Échanges de services de transport de l’UE avec les pays extra-UE, 2010-2022 (milliards €)
Le « transport maritime » fournit la plus grande contribution aux exportations et aux importations, représentant environ 60,3 % des exportations et 50,7 % des importations en 2022. Pour les exportations, le « transport aérien » était la deuxième catégorie la plus importante en 2022 (21,1 %), suivi par les « Autres modes de transport » (14,3 %) et les « Services postaux et de messagerie » (4,2 %). Pour les importations, la deuxième catégorie la plus importante était le « transport aérien » avec 23,2 %, suivi par les « Autres modes de transport » (22,2 %) et les « Services postaux et de messagerie » (4,0 %).
Le secteur du « transport aérien » a enregistré à la fois la plus forte baisse, soit une baisse de 48,7 % pour les exportations et de 35,9 % pour les importations en 2020, et la plus forte hausse, soit une hausse de 73,9 % pour les exportations et de 62,9 % pour les importations en 2022.
Contribution du transport maritime, aérien, des autres modes de transport et des services postaux et de messagerie aux exportations de l’UE vers les pays tiers, 2010-2022 (milliards €)
Contribution du transport maritime, aérien, des autres modes de transport et des services postaux et de messagerie aux importations de l’UE vers les pays tiers, 2010-2022 (milliards €)
2/ Comptes transport en France
Ici on étudie les comptes transport du cadre central, les échanges extérieurs de transport et enfin l’emploi. Plusieurs tableaux graphiques sont issus de la publication https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2023
a) Comptes de production et d’exploitation par branche
1 – Compte de branches
La production de la branche transports (y compris les activités de poste et de courrier) est de 293,2 milliards d’euros en 2022 (chiffres non définitifs), soit 5,7% de la production totale de l’économie (5112,2 milliards). Les ratios ont été en partie commentés dans les comparaisons avec les autres pays. À noter la quasi nullité des impôts nets des subventions sur la production même légèrement négatifs pour l’ensemble des transports
Compte de production et d’exploitation des transports en France en milliards d’euros (chiffres non définitifs)
2 – Compte de secteur d’activité
Cette étude mobilise des données comptables issues de la source Ésane (Élaboration des statistiques annuelles d’entreprise) de l’Insee. Les données ne Les résultats portent sur l’année 2022. Avec près de 286 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, les entreprises du secteur des transports et de l’entreposage ont réalisé 5,7 % du chiffre d’affaires des entreprises françaises (hors agriculture).
En 2022, le transport de marchandises avec 120,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, représentait 42 % de l’ensemble des transports et entreposage (22 % pour le transport routier de fret et services de déménagement et 20 % pour les autres transports de marchandises) – (tableau suivant). Les autres services de transport pesaient pour 32 % et le transport de voyageurs pour 26 % (le transport ferroviaire de voyageurs représentant à lui seul 10 % du chiffre d’affaires du secteur transports et entreposage).
Les ratios ne sont pas tout à fait les mêmes que pour dans les comptes de branche. Pour construire le compte des entreprises non financières (ENF), la comptabilité nationale s’appuie sur un ensemble de données sources qui constitue la matière première qui doit être transformée par toute une série de « corrections » (compléments de champ, corrections conceptuelles, calage sur des données externes…) pour aboutir à l’estimation des opérations de comptabilité nationale. C’est ce que les comptables nationaux nomment le « passage aux comptes » (voir page Comptabilité nationale et comptabilité privée).
Parmi les données sources, les principales sont celles issues du dispositif Esane (Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises) qui rassemblent notamment les déclarations fiscales des entreprises et les enquêtes sectorielles auprès des entreprises.
La production est un peu moins élevée dans les comptes de secteur sans qu’on sache exactement si cette différence vient des activités secondaires ou bien des redressements dans les comptes de branche. Le taux de marge des transports est ici de 38,5% contre 47,2% dans les comptes de branche. L’écart sur la production est de 6 milliards. Mais la CI du compte de branche est de 165 Mds contre 171,4 Mds dans les données d’entreprises. Du coup la VA y est nettement plus basse (116,2 Mds contre 128, Mds. Comme les rémunérations y sont à peu près les mêmes autour de 69 Mds, l’EBE et le revenu mixte y est respectivement de 60,7 Md dans les comptes de branche et 44,7 Mds dans les données d’entreprises.
Comptes des secteurs des transports et entreposage en 2022 en milliards d’euros (données provisoires)
s : secret statistique ; n. s. : non significatif ; nd. : non disponible. Champ : entreprises de France métropolitaine et des DROM. (*) Investissements corporels bruts hors apports. Source : estimations SDES d’après Insee-Ésane
b) Les évolutions de la production et la valeur ajoutée en volume
En 2023, la production de la branche transports baisse de 5,2 % en valeur en 2023 : les volumes se stabilisent (+ 0,4 %), dépassant de 8,9 % leur niveau d’avant crise sanitaire, tandis que les prix baissent (- 5,6 % en 2023 après + 8,8 % en 2022). L’activité de transport de voyageurs (24,9 % de la production de la branche en valeur) ralentit en volume (+ 5,5 % en 2023 après + 30,6 % en 2022) et en prix (+ 4,1 % en 2023 après + 7,7 % en 2022).
La production de transport de marchandises (40,5 % de la production de la branche en valeur) se replie en volume de 1,1 % en 2023 après +10,7 %en 2022, et les prix chutent de 14,8 % après une forte augmentation les deux années précédentes (+ 11,2 % en 2022 et + 15,1 % en 2021). La production des autres services de transport hors activités de poste et de courrier (30,5 % de la production de la branche en valeur) continue d’augmenter de 1,4 % en volume après 8,1 % en 2022, tandis que les prix opèrent une légère baisse de 0,4 % en 2023. La baisse en volume de la production des activités de poste et de courrier (4,1 % de la production de la branche en valeur) accélère en 2023 (- 15,4 % après – 8,9 % en 2022) tandis que les prix poursuivent leur hausse (+ 5,5 % après + 8,2 % en 2022).
Tableau-11-transport-france-Insee
Évolution de la valeur ajoutée de la branche transport en volumes chaînés indice 100 en 1999
Évolution de la production de la branche transport en volumes chaînés indice 100 en 1999
Production en valeur et partage volume prix de son évolution en 2023; niveau en milliards d’euros courants, évolutions en % 
Production de transport en valeur en % en 2023 (Comptes transport)
c) L’équilibre ressources-emplois du transport
Après avoir été durement affectée en 2020 par la pandémie de la Covid-19 (- 13,8 %), la production de transport est repartie à la hausse en 2021 (+ 11,7 %) et 2022 (+ 12,6 %) pour se stabiliser en 2023 (+ 0,4 %). Elle dépasse le niveau de 2019 (+ 8,9 % par rapport à 2019) – (tableau suivant). La consommation finale, particulièrement impactée en 2020 (- 40 %) repart à la hausse à partir de 2021 (+ 16,2 % puis + 31,4 % en 2022 et + 7,1 % en 2023) mais peine à retrouver son niveau d’avant crise (- 1,9 % par rapport à 2019). En 2023, les importations ralentissent (+ 15,1 % en 2023 contre + 19,6 % en 2022) tandis que les exportations baissent (- 7,5 % en 2023) après avoir été particulièrement dynamiques en 2021 (+ 30,9 %) et 2022 (+ 28,7 %).
Équilibre ressources-emplois de la branche transport, Niveau en milliards d’euros courants, évolutions en %
d) Les indices de prix à la production
En 2023, le ralentissement de l’activité économique se répercute sur l’activité des services de transport. Parallèlement, la détente des prix du carburant entraîne un repli des prix du transport de fret dans une majorité de secteurs du transport. Les prix du transport maritime (- 40,5 %) et ceux du transport aérien (- 21,6 %) baissent le plus fortement. Ceux du transport fluvial sont quasi stables en 2023 (+ 0,5 %). Dans le transport routier (+ 3,6 %), les prix augmentent de nouveau, mais à un rythme ralenti. En revanche, les prix du transport ferroviaire accélèrent (+ 13,5 %). Ils augmentent encore dans les activités logistiques (+ 8,2 % dans l’entreposage, + 4,4 % pour la manutention, + 3,6 % pour les autres services de poste et de courrier et + 1,9 % pour la messagerie et le fret express).
Les prix de l’entreposage et stockage accélèrent en 2023 (+ 8,2 %) après une hausse de 4,4 % en 2022. Les prix de la manutention sont de nouveau en hausse (+ 4,4 % après + 3,1 % en 2022). Ceux de la messagerie et du fret express ralentissent (+ 1,9 % après + 5,8 % en 2022).
Évolution des prix du transport de fret Indices (moyennes annuelles) base 100 en 2021, évolutions en %
Évolution des prix des activités logistiques Indices (moyennes annuelles) base 100 en 2021, évolutions en %
e) Les échanges extérieurs de services de transport
1 – Les échanges de transport dans les comptes nationaux français
Compte tenu de la complexité de la mesure et du traitement des échanges de transport, il est impossible de présenter les résultats sans faire un bref rappel méthodologique.
La comptabilité nationale évalue dans un premier temps les importations CAF, y compris celles des transports. Puis on retire la correction CAF-FAB pour évaluer les importations de transport FAB. Les coûts correspondants (fret et assurances) sont évalués globalement et retirés de la valeur CAF totale des importations, pour en obtenir une estimation FAB (valeur aux frontières des pays exportateurs) qui puisse être comparée au montant des exportations.
Schéma d e la correction CAF-FAB pour les biens
On présente les méthode de calculs des services de transport dans la page Échanges extérieurs. On se contente ici de rappeler la délicate mesure dans les comptes nationaux de la correction CAF-FAB et en sachant qu’il n’ y pas qu’elle qui pose des soucis de cohérence entre la Balance des Paiements et les comptes nationaux. Le processus de la fabisation en est un autre exemple. L’articulation au sein du TES entre le service de transport des biens en cours d’importation et les échanges de biens est décrite dans les tableaux ci-dessous. On s’appuie sur les données de l’année 2022 en base 2020.
Tableau-10-tes_17_2022-insee
L’équilibre-ressources-emplois des transport dans le TES français en milliards d’euros en 2022
Les deux tableaux ci-dessus s’analysent comme suit. À gauche, se trouve le tableau des ressources. À droite se trouve le tableau des emplois; on distingue :
- Les importations de transport qui correspondent soit :
- au coût de transport des importateurs non résidents, en France ou en zone de transit sur des importations de biens,
- au coût de transport réalisé par le transporteur non résident sur le territoire français sur les exportations de biens.
- Elles sont de 54,2 milliards d’euros en 2022 et sont évaluées FAB.
- La correction CAF-FAB (25,2 Mds en 2022 dont 25 Mds de transport) qui correspond au coût du transport dans la zone de transit, que le transporteur soit un transporteur résident ou non : il s’agit ainsi du service de transport (et d’assurance) des biens importés correspondant au transport entre les frontières des pays partenaires.
- Les marges de transport correspondent au transport sur le territoire national, qu’il soit réalisé
- par un transporteur résident ou non sur les importations de biens. qui correspondent au transport réalisé sur le territoire français,
- ou par un transporteur résident ou non sur les exportations de biens (sur le territoire français).
- En 2022, le total des marges de transport est de 38,2 Mds d’euros mais elles sont pour l’essentiel réalisées sur des transports intérieurs à la France.
- La production de transport correspond au transport réalisé par le transporteur résident, que ce soit en France ou à l’étranger (zone de transit ou pays partenaire) sur les importations ou les exportations de biens. Ici la production totale y compris celle sur les échanges intérieurs est de 294 Mds d’euros.
- Les exportations de transport correspondent
- soit au transport réalisé par le transporteur résident en pays partenaire, ou
- soit au transport réalisé à l’étranger (zone de transit ou pays partenaire), assuré par le transporteur résident.
- Elles sont de 82,5 milliards d’euros en 2022 et sont évaluées FAB.
- Le solde des transports est de 28,4 milliards d’euros en 2022. Il est supérieur au solde de la Balance des Paiements (voir ci-dessus).
- Les importations FAB de biens sont de 787 Mds d’euros contre 812,2 Mds pour les importations CAF.
2 – Les résultats
Les échanges extérieurs de services de transports, très affectés par la crise sanitaire en 2020, continuent en 2022 leur rebond initié en 2021 (voir page Échanges extérieurs). En 2022, les échanges extérieurs de services de transports ont un solde positif pour la deuxième année consécutive, après avoir été déficitaires tous les ans entre 2002 et 2019 : ainsi – 5,5 milliards d’euros en 2019 . En 2023, les importations (58 milliards d’euros) augmentent encore mais les exportations chutent (54,5 milliards d’euros après 82,5 Mds en 2022) laissant un solde négatif de – 3 Mds.
Le solde des échanges du transport maritime et fluvial est en retrait par rapport à 2022 (34,5 milliards d’euros) mais demeure au-dessus des niveaux atteints entre 2000 et 2020 où il ne dépassait pas 10 milliards d’euros. Les exportations de transport maritime et fluvial (37 % des exportations de transport) diminueraient de 53,6 % par rapport à 2022, après des hausses de 46,8 % en 2022 et de 110,5 % en 2021.
tableau 11 commerce extérieur transport Insee
Échanges FAB-FAB des services de transport dans les comptes nationaux en milliards d’euros
Échanges FAB-FAB des services de transport dans les comptes nationaux en milliards d’euros
f) L’emploi
Fin 2023, l’emploi salarié du secteur des transports et de l’entreposage (hors intérim) ralentit légèrement. L’effectif du secteur augmente de 0,8 % par rapport à fin 2022 après deux années de rebond suivant la crise sanitaire (+ 1,5 % en 2021 et + 1,0 % en 2022) (tableau suivant). Avec la création nette de 11 000 emplois en 2023, l’effectif du secteur s’élève à 1 450 000 salariés, soit 7,1 % du total de l’emploi salarié privé hors intérim.
Effectifs salariés au 31 décembre Niveau en milliers, évolutions en %, données CVS (au dernier trimestre de l’année), provisoires, arrêtées au 31 mars 2023
Évolution de l’effectif salarié par secteur d’activité depuis 2013 en indice base 100 en 2013
II – LES COMPTES DES TRANSPORTS PAR FONCTION EN EUROPE
1/ En France
a) La consommation des ménages
On rappelle qu’il y a deux notions de consommation : la dépense de consommation et la consommation effective qui inclut les transferts sociaux en nature de santé ou d’éducation (voir page Consommation des ménages). Dans cette seconde approche, la part des transports est minorée. Elle ne représente que 9,7% en 2023 en valeur et 10,7% en volumes chaînés (tableaux suivants).
Tableau 12_CONSO_EFF_FONCTION insee
Coefficient budgétaire de la consommation effective des ménages de la fonction transport aux prix courants en France en %

Coefficient budgétaire de la consommation effective des ménages de la fonction transport en volumes chaînés (avec l’hypothèse d’additivité) en France en %

Dans la suite du texte on étudiera la dépense de consommation finale. On rappelle les grandes évolutions en France en valeur. Le poids du poste des dépenses de transport dans le budget des ménages (dépenses de consommation finale) a progressé fortement entre 1960 (11 %) et 1990 (17 %), puis a baissé (13,6 % en 2023). En 2023, la part dans la consommation effective totale est de 9,7 % (voir ci-dessus) contre 13,7% en terme de dépense de consommation finale. Mais comme cette dernière, le coefficient budgétaire de la consommation effective des ménages de la fonction transport gagne plus de 2 points en volumes chaînés entre 1959 et 2023.
L’essor de l’automobile est le principal facteur de la hausse de la part des transports. Le taux d’équipement des ménages en automobiles était de 30 % en 1960. En 2006, plus de 80 % des ménages possèdent au moins une voiture, et un tiers en possède deux ou plus. Il en résulte une part croissante des dépenses d’utilisation des véhicules personnels dans le budget des ménages, d’autant plus forte que la hausse de leurs prix a été très forte par rapport à l’inflation (prix des dépenses d’entretien et de réparation et prix des carburants).
En plus de leurs dépenses de consommation, les ménages bénéficient de services directement pris en charge par les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au service des ménages, notamment dans les transports (voir page Consommation des ménages). La dépense de consommation des ménages présentée ici ne les prend pas en compte. Les dépenses d’assurance de véhicules ont été rajoutées aux dépenses de consommation des ménages en transport.
En 2023, les dépenses de transport (hors assurance) des ménages, très impactées par les restrictions de déplacement en 2020, progressent pour la troisième année consécutive (+ 7,9 % en valeur dont + 3,8 % en volume et + 4,0 % en prix), bien que moins rapidement qu’en 2022 (+ 18,4 % en valeur) et 2021 (+ 15,7 % en valeur). Elles dépassent leur niveau d’avant la crise sanitaire (+ 13,0 % en valeur par rapport à 2019). La hausse des dépenses de consommation des ménages en transport est légèrement inférieure en valeur à celle observée pour l’ensemble de la consommation des ménages : + 8,0 % en valeur ; + 0,8 % en volume et + 7,1 % en prix.
Consommation des ménages en transport (en valeur) Niveaux en millions d’euros courants, évolutions en %

- ( 1 ) Y compris les lubrifiants des réparations.
- ( 2 ) Pièces détachées et accessoires, entretien et réparation de véhicules particuliers, services divers liés aux véhicules particuliers.
- ( 3 ) Titres de transports combinés : au moins deux modes de transport, lorsqu’il n’est pas possible d’établir la part revenant à chaque mode de transport.
- ( 4 ) Nouvelle fonction de la COICOP 2018 qui inclut notamment les autres services de transport (agences de voyage, déménagement…) et les services postaux
Source : Insee, Comptes nationaux, base 2020, calculs SDES
Coefficients budgétaires des dépenses de transport dans les dépenses de consommation des ménages en valeur en % des dépenses de consommation des ménages (*)

- ( 1 ) Y compris les lubrifiants des réparations.
- ( 2 ) Pièces détachées et accessoires, entretien et réparation de véhicules particuliers, services divers liés aux véhicules particuliers.
- ( 3 ) Titres de transports combinés : au moins deux modes de transport, lorsqu’il n’est pas possible d’établir la part revenant à chaque mode de transport.
- ( 4 ) Nouvelle fonction de la COICOP 2018 qui inclut notamment les autres services de transport (agences de voyage, déménagement…) et les services postaux
- (*) Les coefficients budgétaires ont été recalculés pour ne prendre en compte que les dépenses de consommation directes des ménages
Source : Insee, Comptes nationaux, base 2014, calculs SDES
b) Les dépenses des administrations publiques centrales (Apuc) et locales (Apul)
En 2023, les dépenses d’investissement des Apuc sont en baisse dans la plupart des modes de transport, hormis notamment dans le transport routier (+ 29,5 %). La baisse est particulièrement marquée dans le transport maritime (- 44,7 %). Le transport ferroviaire et le transport routier ont les montants d’investissement les plus élevés, avec respectivement 5,7 milliards d’euros et 1,6 milliard d’euros. En 2023, l’investissement s’élève à 532 millions d’euros dans le transport aérien, 354 millions dans le transport fluvial, 118 millions dans le transport maritime et 355 millions dans les transports en commun urbains.
Sur la période 2018-2023, la dépense totale des Apuc pour le transport s’accroît de 3,0 % en moyenne annuelle et est en hausse pour tous les modes de transport. Les dépenses de fonctionnement croissent de 2,8 % par an sur la même période, et les investissements de 3,4 % par an.
Dépenses en transport des administrations publiques centrales en millions d’euros ; évolutions en % 
Dépenses en transport des administrations publiques locales en millions d’euros ; évolutions en %
2/ Dans l’U.E.
Comme cette approche en terme de fonction est la plus pertinente dans le domaine des transports, l’analyse sera ici très développée aussi bien pour les ménages que pour les administrations publiques.
a) La consommation des ménages
1 – Les séries depuis 2000 dans l’UE
Dans la page Consommation des ménages, on suit les séries sur longue période depuis 1960. Les comparaisons entre pays sont ici analysées depuis 1995 puis entre 2010 et 2022.
- Le coefficient en valeur en 2022 diminue de 1 point par rapport 2000 (12,8 %), 13,8% en 2000. Le coefficient en valeur est le même que celui de la zone Euro (12,8%) où il baisse aussi d’à peu près d’un point.
- Mais il diminue en France en volumes chaînés de 3,2 points (11,7% en 2022, 14,9% en 2000 ) contre – 3 points dans la zone Euro avec des baisses fortes en Belgique (- 3,5%) , et surtout en Italie (-5,5%) mais de moindre ampleur en Allemagne (- 2,2 points) en Espagne (-1,6 points) et surtout au Danemark (-0,6 points). Les ménages français consacrent moins à la fonction transport surtout en volume. Dans les pays de l’Europe de l’Est de l’UE le coefficient budgétaire augmente en volume (Hongrie, Tchéquie, Pologne). La diminution du coefficient budgétaire en volume est ainsi plus faible dans l’UE que dans la zone Euro à cause de sa forte progression dans les pays de l’Est : +5 points en Pologne. Mais les coefficients budgétaires en transport y sont lus bas.
tableau 10 cioefficient budgétaire transport Europe OCDE
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en transports en valeur en %

Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en transports en volume en % (avec l’hypothèse d’additivité)


2 – Les séries entre 2000 et 2023 dans l’UE
On présente successivement les coefficients budgétaires en valeur pour les transports et pour chacun des sous-postes. La diminution en volume provient presque entièrement du poste achat de véhicules dont le coefficient passe de 3,5% à 2,8% entre 2000 et 2023 (cette baisse se retrouve d’ailleurs en valeur) alors qu’il diminue beaucoup moins dans l’UE. Celui de l’utilisation de véhicules personnels se maintient somme toute assez bien à un haut niveau alors qu’il diminue dans l’UE. Celui des services de transport diminue légèrement comme dans l’UE après une chute en 2020.
Les volumes relatifs de consommation en transports collectifs ont baissé. Seul le transport aérien a connu un dynamisme plus important que la consommation d’ensemble.
En valeur, 12,8 % de la consommation totale des ménages les dépenses dans l’UE ont été consacrées aux transports en 2022, en légère baisse contre 12,9 % en 2010. En se concentrant sur les plus récentes années, la part du transport dans la consommation des ménages dans l’UE a diminué en 2020 mais a augmenté en 2021 et 2022. La plupart des États membres de l’UE (20 sur 27) ont déclaré une part plus faible de la consommation des ménages en dépenses consacrées au transport en 2022 qu’en 2012. Les baisses les plus importantes, en points de pourcentage, ont été observé en Irlande, en Belgique et en Bulgarie, tandis que les augmentations les plus importantes ont été enregistrées en Slovénie, en Grèce et Lituanie. En 2022, la Slovénie a déclaré la plus grande part des dépenses de consommation des ménages consacrées aux transports (17,5 %), tandis que la Slovaquie avait la part la plus faible (5,6 %).
Part des dépenses de consommation des ménages consacrée aux transports (%, 2012 et 2022)
Dans l’UE, la part des dépenses de consommation des ménages consacrée à l’achat de véhicules est restée stable en 2022 par rapport à 2012. En revanche, les parts consacrées à l’exploitation d’équipements de transport personnel et aux services de transport ont diminué. En 2022, les parts de l’exploitation d’équipements de transport personnel et des services de transport ont augmenté pour la deuxième année consécutive, après des baisses relativement importantes en 2020. En revanche, la part consacrée à l’achat de véhicules a diminué pour la deuxième année consécutive en 2022, après être restée stable en 2020.
Tableau 10 consommation ménages transport valeur eurostat
Tableau 10 consommation des ménages transport volume Eurostat
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en transports (hors assurance) en valeur en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en transports (hors assurance) en volume en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en achats de véhicules en valeur en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en achats de véhicules en volume en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en utilisation de véhicules en valeur en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en utilisation de véhicules en volume en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en services de transport en valeur en %
Coefficient budgétaire de la dépense de consommation finale en services de transport en volume en %
3 – Les indices de prix à la consommation entre 2010 et 2022 dans l’UE
L’indice de niveau de prix pour les transports couvre aussi les prix des équipements (tels que les véhicules), le fonctionnement de l’équipement (carburant, pièces détachées et réparations) ainsi que les services (tels que les services de transport). Les prix augmentent en France comme dans l’UE (134,5 en 2023 base 100 en 2010). Le prix relatif des transports augmente toutefois plus en France que dans les autres pays sauf en Italie (indice : 108,5 en France en 2023 base 100 en 2010 contre 104,4 dans l’UE).
Sur la période à partir de 2010 jusqu’en 2023, les indice des prix à la consommation des carburants pour le transport et les lubrifiants étaient relativement volatils, reflétant les changements dans les prix du pétrole. Cet indice des prix est tombé d’un sommet en 2012 à un point bas en 2016 avant d’augmenter en 2017 et 2018. Une baisse en 2020 et un rebond en 2021 ont été suivies par une inflation élevée en 2022 puis enfin par une baisse en 2023. L’indice plus large pour l’ensemble du les transports a été moins volatiles mais a suivi une évolution similaire.
Indice de prix de la dépense de consommation finale en transports (hors assurance) base 100 en 2010 en %
Indice de prix de la dépense de consommation finale en utilisations de véhicules (hors assurance) base 100 en 2010 en %
Indice de prix de la dépense de consommation finale en services de transports base 100 en 2010 en %
Indice de prix relatifs de la dépense de consommation finale transports par rapport à la consommation totale base 100 en 2010 en %
En 2023, le niveau des prix des transports était égal ou supérieur à la moyenne de l’UE dans tous les États membres nordiques et occidentaux de l’UE (voir page Parité de pouvoir d’achat). Dans tous les États membres baltes, orientaux et méridionaux, le niveau de prix des transports était inférieur à la moyenne de l’UE. Les niveaux de prix les plus élevés étaient au Danemark et en Suède et les plus bas en Bulgarie, en Roumanie, en Pologne et en Hongrie.
Le niveau de prix le plus élevé a été de loin enregistré au Danemark, tandis que les plus bas ont été enregistrés en Bulgarie, en Roumanie et en Pologne. Un indice de prix met en évidence les différences de prix entre les pays. Les données présentées ici ont un indice de 100 comme prix moyen pour l’UE. Si l’indice de prix d’un pays est supérieur à 100, le pays concerné est relativement cher par rapport à la moyenne de l’UE ; s’il est inférieur à 100, le pays est relativement bon marché par rapport à la moyenne de l’UE. L’indice de prix des transports couvre les prix des équipements (tels que les véhicules), de leur fonctionnement (tels que le carburant, les pièces détachées et les réparations) ainsi que des services de transport (tels que les billets).
Les restrictions d’approvisionnement en produits énergétiques liées à l’agression militaire russe contre l’Ukraine ont été en partie responsables de la hausse des prix à la consommation des carburants et lubrifiants de transport dans l’UE, de 17,2 % et 24,3 %, respectivement, en 2021 et 2022. La situation a été plus stable en 2023, les prix ayant baissé de 3,7 % par rapport à 2022. Cette baisse contraste avec une augmentation globale de 2,5 % enregistrée pour les prix à la consommation des transports en général ; cela couvre l’achat, l’entretien, la réparation et l’exploitation des véhicules ainsi que l’achat de services de transport. Une majorité de pays de l’UE ont enregistré une hausse des prix à la consommation des transports en 2023, avec un pic de 15,0 % en Hongrie ; ailleurs, les augmentations n’ont pas dépassé 4,2 %. La baisse la plus importante a été enregistrée au Luxembourg, en baisse de 4,3 %. La forte hausse des prix des transports dans leur ensemble en Hongrie reflète les fortes hausses de prix des carburants et lubrifiants de transport, en hausse de 20,8 % ; En revanche, les prix des carburants et lubrifiants pour le transport ont augmenté de 0,7 % en France, sont restés stables à Malte et ont baissé dans tous les autres pays de l’UE.
Sur la période 2013-2023, l’indice annuel harmonisé des prix à la consommation de l’UE pour les carburants et lubrifiants destinés aux transports a été relativement volatil, reflétant en partie l’évolution du prix sous-jacent du pétrole. Cet indice des prix a chuté d’un sommet en 2013 à un creux en 2016 avant d’augmenter en 2017 et 2018. Après une stabilité en 2019 et une baisse en 2020, la hausse des prix s’est fortement accélérée en 2021 et 2022, avant une légère baisse en 2023. L’indice plus large pour l’ensemble du secteur des transports a été moins volatil, mais a suivi une tendance similaire, sans toutefois enregistrer de baisse des prix en 2023.
Indice de prix des transports (UE = 100, 2018 et 2023) En 2023,

Variation annuelle des prix des transports et des carburants et lubrifiants (%, 2023)

Indice annuel des prix pour tous les articles, transports et carburants et lubrifiants (2013 = 100, UE, 2013-2023)

b) Les dépenses totales des administrations publiques en matière de transport
Elles concernent l’exploitation, l’utilisation la construction et l’entretien des systèmes de transport, ainsi que la surveillance et la réglementation des usagers.
En 2022, les dépenses totales des administrations publiques consacrées aux transports dans l’UE équivalaient à 2,2 % du produit intérieur brut (PIB), soit un niveau légèrement supérieur aux 2,1 % observés en 2012. Parmi les pays de l’UE, 11 ont enregistré un ratio inférieur de leurs dépenses totales des administrations publiques consacrées aux transports par rapport au PIB en 2022 par rapport à 2012, tandis que 16 ont enregistré un ratio supérieur. La plus forte augmentation en points de pourcentage entre 2012 et 2022 a été enregistrée en Slovénie (+1,4 point), tandis que la plus forte baisse a été enregistrée en Roumanie (+2,1 points). En 2022, la Hongrie a enregistré le niveau le plus élevé de dépenses totales des administrations publiques consacrées aux transports en pourcentage du PIB (4,2 %), tandis que Chypre (0,8 %) et l’Irlande (1,0 %) affichaient les ratios les plus faibles.
Dépenses totales des administrations publiques consacrées aux transports (% du PIB, 2012 et 2022)

Source : Eurostat
III – LES INFRASTRUCTURES