que dans l’ensemble de l’économie marchande non financière (10,6 %), tandis que l’inverse était vrai pour la France, l’Espagne et les Pays-Bas .
Concentration de la valeur ajoutée et de l’emploi, industrie manufacturière (section C de la NACE), UE, 2020, (part cumulée des cinq principaux États membres en % du total de l’UE)
Source : Eurostat
En termes de valeur ajoutée, l’Allemagne était le plus grand État membre de l’UE dans 20 des 24 sous-secteurs manufacturiers en 2020 ; L’Italie était la plus importante dans trois (les sous-secteurs de la fabrication de textiles, d’habillement et de fabrication de cuir et d’articles connexes); La France était la plus importante pour la fabrication d’autres équipements de transport. En Slovaquie, le taux de spécialisation dans la fabrication de véhicules à moteur, de remorques et de semi-remorques était très élevé et s’élevait à 8,8 % de la valeur ajoutée de l’économie marchande non financière. Tout aussi remarquables ont été le taux de spécialisation de la Belgique pour la fabrication de produits pharmaceutiques de base et de préparations pharmaceutiques et le taux de spécialisation de la Lettonie pour la fabrication de bois et d’ouvrages en bois et en liège, à l’exception des meubles ; fabrication d’articles de vannerie et de sparterie (Division 16).
Le Danemark a enregistré le niveau le plus élevé de coûts moyens de personnel dans le secteur manufacturier en 2020, 71 600 EUR par salarié, au-dessus de la moyenne de l’UE de 43 400 EUR par salarié. Les frais de personnel moyens étaient également supérieurs ou égaux à 50 000 EUR par salarié en Belgique, aux Pays-Bas, en Suède, en Autriche, en Allemagne, en Irlande, au Luxembourg, France et Finlande. En revanche, les frais de personnel moyens étaient inférieurs à 15 000 EUR par salarié en Lettonie, en Roumanie et en Bulgarie, où les niveaux les plus bas ont été enregistrés.
La combinaison de ces deux indicateurs donne le ratio de productivité du travail corrigé des salaires, qui est une mesure de la productivité du travail qui prend en compte les niveaux très différents de rémunération et de charges sociales entre les États membres de l’UE et les activités. Les taux de ce type les plus élevés ont été enregistrés en Irlande (894,2 %), en Hongrie (190,9 %), en Pologne (186,0 %), en Bulgarie (180,9 %) et en Belgique (180,1 %). Les ratios de productivité du travail corrigés des salaires les plus faibles dans l’industrie manufacturière ont été enregistrés en France (124,0 %), en Allemagne (129,4 %), en Slovaquie (133,6 %) et en Grèce (135,1 %). Les taux les plus élevés ont été enregistrés en Irlande (894,2 %), en Hongrie (190,9 %), en Pologne (186,0 %), en Bulgarie (180,9 %) et en Belgique (180,1 %).
c) Analyse par classes de taille
Les grandes entreprises (employant 250 personnes ou plus) ont contribué davantage au secteur manufacturier de l’UE que pour l’économie marchande non financière dans son ensemble — en 2020 : quelque 63,8 % de la valeur ajoutée du secteur manufacturier étaient générées par les grandes entreprises et celles-ci employaient 48,3 % de l’emploi manufacturier ; la moyenne de l’économie marchande non financière pour les grandes entreprises était de 47,5 % de la valeur ajoutée et de 35,7 % de l’emploi.
Parmi les quatre classes de taille, les grandes entreprises (employant 250 personnes ou plus) dominent en termes d’emploi la majorité des sous-secteurs en 2020. Les parts les plus élevées étaient concentrées dans la fabrication de cokéfaction et de produits pétroliers raffinés (91,5 %), de véhicules automobiles , remorques et semi-remorques (87,5 %), produits du tabac (86,5 %) et de produits pharmaceutiques de base et préparations pharmaceutiques (85,9 %). Les micro-entreprises (employant moins de 10 personnes) ont contribué à la plus grande part de l’emploi parmi les quatre classes de taille dans l’impression et la reproduction de supports enregistrés (30,6 %), la fabrication de bois et d’ouvrages en bois et en liège, à l’exception des meubles ; fabrication d’articles de vannerie et de sparterie (29,6 %) et réparation et installation de machines et d’équipements (27,5 %).
Analyse sectorielle de l’emploi par classe de taille d’entreprise, industrie manufacturière (section C de la NACE), UE, 2020, (part en % de l’emploi sectoriel)
Source : Eurostat
Les grandes entreprises (employant 250 personnes ou plus) ont contribué à la plus grande part de la VA parmi les quatre classes de taille dans la plupart des sous-secteurs manufacturiers ; les parts les plus élevées étant enregistrées dans la cokéfaction et les produits pétroliers raffinés (92,1 %) et des véhicules à moteur, remorques et semi-remorques (92,0 %). En termes de valeurs absolues, le sous-secteur de la fabrication de véhicules automobiles, de remorques et de semi-remorques a également enregistré la valeur ajoutée la plus élevée parmi tous les sous-secteurs de la fabrication, suivi par la fabrication de machines et d’équipements. La contribution des entreprises de taille moyenne (employant de 50 à 249 personnes) à la valeur ajoutée de l’UE dans le secteur manufacturier était la plus élevée parmi les quatre classes de taille uniquement dans la fabrication de textiles (36,9 %).
Analyse sectorielle de la valeur ajoutée par classe de taille d’entreprise, industrie manufacturière (section C de la NACE), UE, 2020, (part en % de la valeur ajoutée sectorielle)
Source : Eurostat
Parmi les États membres de l’UE, l’importance relative des grandes entreprises était à son maximum en Irlande en 2020, ces entreprises contribuant à 88,4 % de la VA totale des grandes entreprises générée dans le secteur manufacturier. La valeur ajoutée des grandes entreprises enregistrée au niveau de l’UE (63,8 %) indique une importance élevée des grandes entreprises dans le secteur.
Les entreprises de taille moyenne ont apporté une contribution considérable à la valeur ajoutée manufacturière en Estonie avec 44,2 % de la valeur ajoutée totale pour cette classe de taille ; alors que cette contribution n’était que d’environ 6,6 % en Irlande et de 13,2 % en France.
Valeur ajoutée par classe de taille d’entreprise, industrie manufacturière (section C de la NACE), UE, 2020
Source : Eurostat
3/ Statistiques des émissions industrielles
Entre 2010 et 2020, les émissions industrielles de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques qui nuisent à la santé humaine et à l’environnement ont diminué dans l’UEont diminué (graphique suivant). La plus forte baisse a été enregistrée pour les émissions de gaz acidifiants avec -53 %, suivies des substances précusiurs de l’ozone et des émissions de gaz à effet de serre avec -33 % et -28 %, respectivement. Les particules inférieures à 2,5 µm (PM 2,5) émises par les secteurs industriels ont diminué de -26 %. Au cours de la même période, la valeur économique générée par le secteur industriel – mesurée en valeura joutée brute (VAB) – a augmenté de 9 %. L’emploi dans les secteurs industriels – mesuré en milliers d’heures travaillées – est resté relativement stable entre 2010 et 2020, en légère baisse de -5 %.
Émissions atmosphériques, valeur ajoutée brute et emploi dans les secteurs industriels (NACE BE), UE, 2010-2020, (Indice 2010 = 100)
Le graphique suivant présente le profil socio-économique et environnemental des secteurs industriels, montrant dans quelle mesure les secteurs industriels contribuent au total des taxes environnementales, à l’emploi total et à la VAB totale. Il montre également la part des émissions industrielles dans les émissions atmosphériques totales liées à la production.
En 2020, la part de l’industrie dans les émissions de gaz à effet de serre était de 59 %, alors qu’elle était de 32 % pour les émissions de précurseurs d’ozone et les particules inférieures à 2,5 µm. Les gaz acidifiants émis par les secteurs industriels représentaient 20 % des émissions acidifiantes totales des activités de production.
La même année, les secteurs industriels :
Émissions atmosphériques, taxes environnementales, valeur ajoutée brute et emploi dans les secteurs industriels (NACE BE), UE, 2020, (part en % dans l’économie totale)
1/Divergence de l’indice de la production industrielle (IPI) dans les pays de l’UE
En 2021, la production industrielle de l’UE a augmenté de 9,1 % par rapport à 2005. Les taux de croissance les plus élevés parmi les États membres de l’UE au cours de cette ont été enregistrés en Irlande, en Pologne et en Slovaquie. Dans ces 3 pays, la production industrielle en 2021 est plus du double de son niveau de 2005. Au total, neuf États membres de l’UE ont enregistré des niveaux plus bas de production industrielle en 2021 qu’en 2005. Les contractions les plus importantes au cours de cette période ont été enregistrées en Espagne (-19,6 %), au Portugal (-18,9 %), au Luxembourg (-16,5 %), Italie (-14,7 %), Grèce (-13,8 %) et France (-11,1 %). On retrouve en grande partie cette typologie pour les évolutions de la valeur ajoutée des comptes nationaux même si les agrégats sont différents et que l’IPI n’est pas un indicateur de comptabilité nationale (voir page Désindustrialisation par pays).
Variation globale de l’indice de la production industrielle industrielle (%, 2005-2021) : l’industrie couvre les sections B à D (D =Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné)
Source : Eurostat
L’indice des prix à la production industrielle est basé sur les prix de vente déclarés par un échantillon de producteurs de l’UE. Cet indicateur est utilisé pour suivre l’évolution des prix l’évolution des prix à différents stades des processus industriels. Les variations des prix à la production peuvent être un indicateur précoce des pressions inflationnistes au sein d’une économie. Les prix à la production industrielle dans l’UE ont augmenté à un rythme relativement modéré entre 2005 et 2021. La variation globale des prix au cours de cette période a été une augmentation de 28,6 %. Les prix à la production industrielle ont augmenté dans tous les États membres de l’UE sauf en l’Irlande. Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Roumanie (+96,3 % au total), en Lettonie (87,6 %) et en Lituanie (+10,5 %). 96,3 % au total), en Lettonie (87,6 %) et en Bulgarie (81,9 %).
Variation globale des prix à la production industrielle (%, 2005-2021)
Source : Eurostat
2/ Une étude d’Eurostat à partir des données PRRODCOM [10]
Cette étude d’Eurostat analyse des données récentes sur la production industrielle dans l’UE sur la base des résultats des statistiques de la production industrielle PRODCOM. Chypre, Malte et le Luxembourg sont exemptés de la collecte des données PRODCOM et aucune donnée n’est donc disponible. En règle générale, lorsqu’un processus de production prend comme intrant un matériau qui ne correspond pas à la description du produit et produit comme extrant quelque chose qui correspond, alors la production du produit doit être enregistrée. Si la transformation d’un produit ne modifie pas la position sous laquelle il est répertorié, il ne doit pas être enregistré, car cela entraînerait un double comptage. Cela signifie que le lien avec les données sur le chiffre d’affaires et donc de comptabilité nationale est ténu, car certaines activités ne se traduisent pas par de nouveaux produits et ne doivent pas être enregistrées dans les statistiques Prodcom.
En 2020, la valeur de la production vendue dans l’Union européenne s’élevait à 4 599 milliards d’euros. Le graphique suivant présente l’évolution de la valeur de la production vendue dans l’UE de 2010 à 2020 en prix cosnnstants. Au cours de la période 2010-2014, la valeur générée par la production de l’UE est restée relativement stable. À partir de 2014, il y a une augmentation annuelle constante par rapport à l’année précédente jusqu’en 2018. Les résultats de 2019 montrent la consolidation de la croissance de la production avec une valeur de la production vendue dans l’Union européenne s’élevant à 4 943 milliards d’euros. L’apparition du virus COVID-19 et les mesures de confinement qui en ont résulté largement introduites par les États membres ont eu un impact significatif sur la production industrielle de l’UE en 2020. La valeur de la production vendue dans l’Union européenne en 2020 a diminué de 7 % en volume par rapport à 2019.
Évolution de la production industrielle vendue dans l’UE 2009-2020 en prix constants base 100 en 2015
a) Production industrielle par pays
Le graphique suivant montre la part de la valeur de la production vendue dans l’UE par État membre individuel de l’UE en 2020. Six États membres de l’UE ont généré les trois quarts de la valeur de la production vendue dans l’UE (76 %). L’Allemagne a enregistré la valeur la plus élevée de la production vendue, équivalant à 29 % du total de l’UE, suivie de l’Italie (18 %), de la France (12 %), de l’Espagne (9 %), de la Pologne (5 %) et des Pays-Bas (3 %). Les 21 autres États membres de l’UE ont contribué avec des parts plus faibles (jusqu’à 3 %).
Dans le détail des secteurs manufacturiers, la Slovaquie se distingue par la fabrication de véhicules à moteur, de remorques et semi-remorques et d’autres matériels de transport, qui représentent 53 % de la valeur totale de la production vendue du pays en 2020. La Hongrie et la Tchéquie la suivent de près. avec 30 %. Les activités de fabrication d’aliments, de boissons et de tabac ont généré plus de 43 % de la valeur de la production vendue en Grèce. Les Pays-Bas étaient proches de cette part avec 36 % et l’Espagne avec 30 %, suivis de la Bulgarie, de la Croatie, de la France et de la Belgique avec des parts comprises entre 26 % et 28 %. Au contraire, la Tchéquie et la Slovaquie sont les pays les moins spécialisés dans la fabrication de produits alimentaires, avec la part la plus faible dans la production vendue de 10 % et 6 % respectivement.
Valeur de l’UE de la production industrielle vendue par pays, 2020 (% de la valeur totale de la production vendue) (en milliards d’euros)
b) Production industrielle par secteur
Le graphique suivant montre la part des activités manufacturières dans la valeur de la production vendue de l’UE pour 2010 et 2020. La valeur de la production vendue de l’UE est concentrée dans quatorze groupes d’activités; six de ces groupes représentent près des trois quarts du total pour les deux années de référence. Les secteurs de la fabrication de produits alimentaires, de boissons et de tabac (IAA) sont le secteur le plus important en 2020 (18% de la production industrielle).
Valeur de la production vendue par groupe d’activité manufacturière, UE, 2010 et 2020 (part en % de la production totale vendue)
On se réfère aux cinq principales activités manufacturières présentées selon la ventilation par division (premier niveau à 2 chiffres) de la Nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne (NACE). Le graphique suivant montre l’évolution de la valeur de la production vendue pour les cinq principales activités manufacturières de l’UE, sur la période 2010-2020. Entre 2010 et 2020, la fabrication de produits alimentaires a été l’activité la plus volatile parmi les cinq principales activités manufacturières. En termes de valeur déclarée de la production vendue, cette activité a le plus augmenté par rapport à 2010 (avec 21 % ou 143 milliards d’euros). La fabrication de machines et d’équipements nca a augmenté en 2020 de 79 milliards d’euros (17 %) par rapport à 2010. Analyse basée sur les prix constants réf. 2015, la fabrication des quatre plus grandes activités manufacturières a augmenté en 2020 de 7 % à 9 % par rapport à 2010, tandis que la fabrication de produits chimiques était presque au même niveau (baisse de 0,3 %).
Évolution de la valeur de la production vendue pour les 5 principales activités manufacturières, UE, 2010-2020 (2015=100)
c) La production de véhicules à moteur représentait les trois cinquièmes de la valeur de la production de véhicules à moteur, de remorques et de semi-remorques vendue dans l’UE
Le graphique suivant analyse la part de la valeur de la production vendue pour la fabrication de véhicules à moteur, de remorques et de semi-remorques (division 29 de la NACE Rév. 2) en 2020. La valeur globale de la production vendue générée par la fabrication de véhicules à moteur, de remorques et de semi-remorques en 2020 était de 588 milliards d’euros ; cette valeur représente 13 % de la valeur totale de la production vendue dans l’UE. En 2020, la valeur de la production vendue pour ce secteur manufacturier est comparable à 2010, malgré une baisse de 14 % par rapport à 2019. La fabrication de véhicules automobiles a représenté environ 356 milliards d’euros, soit les trois cinquièmes de la valeur de la production vendue pour ce secteur. grouper. La fabrication d’autres pièces et accessoires, de carrosseries (carrosserie), d’équipements électriques et électroniques pour véhicules automobiles, remorques et semi-remorques représente le reste de la production vendue dans cette activité.
Production vendue de véhicules à moteur, remorques et semi-remorques dans l’UE, 2020
d) La production de produits pharmaceutiques de l’UE a fortement augmenté en 2020
Le graphique suivantdonne un aperçu de la valeur de la production vendue de produits pharmaceutiques de base fabriqués dans l’UE, au cours de la période 2010-2020. Sur l’ensemble de la période 2010-2014, la valeur de la production vendue de produits pharmaceutiques a oscillé entre 17 et 23 milliards d’euros. Pour la période 2014-2019, la production pharmaceutique de l’UE est restée assez constante. Cependant, en raison de la pandémie de COVID-19, elle est passée à 30,4 milliards d’euros en 2020. Au sein du secteur pharmaceutique, la production d’antibiotiques est restée plus ou moins au même niveau au cours des 10 dernières années avec une valeur de production totale vendue de 3 milliards d’euros en 2020. Les pro-vitamines et vitamines ont atteint le point culminant enregistré en 2018, néanmoins la valeur vendue a chuté de près de moitié en 2020.
Production vendue de produits pharmaceutiques de base
e) Un aperçu de la production d’éoliennes de l’UE
Le graphique suivant donne un aperçu du nombre d’éoliennes produites dans l’UE entre 2010 et 2020. Au cours de cette période, la production moyenne d’éoliennes s’est élevée à 11 000 unités. En 2013, la production de groupes électrogènes éoliens a atteint le point le plus bas enregistré. Malgré cette baisse de la quantité produite de 2010 à 2013, la production d’éoliennes a de nouveau bondi en 2014. En 2015, la production d’éoliennes a encore diminué et est restée relativement constante jusqu’en 2019. En 2020, la quantité vendue a diminué à 6 000 éoliennes. turbines. La valeur de la production vendue est cependant restée assez similaire au cours des 10 dernières années, avec une moyenne de 8 milliards d’euros. Plusieurs producteurs de groupes électrogènes éoliens ont fourni des données à Eurostat, à savoir le Danemark, l’Estonie, l’Allemagne, l’Italie et le Portugal.
Éoliennes produites dans l’UE, 2010-2020 (milliers de pièces)
f) La production de vêtements a diminué dans l’UE
L’UE a produit plus de 3,7 milliards d’articles d’habillement en 2020 et a vendu sa production pour une valeur de 28,9 milliards d’euros. La valeur de ce produit vendu a diminué de 3 % au cours de la période 2010 – 2020. Bien que la valeur de la production vendue ait augmenté de plus de 21 % entre 2010 et 2019, la production vendue a rapidement diminué de 19 % en 2020 à cause du COVID-19. Le prix moyen des vêtements a baissé de 14 %. Les productions espagnole et portugaise de vêtements représentaient ensemble près de 20 % de la quantité produite au niveau de l’UE, qui s’élevait à plus de 5 milliards d’euros. L’Espagne, le Portugal et la Roumanie étaient les trois États membres qui contribuaient le plus à la fabrication de ces produits, la France, l’Allemagne et la Pologne complétant les 6 premiers producteurs de l’UE. Ces six pays représentaient ensemble 35 % de la production totale au sein de l’UE.
Production vendue de vêtements dans l’UE, par pays en 2020
g) Activités manufacturières de haute technologie
En 2020, 31,3 % de la production vendue de l’UE en matière de produits de haute technologie était constituée de pharmaceutiques, tandis que l’électronique et les l’électronique et les télécommunications (21,5 %). proportion relativement élevée. Les instruments scientifiques (17,7 %) et l’aérospatiale (11,7 %) étaient les seules autres autres catégories à enregistrer des parts à deux chiffres. À l’autre extrémité de la gamme, les armements ne représentait que 1,1 % de la production vendue de produits de haute technologie dans l’UE. de produits de haute technologie dans l’UE.
Les produits de haute technologie se caractérisent souvent par des niveaux relativement élevés de commerce international. Parmi les neuf catégories de produits de haute technologie, le niveau d’échanges le plus élevé en 2021 est celui de l’électronique et les télécommunications, avec une valeur combinée des exportations et des importations de 233 milliards d’euros ; les produits pharmaceutiques (187 milliards d’euros) présentaient également un niveau relativement élevé d’échanges totaux. Dans l’ensemble, l’UE a enregistré un léger excédent commercial pour les produits de haute technologie en 2021. Les plus grands excédents ont été enregistrés pour les produits pharmaceutiques (où les exportations ont dépassé les importations de 67 milliards d’euros), les instruments scientifiques (21 milliards d’euros) et l’aérospatiale (20 milliards d’euros). En revanche. l’UE a enregistré d’importants déficits commerciaux pour l’électronique et les télécommunications (71 milliards d’euros) et pour ordinateurs et machines de bureau (50 milliards d’euros).
1 – Fabrication de produits de haute technologie
En 2019, l’UE comptait un nombre estimé de 41 895 entreprises dans le secteur manufacturier de haute technologie (tableau suivant), ce qui représente 0,2 % du nombre total d’entreprises dans l’UE. Les fabricants de haute technologie étaient les plus nombreux en Allemagne (8 702), en Italie (5 333) et en Pologne (4 467). Ils affichaient le chiffre d’affaires le plus élevé en Allemagne (212 milliards d’euros), en France (187 milliards d’euros) et en Italie (58 milliards d’euros) et la valeur ajoutée la plus élevée en Allemagne (73 milliards d’euros), en France (45 milliards d’euros) et en Italie (21 milliards d’euros). milliard). Par rapport à la population totale des entreprises, la part des fabricants de haute technologie était la plus élevée en Tchéquie, au Danemark, en Allemagne, en Croatie, en Slovénie et en Finlande (0,3 % chacun). Par rapport au chiffre d’affaires de la population totale des entreprises, la part des fabricants de haute technologie était la plus élevée en Hongrie (5,5 %), en Finlande (4,9 %) et en France (4,8 %).
À y regarder de près, leur rôle est essentiel en France en terme de production (6,2% de la production totale des entreprises françaises) plus qu’en Belgique (5,7%) mais moins qu’en Hongrie (7,8%). Toutefois, le taux de valeur ajoutée y est plus faible en France (26%) qu’en Allemagne (39%) et 36% dans l’UE (35% en itamie)/
Statistiques de l’industrie manufacturière de haute technologie, par pays, 2019
La production vendue de produits de haute technologie est passée de 258 milliards d’euros en 2011 à 368 milliards d’euros en 2021. Cela équivaut à une augmentation annuelle moyenne de 3,6 %. Entre 2011 et 2021, la production vendue de produits de haute technologie dans la catégorie pharmacie est passée de 35 milliards d’euros à 122 milliards d’euros, soit une croissance annuelle moyenne de 13,2 % (graphique suivant). La production vendue progresse également dans l’armement (5,2 %), les instruments scientifiques (4,3 %), les machines électriques (2,5 %), l’aéronautique (0,4 %) et l’électronique-télécommunications (0,2 %). La production vendue a diminué dans les ordinateurs et machines de bureau (-1,2 %), la chimie (-1,5 %) et les machines non électriques (-1,6 %). On rapelle que ces montants sont exprimés en prix courants et non en volume chaînés.
Production totale vendue de produits de haute technologie dans l’UE par secteur, 2011-2021, milliards d’euros
En 2021, il y avait trois catégories avec une part supérieure à 10 % dans la production totale vendue de produits de haute technologie (Figure 14). Il s’agit de la pharmacie (33 %), de l’électronique-télécommunications (22 %) et des instruments scientifiques (19 %).
Production vendue de produits de haute technologie dans l’UE, par secteur, 2021 en % du total
2 – Commerce de l’UE de produits de haute technologie
Entre 2011 et 2021, le total des échanges extra-UE (importations + exportations) de produits de haute technologie est passé de 482 milliards d’euros à 777 milliards d’euros, soit une augmentation moyenne annuelle de 4,9 %. Les importations sont passées de 248 milliards d’euros à 392 milliards d’euros, soit une augmentation moyenne annuelle de 4,7 %, tandis que les exportations ont légèrement augmenté, passant de 234 milliards d’euros à 385 milliards d’euros, soit une augmentation moyenne annuelle de 5,1 %. En conséquence, le déficit commercial est passé de 14 milliards d’euros à 7 milliards d’euros (graphqieu suivant).
Commerce de produits de haute technologie de l’UE, 2011-2021, milliards d’euros
La part des produits de haute technologie dans le commerce extra-UE total (importations + exportations) est passée de 15,8 % en 2010 à 18,1 % en 2021. Sur l’ensemble de la période, la part était plus élevée pour les importations que pour les exportations. En 2021, la part des importations était de 18,5 % et celle des exportations de 17,7 % (graphique suivant).
Part des produits de haute technologie dans le total des échanges extra-UE, 2011-2021 en %
En 2021, plus de la moitié des importations de l’UE de produits de haute technologie en provenance de pays tiers provenaient de Chine (38 %) et des États-Unis (19 %). Entre 2011 et 2021, les importations sont passées de 248 milliards d’euros à 392 milliards d’euros, soit un taux de croissance annuel moyen de 4,7 %. Parmi les six principaux partenaires, les importations en provenance de Chine ont le plus augmenté en termes absolus, passant de 82 milliards d’euros à 148 milliards d’euros, tandis que le Vietnam, avec 18,6 %, a enregistré le taux de croissance annuel moyen le plus élevé.
En 2021, la plus grande catégorie d’importations de produits de haute technologie dans l’UE était l’électronique et les télécommunications, avec 152 milliards d’euros. La catégorie avec le taux de croissance annuel moyen le plus élevé entre 2011 et 2021 était la pharmacie (9,0 %) suivie de l’armement (6,7 %) tandis que les importations ont baissé dans la chimie (-2,4 %).
Importations de produits de haute technologie dans l’UE, 6 principaux partenaires, 2011-2021, milliards d’euros
En 2021, plus d’un quart des exportations de produits de haute technologie de l’UE vers des pays tiers sont allés aux États-Unis (25 %), suivis de loin par la Chine (12 %) et le Royaume-Uni (10 %). Entre 2011 et 2021, ces exportations sont passées de 234 milliards d’euros à 385 milliards d’euros, soit un taux de croissance annuel moyen de 5,1 %. Parmi les six principaux partenaires, les exportations vers les États-Unis ont le plus augmenté en termes absolus, passant de 43 milliards d’euros à 98 milliards d’euros, tandis que la Chine, avec 9,4 %, a enregistré le taux de croissance annuel moyen le plus élevé (graphique suivant).
En 2021, la plus grande catégorie d’exportations de produits de haute technologie était la pharmacie avec 127 milliards d’euros . C’est aussi la catégorie avec le taux de croissance annuel moyen le plus élevé (13,8 %) entre 2011 et 2021, suivie par l’armement (10,7 %). Seules les machines non électriques (-0,7 %) ont enregistré une baisse des exportations, tandis que les autres catégories ont toutes augmenté de moins de 5 %.
Exportations de produits de haute technologie de l’UE, 6 principaux partenaires, 2011-2021, milliards d’euros
L’UE a ainsi enregistré un important déficit commercial avec la Chine (100 milliards d’euros) en 2021 (graphique suivant). Les seuls autres partenaires avec un déficit commercial supérieur à 10 milliards d’euros étaient le Vietnam (12 milliards d’euros) et Taïwan (11 milliards d’euros). L’UE a enregistré un excédent commercial supérieur à 10 milliards d’euros avec la Russie (12 milliards d’euros), le Royaume-Uni (20 milliards d’euros) et les États-Unis (23 milliards d’euros).
Le déficit commercial avec la Chine en 2021 est largement dû aux déficits de l’électronique-télécommunications (58 milliards d’euros) et des ordinateurs et machines de bureau (51 milliards d’euros) . L’excédent avec le Royaume-Uni et la Russie s’est réparti sur plusieurs catégories . Avec les États-Unis, il y a un déficit important dans l’aérospatiale (14 milliards d’euros) mais un excédent encore plus important dans la pharmacie (28 milliards d’euros).
Balance commerciale de l’UE en produits de haute technologie pour les 20 principaux partenaires, 2021 en
milliards d’euros
3/ Les comptes nationaux de l’industrie en Europe
a) les pays d’Europe centrale constituent aujourd’hui le « cœur industriel » de l’UE.
Selon les comptes nationaux, près de 19,4 % de la valeur ajoutée brute totale de l’UE était le fait du secteur industriel en 2016. L’industrie restait le principal moteur de l’activité économique européenne. Le secteur manufacturier représentait 84 % de la richesse créée par les entreprises industrielles, les 16 % restants étant générés par les industries extractives, la production et la distribution d’électricité, de gaz, d’eau ou encore la gestion des déchets. Le secteur manufacturier représentait ainsi 16,2 % de la valeur ajoutée brute de l’UE.
Si l’industrie compte parmi les moteurs de l’activité économique européenne, sa part au sein de l’emploi est en revanche nettement moins importante. En raison de l’augmentation de la productivité, la baisse du nombre d’emplois industriels a été plus rapide que la baisse de la richesse produite par ce secteur. En 2016, l’industrie européenne emploie 35,6 millions de personnes, soit tout juste 15,3 % des travailleurs de l’UE1. Elle n’est ainsi que le 3e secteur pourvoyeur d’emplois d’Europe derrière le tertiaire à destination des ménages et la sphère publique.
Ces constats globaux à l’échelle de l’Union européenne varient significativement d’un pays à l’autre. En République tchèque, Slovénie, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Pologne et Allemagne (grâce à la Bavière et au Bade-Wurtemberg en particulier), l’industrie représente plus du quart (25 %) de la valeur ajoutée nationale et plus d’un cinquième (20 %) des emplois. Le poids de certains de ces pays dans l’industrie européenne doit cependant être nuancé en raison de leur petite taille ou encore d’une spécialisation dans des secteurs à faible valeur ajoutée.
À l’inverse, les pays les plus à l’ouest et au sud de l’Europe ont des économies moins industrielles. En France, au Royaume-Uni, en Belgique, aux Pays- Bas et en Grèce, celle-ci représentait entre 14 % et 17 % de la valeur ajoutée et autour de 10 % des emplois. En Espagne, au Portugal mais surtout en Italie, l’industrie est un peu plus présente. En 2016, elle pèsait entre 18 % et 20 % de la valeur ajoutée et autour de 15 % des emplois. Dans la quasi-totalité de ces pays (y compris la France), l’industrie était le 3e secteur producteur de richesse (valeur ajoutée) et le 4e pourvoyeur d’emplois (après le tertiaire à destination des ménages, la sphère publique et les activités spécialisées à destination des entreprises).
Les pays d’Europe central constituent le cœur industriel du continent
b) La qausi stagnation de l’industrie française depsuis la crise de 2009 malgrè un rebond en 2017
Cette situation n’a pu que se renforcer depuis 2016 au vue du graphique suivant. Celui-ci montre l’évolution de la production industrielle en volume depuis la crise de 2009 : celle-ci est moins élevée en 2020 en France du fait de la crise du Covid. Mais jusqu’en 2019, sa croissance est beaucooup plus faible qu’en Allemagne et surtout que dans les pays de l’Europe de l’Est, voire aux Pays-Bas et en Suisse.
C’est un peu moins net pour la valeur ajoutée en volumes chaînés qui est de 3,4% supérieure en 2020 au niveau de 2009 (comme en Italie) alors qu’elle baisse de 6,7% en Espagne. Mais ici aussi, cette légère hausse n’a rien à voir avec celles de l’Allemagne (+29,4%) et surtout des pays de l’Europe de l’Est dont les taux de croissance avoisinent ou dépassent +50% comme en Pologne, Tchéquie ou en Slovaquie, voire au Danemark et en Suisse (tableau suivant).
Évolution de la production de l’industrie manufacturière en volumes chaînés dans quelques pays de l’UE et en Suisse base 100 en 2009 en %
Évolution de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière en volumes chaînés dans quelques pays de l’UE et en Suisse base 100 en 2009 en %
Cette analyse du poids de l’industrie dans les économies nationales ne doit pas occulter l’importance de certains pays comme la France, l’Italie, l’Espagne ou la Pologne dans la valeur ajoutée industrielle globale de l’UE. Ces quatre pays participent à hauteur de 35 % de la valeur ajoutée. Même si ce secteur d’activité y est sous-représenté et ne domine pas leurs économies, ces quatre pays, dont la France, comptent malgré tout parmi les « poids lourds » de ce secteur en Europe. Leur situation n’est cependant pas comparable à celle de l’Allemagne, qui domine très largement le secteur (31,3 % de la valeur ajoutée en Europe).
Valeur ajoutée industrielle de l’UE, par pays, 2020 en milliards d’euros (% de la valeur ajoutée totale)
Michel Braibant
[1] L’industrie manufacturière de 1970 à 2014, Recul de son poids dans l’économie, plus marqué de 2000 à 2007, É. Rignols, Insee Première, n° 1592, 26/04/2016, https://www.insee.fr/fr/statistiques/2121532#:~:text=L’industrie%20manufacturi%C3%A8re%20de%201970%20%C3%A0%202014Recul%20de%20son,marqu%C3%A9%20de%202000%20%C3%A0%202007&text=Ce%20recul%20est%20essentiellement%20d%C3%BB,’ensemble%20de%20l’%C3%A9conomie.
[2] Enquête annuelle de production dans l’industrie 2018 (EAP), 5/11/2019, https://www.insee.fr/fr/statistiques/4200788
[3] German National AccountsDomestic product and national incomein accordance with ESA 2010Methods and sources, https://www.destatis.de/EN/Themes/Economy/National-Accounts-Domestic-Product/Publications/Downloads-National-Accounts-Domestic-Product/gross-domestic-product-6489030169004.pdf?__blob=publicationFile
[4] Gross National Income Inventory, (ESA 2010), 2010, The Netherlands, Mark de Haan, Statistics Netherlands, National Accounts Department, file:///C:/Users/pc/Downloads/GNI%20Inventory%202010%20March%202017-web.pdf
[5] Inventaires des méthodes d’estimation du PIB et du RNB de la Suisse, OFS, Novembre 2015, https://www.bfs.admin.ch/bfsstatic/dam/assets/328585/master
[6]Les entreprises en France, Insee, Édition 2021, https://www.insee.fr/fr/statistiques/5759063
[7] Le taux de marge dans l’industrie : des filiales aux groupes, une réduction de 2 points; F. Gilet, B. Labaye, K. Landru, février 2020, https://www.insee.fr/fr/statistiques/4304971
[8] Une chute d’activité inédite dans l’industrie manufacturière en 2020; J. Laurent, juillet 2021, https://www.insee.fr/fr/statistiques/5405962
[9] Avec la numérisation des entreprises manufacturières, l’industrie du futur prend forme, https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/en-pratique/etudes-et-statistiques/4pages/2018-12-4p-n86-entreprises-numeriques.pdf
[10] Statistiques de la production industrielle, Eurostat, https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Industrial_production_statistics#Industrial_production_by_country